DU SOMOZISME A LA REVOLUTION

Comment le FSLN s’est emparé du pouvoir

Comment le FSLN s’est emparé du pouvoir

Au milieu des années 1970, la stratégie fondatrice du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), celle dite des « foyers » de guérilla, avait échoué. Mais le FSLN était tout aussi clairement l’organisation qui avait lutté, héroïquement et inlassablement, contre la dictature pro-impérialiste d’Anastasio Somoza. C’est dans ces conditions que, vue par les masses comme une alternative en laquelle on pouvait croire, elle a chevauché l’immense insurrection populaire qui s’est développée entre janvier 1978 et juillet 1979, et qui l’a portée au pouvoir.

[En illustration : entrée du FSLN à Managua le 19 juillet 1979 après le renversement de Somoza]

Pays le plus pauvre d’Amérique centrale, très majoritairement rural et paysan, colonie espagnole jusqu’en 1821, le Nicaragua est rapidement tombé sous la coupe des Etats-Unis qui l’ont envahi et occupé à plusieurs reprises, en y installant des gouvernements d’élites locales qui s’engageaient à défendre les intérêts économiques, politiques et stratégiques de leur partenaire impérialiste. Comme dans l’ensemble de l’Amérique latine, libération sociale et libération nationale ont été étroitement liées dès les débuts de l’ère moderne.

En 1909, les Etats-Unis intervinrent pour renverser le gouvernement du président libéral, modernisateur et autoritaire José Zelaya, qui menaçait de restreindre l’accès des étrangers aux ressources du pays. En 1912, face à l’instabilité politique qui avait suivi, ils envoyèrent les marines qui demeurèrent sur place – avec une brève interruption de neuf mois – jusqu’en 1933. C’est sous leur égide que fut constituée en 1925 la Garde nationale nicaraguayenne, une force à la fois militaire et de police tournée vers la répression des contestations et dissidences internes.

Augusto Sandino, un général de l’armée d’origine plébéienne, mystique socialisant fortement influencé par la révolution mexicaine, fut alors le seul à s’opposer à l’occupation américaine et au gouvernement conservateur mis en place par les Etats-Unis. Fondant une Armée en défense de la souveraineté nationale du Nicaragua (EDSN), qui ne compta jamais plus de 200 hommes, il mena une guerre de guérilla qui dura sept ans, de 1927 à 1934. Il fut alors assassiné sur ordre du commandant de la Garde nationale, Anastasio Somoza García, lors de la rencontre de « négociation » à laquelle ce dernier l’avait convié.

Le Nicaragua sous les Somoza

La famille Somoza [1] s’est installée au pouvoir en 1936 quand le même Anastasio Somoza a conduit un coup d’Etat et s’est emparé de la présidence, avec l’aval des Etats-Unis, bientôt doublé du soutien complice de l’appareil stalinien international et de son représentant local, le PSN (Parti socialiste du Nicaragua).

Sous les Somoza, le Nicaragua est devenu la base arrière de l’impérialisme US en Amérique centrale. Ce n’est pas un hasard si la tentative d’invasion de Cuba (le débarquement du 17 avril 1961 dans la baie des Cochons) est partie du Nicaragua.

Entre le début des années 1950 et la fin des années 1960, la structure sociale du pays a changé suite à l’application d’un plan, conseillé par la Banque mondiale, de développement de l’industrie légère. A la fin de cette période, l’industrie légère contribuait pour 24 % au PIB et les travailleurs des villes représentaient 18 % de la population active. Dans le même temps, la propriété de la terre se concentrait toujours davantage : 78 % des paysans indépendants possédaient 14 % des terres cultivables alors que les 2 % de grands propriétaires terriens en détenaient 45 %, le reste (40 %) étant entre les mains des 20 % de petits et moyens exploitants.

La famille Somoza a utilisé son immense pouvoir politique pour accumuler une fortune. Propriétaires directs de 25 % de l’industrie et de 10 % des terres cultivables, ils possédaient aussi la compagnie aérienne nationale, une chaîne de télévision et un quotidien, ainsi que la filiale nicaraguayenne de Mercedes-Benz. Le pouvoir des Somoza a cependant commencé à être sérieusement contesté vers le milieu des années 1960, pour des raisons à la fois externes et internes.

