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Dépôt de carburant bloqué dans les Yvelines

Coignières (78). Blocage du dépôt, palettes et convergence, demain on continue…

Claire Manor et Christian Grosz Ce matin, dès 5 heures, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés, près de la nationale 10 à Coignières, pour bloquer la sortie du site des Raffineries du Midi, lieu d’approvisionnement en carburant de la région ouest parisienne. Le blocage a tenu 4 heures avant l’assaut des CRS retenus à l’extérieur par un barrage de palettes et pneus en flammes. Les bloqueurs se sont repliés sans heurts et ils se sont retrouvés, peu de temps après en AG, chez les cheminots CGT de Trappes, pour décider de la suite…

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Une mobilisation matinale

Dès 5 heures, les bloqueurs rassemblés à quelques encablures du lieu de blocage se sont dirigés, avec matériel et drapeaux, vers les Raffineries du Midi, centre de dépôt de carburant qui compte environ 200 salariés de statuts extrêmement variés, qui n’étaient pas en grève ce jour-là, mais dont certains nous ont dit avoir fait plusieurs jours de grève, la semaine dernière. La situation est critique dans le dépôt qui ne dispose déjà plus que d’un seul type de carburant.
Bien que décidée et organisée dans un temps record, l’action avait une certaine « gueule ». Une cinquantaine de participants levés très tôt ; une représentation syndicale unitaire avec des drapeaux de la CGT, SUD, UNEF, FO et la présence de militants du NPA, d’AL, des JC, de Nuit Debout. Des secteurs en lutte, dont certains se préparant à la grève reconductible, cheminots, poste, santé, commerce.

Une barricade solide et solidaire

L’histoire des barricades est bien connue, palettes pneus, poubelles et tout ce qui traîne avaient été entreposés à proximité la veille. Mais quand l’édifice a été en place, il nous est apparu maigrichon et peu susceptible d’impressionner. La corvée « palettes » a donc continué auprès des entreprises voisines de cette zone industrielle. Agréable surprise, les ouvriers du coin sont venus à la rescousse pour aider à trouver et acheminer des palettes. Au point qu’il a fallu leur dire de stopper, sous peine d’être submergés par un stock de palettes poubelles et autres combustibles.
Une petite frustration malgré tout. Alors qu’on était tous gelés par les 7° ambiants, le feu n’était pas pour tout de suite. Dûment arrosée d’essence, la barricade attendait la venue des flics pour s’embraser. Heureusement, pour nous réchauffer le cœur, les fumigènes rouges des cheminots traçaient sur le sol en grands caractères « CGT – SUD – UNEF ».

Longue attente et ballet classique

Le barrage était situé à l’entrée du site industriel dans lequel se trouvent les Raffineries du Midi mais aussi plusieurs autres entreprises. Nous avions laissé un passage pour les piétons, mais ni camions ni voitures ne pouvaient entrer ou sortir. Tous les véhicules s’agglutinaient donc progressivement sur le rond-point proche, mais aussi plus loin sur la nationale 10. Sans vraiment l’avoir voulu, ce n’est donc pas un blocage que nous avons réalisé, mais deux ! L’essence d’un côté et la route de l’autre. Bref, un bazar qui n’était pas pour nous déplaire. Dans cette ambiance typique du blocage, ponctuée de slogans et de plaisanteries, le ballet classique s’est mis en place. Un avant de camion où le chauffeur a improvisé avec ses fringues un drapeau tricolore ; trois flics, venus en avant-garde flairer le vent ; un peloton de cyclistes applaudis comme au tour de France, quelques chauffeurs sympathisants klaxonnant à tout va ; des journalistes interrogeant les manifestants mais aussi les râleurs dans leurs voitures tandis que nous crions « pas content, pas content ! » ; et enfin, morceau de choix, les RG avec leur petit calepin qui cherchaient à savoir, qui, combien, pourquoi et surtout si on attendait des renforts…
Bref, le ballet classique du blocage.

Les CRS font leur boulot… ils nous délogent

Au bout de 4 longues heures (au point que l’on se demandait s’ils allaient venir), une trentaine de flics dûment équipés et casqués viennent s’aligner de l’autre côté de la barricade en flammes qui interdit pour le moment leur passage. Après avoir scandé nos slogans familiers nous estimons que le rempart va bientôt céder et décidons de nous replier en tournant le dos aux flics par l’intérieur de la zone industrielle. Nous en ressortons sans encombre et après un peu de marche retrouvons nos véhicules et des ronds-points très encombrés sur la nationale 10. Mais il faut savoir récolter ce que l’on a semé !

Et la suite ! ?

Quelques minutes plus tard nous nous rassemblons à nouveau en AG. Après un point sur l’action dont tout le monde semble estimer que c’est un succès, en tout cas un bon début, les questions de tournent vers l’avenir. Une chose est claire : les actions doivent continuer, s’amplifier et se diversifier. Pour cela les manifestants se dotent d’une coordination qui se réunira prochainement pour décider d’un plan d’actions à court terme.
En conclusion, des camarades cheminots rappellent avec insistance et à juste titre, que des actions comme celles-ci doivent bien entendu être reconduites, mais qu’il ne faut pas oublier la priorité qui doit être donnée à la mobilisation des collègues dans les boîtes, pour enclencher les grèves reconductibles qui sont seules capables de porter des coups décisifs pour gagner. D’autant que nous avons appris dans la matinée que, contrairement à ce qu’annonce le gouvernement, ça fait déjà deux jours qu’il a fallu commencer à puiser dans les réserves stratégiques de carburants et que le nucléaire commence à s’y mettre avec l’entrée en grève et l’arrêt total de la production à la centrale de Nogent sur Seine. De quoi mettre encore plus fort à l’ordre du jour les grèves reconductibles et la convergence.


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