Fréderic Apoyo
La vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux ... tout comme l’indignation qu’elle a suscitée. On y voit des agents de la BAC procéder à une arrestation. A terre et menotté, un jeune homme se fait rouer de coup tandis qu’un passant qui semble protester devant la violence de l’arrestation doit fuir devant des tirs de flash- ball.
Cette scène d’interpellation se passe à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, le 16 octobre, et met en lumière les pratiques policières ultraviolentes dans les cités. Le jeune homme, soupçonné de trafic de drogue, est roué de coup alors qu’il est complètement maîtrisé. Un témoin explique que ce dernier « était le dos au sol. L’un des policiers le bloquait avec son genou. Et puis quand ils l’ont fait basculer sur le ventre, un autre lui a donné un coup de pied au visage. C’était très violent, il ne bougeait plus, j’ai cru qu’il était mort ».
Du côté policiers, les différentes versions des faits se sont adaptées au fil des événements. Le coup de poing n’était qu’une « gifle » destinée « à calmer » le jeune homme, une version difficile à tenir face aux images explicites des coups violents assénés au visage du jeune homme. Le tir de Flash-Ball aurait eu vocation à disperser un attroupement situé « hors champ ». « Un groupe d’une dizaine d’individus hostiles (…) arrive en courant » vers les policiers, « hurlant en ces termes “on va vous fumer, bande de bâtards !” ». Parmi eux, « un individu de type africain de forte corpulence se saisit d’une pierre et arme son bras dans [la] direction » des forces de l’ordre . Mais Le Monde a publié sur son site internet une deuxième vidéo, non diffusée avant cette première version donnée par la police et prise quelques secondes après la première : la rue est vide, et aucun attroupement n’est à signaler.
Des interpellations d’une violence démesurée, des méthodes d’intimidations pour faire taire les témoins et des déclarations mensongères pour couvrir les agents, voila quelles sont les méthodes policières dans les banlieues. Malgré la plainte déposée contre les agents de la BAC, nul doute que cette justice au service des puissants, comme à son habitude, couvrira ce nouveau cas de violence policière. « Ce sont des collègues qui dérangent parce qu’ils font leur boulot. » a déclaré Cyril Thiboust, pour Unité-SGP-Police. Voila qui en dit long sur l’état d’esprit qui parcourt les rangs des forces de l’ordre.