Le contexte international

La victoire de la révolution cubaine, en 1959, a été suivie d’une vague révolutionnaire continentale, s’inspirant de la stratégie du foyer (« foco », d’où le nom de « foquismo », en français foquisme) de guérilla popularisée par Ernesto « Che » Guevara. Cette stratégie, qui a conduit à des catastrophes dans toute l’Amérique latine, a également échoué – comme on le verra plus loin – au Nicaragua où, après des crises et des déchirements, les sandinistes ont cependant su s’adapter aux réalités du combat antidictatorial pour surfer sur le mouvement populaire.

Le début des années 1970 a marqué la fin du boom des Trente Glorieuses. La crise économique, rampante depuis le milieu de la décennie précédente, a éclaté en 1973 avec ce qui a été appelé alors « la crise du pétrole », mais dont les racines étaient bien plus profondes. Les conséquences – chômage, baisse des salaires et augmentation de la pauvreté –, qui ont touché le monde entier, se sont fait fortement sentir dans une économie aussi faible et dépendante que celle du Nicaragua.

La crise économique mondiale et la montée des luttes sur le continent ont coïncidé avec l’ébranlement que l’apparition de la Théologie de la libération a signifié pour l’Eglise catholique. Ses partisans, qui procédaient à une relecture marxisante de la doctrine sociale de l’Eglise, ont bouleversé le point de vue et l’action de laïques comme de religieux, au point que nombre d’entre eux ont pris les armes en rejoignant les guérillas révolutionnaires du continent.

Les origines du FSLN

Le premier parti de gauche au Nicaragua a été le PSN, fondé en 1939. Comme dans une bonne partie de l’Amérique latine (à Cuba, avec le soutien du PSP à Batista, au Chili, avec le soutien du PCCh à Gabriel González Videla, etc.), le PSN reçut de Moscou l’ordre de soutenir le gouvernement en place, allié des Etats-Unis, dans le cadre de l’effort de guerre des Alliés contre l’Axe Hitler-Mussolini-Japon. Etant donné la structure sociale du pays, il n’est pas étonnant que la majorité de ses membres aient été des responsables syndicaux ou des artisans (cordonniers, typographes, etc.). En 1944, au milieu d’immenses protestations sociales, le PSN passa un accord avec Somoza, en promettant de soutenir ses réformes et de se subordonner à l’intérêt national. Malgré cet engagement, il fut illégalisé en 1945 et fonctionna ensuite sous le nom de Front populaire, en alliance avec d’autres formations. C’est dans cette organisation que les fondateurs du sandinisme ont fait leur éducation politique et leurs premières armes militantes.

Après la victoire de la révolution cubaine, des courants de tous horizons, des libéraux aux conservateurs jusqu’aux communistes nicaraguayens, ont voulu faire l’expérience de la lutte armée. Les résultats ont été désastreux. Carlos Fonseca Amador, membre de la guérilla du PSN, fut gravement blessé dans un affrontement armé en 1959 et passa de longs mois en prison, où il eut le temps de penser ses critiques du parti. En juillet 1961, il rompit avec le PSN et forma avec un groupe d’étudiants le Mouvement Nouveau Nicaragua (MNN). Au même moment Eden Pastora, qui deviendrait plus tard un chef de la Contra, créait à La Havane le Front révolutionnaire Sandino. Les deux organisations fusionnèrent en 1962, prenant le nom de Front de libération nationale (FLN) en hommage à la guérilla indépendantiste algérienne. Puis sera jouté le nom de Sandino, donnant comme résultat le Front sandiniste de libération nationale (FSLN).

Le FSLN était un groupe guérillériste foquiste, s’identifiant à Fidel Castro et au stalinisme cubain. Du fait de ces références, son programme était absolument réformiste. Ses points centraux étaient : une lutte conséquence contre Somoza afin de construire un Nicaragua moderne, capitaliste et démocratique ; une alliance des masses opprimées avec la bourgeoisie nationale, d’abord pour renverser Somoza et ensuite pour reconstruire le Nicaragua. En accord avec sa formation stalinienne, le FSLN défendait la théorie de la révolution par étapes, selon laquelle la lutte pour le socialisme viendrait à l’ordre du jour une fois la révolution démocratique accomplie. Le FSLN ne s’est pas créé comme parti politique mais comme organisation militaro-politique dotée d’une structure verticaliste, nécessaire à la lutte armée.

