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Déplacement dérogatoire au pays de la folie administrative

Chronique d’une verbalisation « Mais de quoi suis-je accusé ? »

Nous relayons le témoignage de Christophe sorti faire son jogging et qui a eu l’audace d’acheter sur sa route une baguette ! Chronique d’une verbalisation plus que choquante et qui montre le caractère autoritaire des mesures prises par le gouvernement, surtout alors que les amendes ont été augmentées et que les peines peuvent aller désormais jusqu’à la prison avec la loi sur l’État d’urgence sanitaire.

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Cet après-midi, j’ai voulu me dégourdir les jambes. Pour économiser l’encre et le papier j’ai repris mon attestation de déplacement dérogatoire d’hier et j’ai remplacé le 19 de la date par un 20 : 20/03/2020. Et voilà ! Mon motif est resté inchangé : « déplacement bref, à proximité du domicile, lié à l’activité physique individuelle des personnes ». Je sors donc, marche 300 m, achète une baguette à la boulangerie, puis prends le chemin du retour. A 200 m de chez moi, un barrage de police filtre les rares passants sur le trottoir devant le Franprix de la rue des Pyrénées. Je présente mon attestation. La policière qui l’examine fronce les sourcils. Déjà c’est manuscrit… inquiétant… Arrivée à la date, ses yeux se plissent, les rides se creusent sur son front.

  •  C’est écrit quoi, ici ?
  •  Ben, 20, le 20 mars, réponds-je innocemment.
  •  On n’arrive pas à lire ! et qu’est-ce que vous faites dehors ? glapit-t-elle rageusement.

    - Mais… mon activité physique.

  •  Laquelle ?
  •  Je marche, c’est mon activité physique.
  •  Vous ne savez pas que les déplacements sont strictement limités ? En en plus il a une baguette dans son sac ! Soi-disant vous sortez faire de l’activité physique et vous allez acheter le pain ? Son visage s’empourpre, ses nerfs lâchent. - C’est bon, je verbalise. Elle se précipite sur la sacoche de son vélo pour en extirper un formulaire et un stylo. Je proteste, je me récrie. Rien à faire. Je me tourne vers son collègue pour dénoncer l’arbitraire de la procédure. Il hausse les épaules.
  •  Si elle vous verbalise, elle doit avoir ses raisons.

    Elle se tourne vers lui :

  •  En plus il a une baguette alors qu’il dit faire de l’activité physique ! Là c’est le coup de grâce. Elle termine de remplir son procès-verbal.
  •  Vous reconnaissez les faits ? m’assène-telle encore.
  •  Mais de quoi suis-je accusé ? rétorqué-je.

    Sans un mot de plus, elle me rend mes papiers. Ai-je écopé de l’amende de 135 € ? L’avenir le dira. Pour l’instant je souffle : on m’a laissé partir. Cette fois-ci.


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