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Réquisition des logements vides

Chambéry. Une maison réquisitionnée pour loger des personnes sans-abri

Ces derniers jours à Chambéry, une maison non occupée a repris vie, rue Nicolas Parent. Il s'agit de loger des personnes condamnées à dormir dehors faute d'hébergement durable et décent.

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Vivre à la rue : une conséquence des politiques municipale et préfectorale

Il y a quelques jours, le 26 septembre, la police procédait à l’expulsion de 44 personnes, dont 21 mineurs, des tentes qu’elles avaient installées sur un terrain situé avenue de Mérande. En un an, c’était la deuxième fois que ce terrain était investi, faute de meilleure solution de logement. A chaque fois, la Préfecture justifie sa décision par l’insalubrité de l’installation : une hypocrisie sans nom quand on apprend que si la moitié des personnes a été relogée, l’autre moitié, c’est-à-dire une vingtaine de personnes, ne l’a pas été, et dort donc désormais dans la rue.

Dormir dehors, sous la tente, sans solution pour cuisiner ou se laver correctement, et encore plus avec le froid qui arrive, crée évidemment une situation d’insalubrité ; encore faudrait-il, pour prétendre régler le problème par un démantèlement du campement, reloger décemment et à long terme toutes les personnes concernées, dans des lieux où elles peuvent si elles le souhaitent conserver les liens de solidarité éventuellement tissés. Comme toujours, la cause agitée est en réalité la conséquence du problème : en l’occurrence, la conséquence du manque de logements ainsi que de la carence en matière de prise en charge des personnes sans-abri, quels que soient leur nationalité et leur statut. Un exemple de plus de l’hypocrisie macronienne, qui affirmait, à l’été 2017, vouloir que « plus personne ne dorme dans la rue d’ici la fin de l’année »... 2017..

C’est la raison pour laquelle un groupe de personnes a, il y a quelques jours, investi une maison vide située dans le cœur de Chambéry, rue Nicolas Parent. Il s’agit d’en faire un lieu d’habitat digne pour les personnes, quelle que soit leur origine, qui sont condamnées à dormir dehors faute de place dans les dispositifs d’hébergement d’urgence – donc de pallier le manque d’hébergements d’urgence à Chambéry. Les occupants insistent cependant sur le caractère temporaire de cette solution : l’objectif est bien que chacun et chacune accède à un logement stable et décent rapidement. Dimanche après-midi, une quarantaine de personnes étaient réunies devant la maison pour soutenir l’initiative.

Des arrivées loin d’être difficiles à prendre en charge

A Chambéry, le nombre d’arrivées de personnes migrantes a été divisé par 10 depuis la « crise des migrants » de la rentrée 2015. Malheureusement, la situation de crise est toujours là, car les places d’hébergement ne sont pas au rendez-vous. Le 115 est débordé, le lieu de vie de Mérande a été démantelé, et des jeunes de 15 ans voient leur minorité contestée par le département et se retrouvent donc dans la rue : face à cette situation, des réseaux de solidarité ont pris le relais en hébergeant bénévolement des personnes. L’investissement de la maison de la rue Nicolas Parent répond à la nécessité de disposer de lieux de vie décents, mais reste une solution temporaire : dans une ville comme Chambéry, où les loyers sont élevés, il est urgent que des places d’hébergement d’urgence soient créés et que les logements vides soient réquisitionnés.

Habitants de la région : pour apporter votre aide, vous pouvez passer au 235 rue Nicolas Parent.

Crédit photo : photo / CTI


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