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l'école n'est pas la garderie du MEDEF !

Cinquième vague à l’école : pour faire plaisir aux patrons, Blanquer allège le protocole !

Alors que les écoles sont en train de devenir l’un des principaux vecteurs de contamination, Blanquer fait le choix irresponsable d'alléger le protocole sanitaire à l'école. Désormais, un cas de Covid dans une classe n'entraînera plus la fermeture de celle-ci. Face à la gestion criminelle de la crise par le gouvernement, imposons nos propres protocoles sanitaires !

Esther Tolosa

27 novembre 2021

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crédit photo : AFP

La cinquième vague est là, et sans surprise l’école est l’un des foyers les plus virulent de l’épidémie. En effet, le taux d’incidence explose chez les enfants, atteignant les 340 contaminations pur 100 000 personnes chez les 6-10 ans contre une moyenne nationale de 191 selon BFM. Ce niveau de contamination n’avait pas été atteint chez les enfants depuis la 3e vague au printemps dernier, au moment où Macron annonçait la fermeture des écoles pour 3 semaines... Mais cette fois, “notre objectif, notre boussole, reste la priorité d’une école ouverte (...) et toutes les mesures sont guidées par cet objectif” a annoncé Jean-Michel Blanquer ce jeudi 25 novembre lors d’une conférence presse aux côtés du ministre de la santé.

En une semaine, le nombre de classes fermées a doublé pour atteindre les 8890 classes fermées d’après LeMonde.

Or, alors que, jusqu’à présent, un cas de COVID dans une classe de primaire entraînait sa fermeture, notre cher ministre de l’Education nationale a mis un coup de braquet dans sa stratégie sanitaire. Soit-disant ans le but de “protéger la santé des élèves et des personnels”, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’à partir de ce lundi 29 novembre les classes ne fermeraient plus si un élève est contaminé. Désormais, si un cas de COVID est détecté dans une classe, les enfants devront se faire dépister et pourront retourner immédiatement en cours si le test est négatif... Pour rappel, il y a un an, une personne cas contact devait s’isoler une semaine entière avant de se faire tester. La stratégie de Blanquer a ainsi créé la surprise tant elle est aberrante et criminelle : une étude de l’Institut Pasteur montre qu’aujourd’hui, la présence d’enfants dans un foyer augmente de 30 % la chance d’être contaminé….

D’ailleurs le ministre de l’éducation nationale se contredit lui-même puisqu’il tentait de nous vendre une préparation minutieuse de la rentrée scolaire face à la crise sanitaire avec un protocole sanitaire de plusieurs niveaux selon les évolutions de la crise. Mais alors que la situation sanitaire s’aggrave, Jean-Michel Blanquer se refuse à passer à son “niveau 3” et choisit une adaptation du “niveau 2” qui consiste en réalité à un allègement du protocole sanitaire avec la fin de la fermeture des classes. On peut donc se demander... le gouvernement veut-il vraiment protéger les enfants et les personnels de l’Education nationale comme il le prétend, ou bien s’agit-il plutôt d’assurer un service de garderie au Medef pour que les parents puissent continuer d’aller travailler à l’heure où de plus en plus de classes menaçaient de fermer ? A l’heure où le gouvernement renâcle toujours à réimposer le télétravail alors que le nombre des contaminations explose, il ne fait aucun doute que c’est la deuxième solution qui détermine le choix de Blanquer.

Comme à son habitude depuis le début de la crise, le gouvernement se refuse à investir des moyens massifs dans l’Education nationale alors que la situation s’aggrave dans les écoles et propose des mesures cosmétiques qui ne répondent en rien aux besoins réels de l’éducation nationale. Aujourd’hui, et comme le réclament les personnels depuis un moment déjà, l’urgence est à l’investissement dans des infrastructures et des moyens humains. En effet, il est nécessaire pour répondre à la crise mais aussi plus largement pour assurer un service de qualité à nos enfants, de réduire le nombre d’élèves par classe, de recruter massivement du personnel qualifié pour la prise en charge des élèves et de leur santé, mais aussi d’investir dans l’achat de matériel comme par exemple des capteurs de CO2.

Ainsi, si Blanquer fait mine de maintenir coûte que coûte les écoles ouvertes afin d’assurer la continuité pédagogique pour les élèves, c’est surtout la démonstration que les établissements scolaires sont bel et bien les garderies du Medef. Ces annonces montrent encore une fois que le gouvernement est plus intéressé par l’idée que les parents aillent travailler que par leur santé et celle de leurs enfants.

On ne peut rien attendre de Blanquer, ni du reste du gouvernement pour gérer convenablement la crise sanitaire. Comme les enseignantes et enseignants, mais aussi les lycéennes et lycéens qui, en région parisienne,qui se sont mobilisé.e.s en novembre dernier pour demander des moyens à la hauteur, et ont mis en place, dans leurs établissements, de véritables protocoles prenant en compte la réalité du terrain et les besoins des élèves et personnels, il s’agit de reprendre nos affaires en main. A nous d’imposer, par le bas, depuis nos établissements, mais aussi sur tous nos lieux de travail, une gestion de la crise qui ne soit pas celle du patronat


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