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Droit dans ses bottes, sauf avec les flics

Castaner fait marche arrière. Quand le gouvernement chouchoute ses policiers

Champagne Place Beauvau ! Les flics ont fait la fête, jeudi soir, dans les bars où ils ont leurs habitudes. Castaner, sur ordre de Macron, a rétropédalé sur toute la ligne. On ne pourra pas dire que le gouvernement ne traite pas les forces de répression aux petits oignons.

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Les organisations policières, Alliance, Unsa Police et SGP-FO étaient vent-debout, à leur façon, contre la réforme Delevoye, bien déterminés à conserver leur propre régime spécial. Depuis une semaine, les policiers, tous secteurs et grades confondus, étaient mobilisés : opérations « commissariat mort », opérations escargot, grève du zèle aux douanes, mercredi, plusieurs centaines de CRS ayant présenté des arrêts maladie, le tout dans le cadre de la situation de gronde sociale et de tendance à la grève générale qui paralyse le pays depuis le 5 décembre.

L’exécutif ne pouvait pas se payer le luxe de perdre ses flics, alors qu’il a tant besoin de leurs matraques, de leurs lacrymos et de leurs grenades de désencerclement pour casser les piquets de la RATP et taper sur les manifestants, et ce, plus encore, alors que les actions se radicalisent, localement, comme on a pu le voir à Nantes ou au Havre et à Marseille, ce jeudi, avec un blocage résolu et déterminé de l’activité portuaire et économique au niveau régional.

Il n’en a pas fallu davantage pour que Christophe Castaner trouve du temps, jeudi, pour recevoir les organisations de policiers, gradés et policiers de base, pour calmer les troupes et les rassurer sur l’un des aspects centraux de la réforme les impactant, à savoir le statut spécial dont ils bénéficient, la bonification « quinquennale », qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans, au nom de la « dangerosité » du métier.

Les organisations maintiennent la pression pour que le gouvernement recule sur toute la ligne, en incluant également dans cette clause suspensive les agents administratifs des commissariats et des administrations. On peut d’ores et déjà dire que les flics sont les grands gagnants de la situation actuelle. Les policiers, donc, seront privés des « bienfaits » de la réforme Delevoye et à nouveau soumis au régime absolument injuste contre lequel Philippe disait s’élever au nom de « l’égalité » : possibilité, donc, de partir en retraite à 52 ans, taux plein à 57 ans et un an de cotisation aux frais de la princesse tous les cinq ans de service. Merci à qui ? Merci aux manifestants !

En contrepartie, le mouvement de colère des policiers qui devait s’amplifier dès la semaine prochaine est suspendu. Les flics vont pouvoir reprendre du service et de la matraque contre les grévistes. Voilà qui a dû rassurer Macron et Philippe.


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