L’échec de la stratégie foquiste

Dans un pays de volcans, au relief aussi marqué que le Nicaragua, le FSLN s’est efforcé de mener une guerre de guérilla dans les montagnes, à la façon cubaine. Mais les « focos », mis en place dans différentes zones du pays, ont été systématiquement écrasés par la Garde nationale somoziste. Quand ils n’étaient pas tués en action, les guérilléros du Front finissaient le plus souvent en prison, où ils étaient torturés et souvent assassinés. L’année 1967 vit l’échec catastrophique de l’opération Pancasán, qui avait été dirigée par Carlos Fonseca en personne. Les premiers débats sur la validité de la stratégie foquiste commencèrent à traverser l’organisation.

En 1969, Fonseca rédigea pour le FSLN un programme « marxiste-léniniste » qui allait être connu comme le « Programme historique ». Il y affirmait que l’ennemi principal était l’impérialisme des Etats-Unis et appelait au renversement de la dictature, à l’expropriation de Somoza et de ses complices, à nationaliser les banques et le commerce extérieur, ainsi que les ressources exploitées par le capitalisme étranger. Cela, tout en laissant transparaître la profonde défiance que toutes les organisations staliniennes ressentent envers le pluralisme politique.

Entre 1970 et 1974, en même temps qu’il poursuivait la guérilla dans les montagnes, le FSLN commença un travail d’implantation dans les villes et mena une série d’opérations spectaculaires (assassinats ciblés, attaques de banques, prise d’otages) qui, si elles connurent parfois le succès et eurent souvent un important retentissement médiatique, ne permirent pas à l’organisation de progresser significativement ni de résorber les divergences en son sein qui, au contraire, s’exacerbaient. La répression était féroce et, fin 1976, la Garde nationale avait pratiquement annihilé les groupes de guérilla opérant dans les montagnes (où Carlos Fonseca trouva la mort, en novembre de cette année).

Les désaccords de plus en plus vifs débouchèrent en 1975 sur une division du FSLN en deux, puis trois fractions. L’une, dirigée par Carlos Fonseca et Tomás Borge, et qui tenait les rênes de l’organisation, prit le nom de « guerre populaire prolongée » (GPP). Elle amendait la stratégie foquiste en y intégrant l’expérience des soulèvements armés chinois, vietnamien et algérien, ainsi que les théorisations en la matière de Mao Zedong : en intervenant principalement parmi les paysans des montagnes du nord, la guérilla devait œuvrer à la construction progressive d’une « armée populaire » qui, parvenue à un certain stade de développement, serait à même de battre la Garde nationale pour se tourner ensuite vers les villes. S’opposait à elle la « tendance prolétarienne », avec pour principal dirigeant Jaime Wheelock, qui critiquait la GPP en affirmant que son analyse était anachronique, la majorité de la population paysanne étant désormais composée d’ouvriers agricoles ; il fallait donc, selon elle, réorienter l’orientation du Front vers ce secteur, en travaillant dans ses syndicats ainsi que dans ceux du prolétariat urbain. Les deux fractions avaient en commun une conception selon laquelle le combat révolutionnaire devrait passer, avant d’aboutir, par une longue période d’accumulation de forces, principalement militaires.

Surgit alors la tendance « tercériste » (pour « troisième tendance »), dite également tendance « insurrectionnelle », dirigée par les frères Daniel et Humberto Ortega. Pour ses partisans le FSLN, en tant qu’avant-garde de la révolution, devait rechercher des alliances avec tous les opposants à la dictature de Somoza, quelle que soit leur classe sociale, afin de préparer une insurrection populaire qui mettrait à bas le régime et ouvrirait pour le pays une nouvelle voie, démocratique-populaire et anti-impérialiste.

