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Covid-19

Brésil. Bolsonaro prive 150.000 familles d’allocation en pleine crise sanitaire

Actuellement le troisième pays du continent américain le plus touché par la pandémie, le Brésil compte aujourd'hui 647 personnes infectées et 7 morts. Face à cela, le gouvernement brésilien oscille entre un déni irresponsable et un autoritarisme de plus en plus prononcé.

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Dans cette situation de crise sanitaire, économique et financière globale, les différents États utilisent et approfondissent les mesures de contrôle et de répression de la population, et le Brésil poursuit cette logique, dans un contexte d’intensification de la crise avec le Congrès, la Cour suprême et les gouverneurs.

Plus particulièrement en ce qui concerne la crise sanitaire, qui compte aujourd’hui 261 000 cas et 11 000 décès dans 171 pays, Bolsonaro renforce son autoritarisme et, tout en persistant ne pas vouloir reconnaître la gravité du virus, met les militaires au premier plan.

Avec cynisme, il a commencé par minimiser la gravité de la situation, arguant que le coronavirus n’est qu’un rhume de plus. Face aux mesures que les différents pays concernés en Europe commençaient à mettre en place, le président brésilien a accusé une « hystérie propagée par les médias ». Et dans cette négligence, au lieu d’essayer de coordonner l’effort de l’État pour combattre le virus, il a diffusé une vidéo le mardi du carnaval, appelant à une manifestation contre le Congrès le 15 mars, alimentant la crise politique et déclarant la guerre au Congrès. Bien que le nombre de morts et d’infectés ne cesse d’augmenter, Bolsonaro poursuit son attitude arrogante et pleine de déni.

Dans un cadre de conflit bonapartiste, où Bolsonaro vise un « présidentialisme impérial » cherchant à élever l’Exécutif au rang d’institution absolument prédominante du régime, un autre projet « bonapartiste institutionnel » surgit, où les putschistes des vieux partis traditionnels, en accord avec les autres « facteurs de pouvoir » (grands médias et une partie de la direction des Forces armées), cherchent à discipliner le pouvoir de Bolsonaro aux autres institutions en jouant un rôle « modérateur ». Et, comme le souligne La esquerda diario, « les militaires, avec un pied dans chaque canoë et agissant comme le pouvoir modérateur et autoritaire de ce conflit, gardent un silence prudent, tout en assumant un plus grand protagonisme et des positions de contrôle et de commandement, pour pouvoir récolter des bénéfices dans n’importe quel scénario ».

Pendant ce temps, la petite reprise économique s’avère extrêmement faible, alors que les investissements restent proches de leurs niveaux historiques les plus bas et les exportations ont chuté de 9 % au dernier trimestre de 2019. Toutes les perspectives économiques, déjà terribles, deviennent plus sombres face à la pandémie de coronavirus.

Que les capitalistes paient la crise

Cet assombrissement du paysage économique, dans un pays où le travail informel et précaire se développe comme jamais auparavant, a un effet profond sur les travailleurs et les jeunes. Cette semaine Bolsonaro a annoncé l’extension de la subvention familiale comme l’une des mesures pour faire face à la crise de Covid-19. Deux jours plus tard, avançant avec les mesures néolibérales, le gouvernement a coupé 158.452 bourses familiales, laissant plus de 150 000 familles sans revenus. Une situation inédite depuis le début de son gouvernement et depuis 2017, date à laquelle plus de 543 000 bourses ont été supprimées, dans un scénario de crise !

Une fois de plus, ce sont les plus pauvres ceux qui se voient obligés de payer la crise engendrée par les gouvernements capitalistes et impérialistes. En ce moment, la peur s’accroît car le virus représente une menace invisible qui peut être partout, et les États profitent pour prendre des mesures exceptionnelles agissant sur la peur et la douleur des populations. C’est pourquoi il est essentiel d’exiger des commissions indépendantes de l’Etat et contrôlées par les travailleurs, composées de spécialistes et de professionnels qui peuvent fournir à la population des informations véridiques, ainsi que l’accès au dépistage, l’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux et l’embauche et l’équipement du personnel de santé. Tout comme il est nécessaire rejeter cette tentative d’« unité nationale » qui vise à mettre les conflits de classes en suspens, et exiger que les grandes fortunes soient soumises à des impôts progressifs afin de financer un système de santé efficace pour tous, le paiement des salaires à 100 %, l’interdiction des licenciements et l’annulation de cette suppression de plus de 150 000 plans d’aide alimentaire, au détriment de la nécessité d’augmenter les revenus des populations les plus touchées afin qu’elles puissent vivre.

Crédit-photo : EFE


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