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« Aux patients de payer »

Buzyn annonce une augmentation de 0,5 % des frais hospitaliers, voilà leur « sortie de crise »

« Une décision historique », c’est ainsi que Agnès Buzyn qualifiait elle-même son projet d’augmentation des frais hospitaliers de 0,5 % en 2019. La rengaine est toujours la même, face à la crise des services publics dûe aux plans d’austérité, ce serait à nous de payer.

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Crédit photo : ARCHIVES BÉATRICE LE GRAND

La situation dans les hôpitaux est plus qu’inquiétante : manque de moyens humains comme financiers, dégradant conditions de travail et possibilité de soigner convenablement les nombreux patients. En 2018, c’était 1,6 milliards d’économie réalisés sur le dos de la santé, avec un budget n’augmentant que de 2 %, soit moitié moins que leurs charges comme 1000 professionnels l’avaient dénoncé dans une tribune parue en janvier.

Et la grogne se fait entendre. Les grèves se multiplient dans le secteur, comme c’est actuellement le cas à Toulouse, car tout le monde, soignants comme patients, n’en peuvent plus. Face à cette colère, bénéficiant d’un très large soutien populaire, c’est avec le « Plan Santé », « Ma Santé en 2022 » que le gouvernement avait pondu. Un projet qui prévoit tout sauf une augmentation des budgets, et qui amorce surtout une restructuration de tout le secteur, avec notamment des suppressions de services de proximité à la clef.

Et les plans santé (cures d’austérité) ne s’arrêtent pas là, puisque ce mardi, Agnès Buzyn annonçait l’augmentation de 0,5 % des frais hospitaliers. Aux patients donc de payer leur crise, dûe à des coupures massives dans les budgets de la santé.

« Pour la première fois nous allons augmenter ces tarifs, c’est une décision historique puisque depuis dix ans ces tarifs sont en baisse régulière, ça a entraîné beaucoup de difficultés dans les hôpitaux publics comme privés. »

L’accessibilité (et encore, le mot est fort), aux hôpitaux, quel poids ! C’est donc la vieille rhétorique du "c’est-la-crise" que le gouvernement ressort à chaque fois, car, comme dans les transports ou l’éducation, la baisse des budgets orchestrée crée de fait des situations intenables, permettant donc ensuite de justifier une augmentation des tarifs hospitaliers / privatisation du rail / augmentation des frais d’inscription. Avec en ligne de mire pour Buzyn, la fameuse « restructuration » des hôpitaux.

L’augmentation des moyens humains et financiers n’est certainement pas à l’ordre du jour pour le gouvernement, et c’est bien pour cela que de nombreuses mobilisations éclatent, et que les Gilets jaunes eux-mêmes revendiquent régulièrement un accès à la santé de qualité. Rappelons-le, une étude du CSA, révélait en octobre dernier qu’en une année, 30 % de la population avait déjà renoncé à se soigner par manque de moyens.


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