Crise de la dictature somoziste et radicalisation de masse

La situation politique dans le pays avait commencé à changer au début des années 1970, lorsque se fractura l’alliance auparavant inconditionnelle entre la bourgeoisie, l’Eglise catholique et le régime. Le point de rupture fut le terrible tremblement de terre de 1972 qui dévasta la capitale. Face à l’ampleur de la catastrophe, l’aide internationale afflua massivement. Mais deux années plus tard, chacun se rendit compte que Somoza et ses amis avaient détourné ces fonds vers leurs poches. Somoza les avait utilisés pour élargir son influence commerciale, ce que le reste de la bourgeoisie considéra une « concurrence déloyale ». Longtemps, y compris après le renversement du dictateur, la capitale resta une ville semi-détruite, avec une végétation tropicale qui avançait sur les ruines des édifices en plein centre.

A cela s’ajoutaient les conséquences économiques et sociales – hausse du chômage, augmentation de la dette extérieure et déclenchement de l’inflation – de la crise économique mondiale. Il y eut entre 1973 et 1974 des grèves de travailleurs du bâtiment, de la santé et des enseignants. Pour protester contre la répression, les étudiants et des secteurs de classe moyenne descendirent également dans la rue. On doit remarquer que lorsque ces événements se produisirent, les sandinistes lançaient leurs offensives armées à la campagne sans rechercher et tenter la moindre coordination avec le mouvement populaire.

En 1974, Anastasio Somoza Debayle se lança dans une campagne présidentielle pour un mandat d’une durée sans précédent : sept ans. Pedro Joaquín Chamorro, riche propriétaire du quotidien La Prensa, qui avait pris la tête de la campagne exigeant la vérité sur ce qu’il était advenu de l’aide internationale, fonda alors l’UDEL, Union démocrate de libération. Ce front regroupait les partis conservateur, libéral, social-chrétien, communiste (PSN), la Centrale des travailleurs du Nicaragua (de filiation social-chrétienne) et la Confédération générale des travailleurs – indépendante, dirigée par les staliniens. Depuis l’UDEL, la bourgeoisie nicaraguayenne lança une campagne pour le boycott des élections. Il était évident qu’elle avait perdu confiance en Somoza.

En décembre 1974, le FSLN mena un raid spectaculaire dans la résidence de José Maria Chema, un ministre de Somoza, prenant les occupants en otage et exigeant la libération de guérilleros emprisonnés (dont Daniel Ortega), qu’il obtint. Mais la réaction du dictateur fut brutale. Des villages furent bombardés et il forma un tribunal militaire spécial. Cette répression féroce se poursuivit en 1975 et en 1976, liquidant toute survivance de légalité. Les classes moyennes abandonnèrent également le dictateur. En 1978, ce qui avait commencé comme une grande crise politique s’était transformé en une situation pré-révolutionnaire.

Le 10 janvier, l’assassinat de Pedro Joaquín Chamorro – très certainement par la dictature, quoique ce ne put jamais être prouvé – provoqua une explosion de colère. Il y eut des manifestations spontanées dans tout le pays, tandis que l’UDEL et les syndicats partie prenante appelèrent à la grève générale pour le 24 janvier, jour des obsèques. 120 000 personnes, en majorité des travailleurs et des membres des couches inférieures de la petite-bourgeoisie, manifestèrent ce jour-là à Managua. Suivirent les soulèvements populaires dans les villes d’Esteli, León, Matagalpa, Chinandega et Masaya. En avril, 80 % des écoles secondaires publiques et privées furent paralysées par une grève générale étudiante. La garde nationale bombarda des villes entières. On estime qu’entre le début de cette guerre civile non déclarée et la chute de la dictature, celle-ci tua 2 % de la population, soit plus de 60 000 personnes.

