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Interview de Marc Hébert, secrétaire général de FO Finistère

Brest. "Mercredi, malgré la répression, on a tenu le barrage du dépôt pétrolier. Jeudi on remet ça ! »

Sur le port, à Brest, l’approvisionnement des camion-citernes est très fortement perturbé depuis mardi. Ce matin, à l’aube, les militants ont à peine eu le temps d’installer le barrage avant d’être réprimé par la police. Ça ne les a pas empêché de reformer le piquet, par la suite, et de le tenir jusqu’à dix heures.

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« Tout a commencé mardi matin. On était un peu moins de 200, des militants FO, des jeunes de Nuit debout et des militants du Collectif Brestois Contre la Loi Travail. A partir du rond-point des foulques, au niveau des chantiers de réparation navale, on a organisé un barrage pour ralentir très fortement l’approvisionnement des camion-citernes au dépôt pétrolier de Brest », raconte Marc Hébert, secrétaire général de l’Union départementale FO Finistère, qui est de toutes les actions contre la Loi Travail.

Ce matin, le rendez-vous était fixé à 5h. « On était moins nombreux, un peu moins de cent, mais la police était au rendez-vous, également. Le dispositif était impressionnant. On a progressé tous ensemble, pour arriver sur le rond-point, pour éviter toute interpellation individuelle. Le camion du syndicat avec la sono a été arrêté à deux reprises pour vérification de papiers et pour être fouillé. Après, on a eu à peine eu le temps d’installer une dizaine de pneu, pour éviter toute collision avec des automobilistes, que sans aucune sommation, les policiers nous ont chargés », dit Hébert.

« Ça n’a pas duré longtemps, une dizaine de minutes, au plus, mais c’était violent. Ils avaient tout l’attirail, on a été gazés et quelques copains matraqués. Certains ont roulé à terre pendant la charge. Pendant trois bons quarts d’heure on a été coupés en deux, deux groupes de 40, poursuit Hébert, mais la circulation restait bloquée. Après, sans que l’on comprenne trop pourquoi, ils se sont retirés. Du coup, on a immédiatement reformé le bloc pour tenir le barrage jusqu’à dix heures. A ce moment-là, comme le groupe s’amenuisait, et pour pas prêter le flanc à la répression, on a levé le piquet. Mais on sera de retour dès demain [jeudi] ».

La journée du 26, à Brest, promet d’être mouvementée. « Mercredi c’était un jour creux, mais [jeudi], c’est la mobilisation générale. Les syndicats CGT du port, les métallos, ont décidé, en AG, d’être des nôtres dès le matin. Du coup, on remet ça, en Intersyndicale FO-CGT, avec Nuit Debout et le Collectif Brestois, et on va être beaucoup plus nombreux sur le barrage du dépôt. Parallèlement, les syndicats CGT et FO de l’arsenal [DCNS] se rassemblent, en début de matinée, et ils vont rendre visite à la permanence de Patricia Adam [députée socialiste de la circonscription, présidente de la commission défense et forces armées à l’Assemblée] ».

« Rien n’est écrit, mais il y a plusieurs scénarios pour jeudi, poursuit Hébert. L’objectif, c’est de maintenir les barrages toute la journée sur le dépôt mais aussi de rejoindre, avec les métallos et les copains de l’arsenal, la manif Place de la Liberté. On a d’autres projets aussi, mais inutile d’en parler maintenant. Tout dépendra du nombre. Mais une chose est sûre : demain on remet ça ! », conclut Hébert, confiant dans la mobilisation.

Propos recueillis par Paul Tanguy


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