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Réunion unitaire des organisations de jeunesse

C’est acté : le 9 mars la jeunesse sera dans la rue contre la loi El Khomri

Guillaume Loïc Ce jeudi soir s'est tenue dans le local parisien du NPA, à l'appel de son secteur jeune, une réunion unitaire des organisations de jeunesse pour discuter de la riposte à construire contre la loi El Khomri. Le moins qu'on puisse dire est qu'elle a été réussie : avec une grosse vingtaine de structures présentes, syndicats étudiants et lycéens, associations et courants politiques, cela faisait depuis des années qu'une telle dynamique ne s'était pas enclenchée. Un point sur la séquence qui s'ouvre, et les tâches qui incombent à toutes celles et ceux qui sont déterminés à construire une mobilisation d'ampleur contre ce projet de loi.

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Quand le climat se réchauffe

L’affluence et l’ambiance de la réunion de ce soir ne tombaient pas du ciel. Voilà quelques jours que les médias (jusqu’au Figaro !) bruissent de la grande peur qui s’est emparée des classes dominantes, hantées par le souvenir du CPE ou celui plus lointain du CIP en 1994. Et si, face aux tergiversations de l’intersyndicale qui s’est quittée mardi sans poser aucune perspective sérieuse, la jeunesse ouvrait la danse et amorçait la radicalisation de la situation ? Et si, sortant dans la rue, étudiants, lycéens et jeunes précaires forçaient les grandes directions réformistes à écouter l’aspiration grandissante de centaines de milliers de salariés qui veulent en découdre un bon coup avec les socialistes patronaux au pouvoir ? Les militants qui sont au quotidien sur les lieux où cette jeunesse travaille et étudie ont bien senti cette semaine que le climat avait changé, sur les réseaux sociaux mais aussi dans les discussions sur le terrain. C’est ce qui a fait la réussite du premier cadre de coordination qui s’est mis en place aujourd’hui, et c’est ce qui doit servir de carburant à l’amorce d’une mobilisation massive.

Lycéen-ne-s, apprentis, étudiant-e-s, précaires, chômeur-se-s et jeunes travailleur-se-s : toutes et tous attaqués, toutes et tous mobilisés !

La jeunesse, dans sa diversité, est particulièrement concernée par cette attaque historique. Apprentis, on veut nous faire travailler jusqu’à dix heures par jour et quarante heures par semaine, alors que d’ores et déjà les salaires sont inférieurs au SMIC, et que ces années de travail ne sont pas prises en compte dans le calcul des annuités pour la retraite. Scolarisé et salarié, ou jeune travailleur, on paiera au prix fort les facilitations du licenciement dit « économique », de même que la fléxibilisation du temps de travail, jusqu’à soixante heure par semaine. Dans tous les cas, c’est l’impossibilité de vivre dignement, d’étudier à côté d’un boulot, ou tout simplement de trouver un emploi, puisque les salariés déjà en poste seront surexploités pour que les patrons n’aient plus à embaucher. Et cela, alors que le chômage touche 25 % des jeunes et jusqu’à 70 % dans les quartiers populaires. Des chiffres qui en plus cachent la précarité et le sous-emploi. Le gouvernement a tenté cet après-midi de se donner un visage cool avec le #LoiTravail, mais il n’y a rien de drôle à ce saccage de notre avenir et ceux qui en sont responsables ne doivent pas pouvoir rire encore longtemps.

Un premier calendrier de mobilisation à faire respecter, en entraînant les organisations réticentes

En quelques jours, des dizaines de milliers de personnes ont pris conscience de l’agression sociale en cours et ont exprimé leur aspiration à résister. Dans la jeunesse, cette première réunion unitaire aura donc permis de dégager un premier calendrier de mobilisation, en commençant par se rallier à la journée du mercredi 9 mars, jour de présentation du projet de loi au Conseil des Ministres, qui a émergé sur les réseaux sociaux et dont plusieurs structures syndicales locales ou fédérales sont en train de s’emparer. Les organisations qui se sont réunies ce soir appellent donc à multiplier dès la rentrée (ce lundi pour une part de la province, et le 7 pour la région parisienne) les diffusions de tracts, les actions et les assemblées générales pour mobiliser largement, avant la date nationale du 9, en jonction avec les cheminots pour qui il s’agit aussi d’une journée nationale. Le secteur jeune du NPA bataillera pour sa part pour qu’une véritable manifestation étudiante et lycéenne ait lieu ce jour-là à Paris, en plus d’échéances de rue dans le plus grand nombre de villes possibles, afin de dépasser l’isolement établissement par établissement. Dans l’immédiat, les organisations qui se sont réunies tiendront une conférence de presse ce mardi 1er mars, pour informer de ce plan d’action, qui ne pourra d’ailleurs pas s’arrêter là : il a d’ores et déjà été discuté de prévoir une nouvelle date de mobilisation en amont du 31 mars, journée appelée par la CGT.

Construire la mobilisation sur le terrain : informer, regrouper, massifier, pour faire plier le gouvernement

Ce qui s’est décidé ce soir est un véritable point d’appui. Mais pas plus que l’embrasement des réseaux sociaux ces derniers jours, cela ne suffit en temps que tel à déclencher une mobilisation de masse. Celles et ceux qui se sentent concernés par la lutte qui commence ont donc désormais la tâche de donner corps à ce premier plan de bataille. Pour cela, la meilleure méthode est de se tourner largement vers l’extérieur, en constituant des cadres unitaires sur les universités, en les dotant de matériel qui décline l’appel qui sortira nationalement, pour le diffuser massivement. Sans oublier les lycéens, qui se sont relativement plus mobilisés que les étudiants ces dernières années, et qui pourraient embraser l’atmosphère s’ils et elles décident de se mettre en mouvement à la rentrée. Partout, il faut organiser des réunions publiques, et dès que cela est possible des assemblées générales, qui serviront à préparer la journée du 9 ou à la poursuivre. L’objectif doit être de permettre à tous les jeunes qui souhaitent se mobiliser de participer à la construction du mouvement et à son organisation : c’est une condition pour le massifier, et pour que le 9 ne soit qu’un début.


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