Les évêques, jusqu’alors liés au régime dictatorial et pour cela critiqués par les curés proches de la Théologie de la libération, publièrent une lettre critiquant la répression ainsi que la façon dont l’administration somoziste s’enrichissait. On vit apparaître le début d’un accord de fait entre les sandinistes et l’oligarchie, amenant des secteurs de la bourgeoisie à croire qu’ils pourraient coopter le FSLN, d’autant que son organisation se modifiait avec l’intégration significative de secteurs chrétiens. Selon les mots de Jaime Wheelock, « le moment vint où la direction de tous ces mouvements chrétiens militait dans la Front sandiniste de libération nationale. » [2] En reprenant une initiative de la direction « tercériste », le FSLN s’accorda pour proposer la formation du « groupe des Douze » : douze personnalités connues et « respectables », intellectuels, hommes d’affaires, religieux, membres de professions libérales, qui constitueraient la figure publique de l’opposition et mettraient en avant le programme que le FSLN ferait sien au moment de la prise du pouvoir.

Devant la profondeur de la crise, le démocrate Jimmy Carter (qui avait succédé à l’administration Nixon-Ford) intervint en proposant la création d’une commission de médiation de l’OEA (Organisation des Etats américains). Il se trouvait confronté à un dilemme : d’un côté, Somoza devait partir, car il était devenu la plus grande source de problèmes, facteur d’instabilité alors même que les Etats-Unis avaient soutenu sa famille pendant quatre décennies ; de l’autre, il fallait éviter que le FSLN prenne le pouvoir. Certes le FSLN, par-delà ses déclarations les plus rouges, ne voulait pas d’une révolution sociale au Nicaragua, mais une victoire des sandinistes dans l’arrière-cour des Etats-Unis ne pouvait être indolore pour Washington et aurait surtout eu des conséquences sur les autres pays de la région, gouvernés par des dictatures ou des régimes autoritaires pro-US et faisant également face à une forte contestation sociale et à des guérillas d’extrême gauche. Sur cette ligne, la bourgeoisie lança un Front large d’opposition (FAO) regroupant tous les partis mais laissant le FSLN à l’extérieur.

En même temps, les conséquences de la division du FSLN devenaient de plus en plus problématiques. Fonctionnant comme des fractions séparées et souvent opposées, les trois « tendances » étaient juste parvenues à un modus vivendi, s’accordant sur le fait que toutes pouvaient utiliser le nom du FSLN et mettant en place des instances minimales de coordination. En mars 1979, lors d’une réunion tenue à Cuba, Castro indiqua qu’il était prêt à leur apporter tout le soutien nécessaire pour prendre le pouvoir, mais à condition qu’elles forment une direction commune. Dans le même temps, il apporta son soutien aux positions des « tercéristes ». L’unification signa ainsi la victoire des frères Ortega, qui à partir de là devinrent les principaux dirigeants du Front.

La constitution du GRN (Gouvernement de reconstruction nationale) fut annoncée le 18 juin 1979 au Costa-Rica. Il était formé de Daniel Ortega, Moisés Hassan et Sergio Ramírez pour le FSLN (les deux derniers nommés n’en étant cependant pas des membres publics), ainsi que de Violeta Chamorro et Alfonso Robelo pour les partis bourgeois. Le FSLN appela dans la foulée à « l’offensive finale ».

L’administration Carter continuait de faire pression sur Somoza pour qu’il démissionne, ce à quoi il se résigna finalement le 16 juillet avant de courir se réfugier aux Etats-Unis. Mais il confia sa succession au président de l’Assemblée nationale, Francisco Urcuyo, qui refusa de céder ses pouvoirs au GRN. Indigné, Warren Christopher, secrétaire d’Etat adjoint du gouvernement Carter, fit savoir à Somoza qu’il serait expulsé des Etats-Unis si Urcuyo ne démissionnait pas.

Aux premières heures du 19 juillet, le temps que le remplaçant de Somoza s’en aille à son tour sans un au revoir et que les chefs de la Garde nationale, submergés par l’insurrection populaire, ordonnent de rendre les armes, les sandinistes faisaient leur entrée triomphale dans Managua.

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NOTES DE BAS DE PAGE

[1Anastasio Somoza García a exercé la présidence jusqu’à son assassinat en 1956. Son premier fils, Luiz Somoza Debayle, lui a alors succédé, suivi après sa mort naturelle en 1967 par le second fils, Anastasio Somoza Debayle.

[2Jaime Román WHEELOCK, Vanguardia y Revolución en las Sociedades Periféricas, Mexico, Siglo XXI Editores, 1986, p. 32.
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