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Pour réellement « amplifier » la riposte…

Communiqué du Congrès de la CGT. A quand un appel clair à la grève reconductible ?

De bout en bout, la loi Travail, mais aussi la grève reconductible ont tenu la vedette au 51e congrès de la CGT qui s’achève vendredi 22 avril à Marseille. Après 8 semaines de mobilisation contre la loi Travail, des grèves nationales et des manifestations, les représentants mandatés par les syndicats et fédérations ont fait monter la température qui s’exprime à la base, c’est à dire une combativité et une envie d’en découdre au moyen de la grève reconductible, seule à même d’obtenir le retrait de la loi Travail. Pourtant, le texte émanant du congrès, même s’il confirme l’appel à la grève nationale interprofessionnelle du 28 avril, n’appelle pas clairement à la grève reconductible, laissant à discrétion AG par AG le choix de la reconduction. Damien Bernard

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« La CGT appelle toutes les organisations à amplifier la riposte, dès le 28 avril, par la grève interprofessionnelle et les manifestations pour obtenir dans un premier temps le retrait du projet de loi de casse du code du travail. » affirme l’appel de la CGT, ne faisant donc pas mention d’une grève reconductible. « D’ici le 28 avril, la poursuite de la construction de l’action implique la tenue d’assemblées générales dans les entreprises et les services publics pour que les salariés décident, sur la base de leurs revendications et dans l’unité, de la grève et de sa reconduction pour gagner retrait et ouverture de véritables négociations de progrès social », continue le communiqué de la CGT.

De cette façon, la direction confédérale de la CGT, avec Philippe Martinez à sa tête, tout juste réélue, ne donne pas de ligne claire à l’ensemble des militants, alors même que la grève reconductible est gravée dans la majorité des esprits, ni même de visibilité sur la nature de la grève du 28 avril, fragmentant ainsi AG par AG les décisions de partir en grève reconductible. En appelant clairement à la grève reconductible du 28 avril, il ne s’agirait bien évidemment pas de se substituer à la décision des militants et des salariés, mais bien de donner non seulement une direction claire à la lutte, celle de reconduire la grève jusqu’au retrait de la loi, mais aussi de donner confiance et moral à l’ensemble des militants et salariés.

En effet, au-delà d’une avant-garde très mobilisée, nombre de militants à la base, soumis à la pression patronale quotidienne et à la répression, mais aussi plombés par un certain nombre de défaites comme en 2010, ont besoin de reprendre confiance en leur force et en leur capacité à gagner. Pour que la peur change de camp, et après que près de 1,2 millions de personnes ont manifesté dans toute la France, et que la très grande majorité de la population soutient la mobilisation, un appel clair à la grève reconductible aurait dû être le minimum syndical à l’issu du congrès.

La base gronde, comme en témoigne les votes catastrophique sur le rapport d’orientation de la dernière période, marquée notamment par le « dialogue social », qui n’a recueilli que 62,77 % de suffrages pour (80,63 % en 2013), 26,51 % contre et 10,7 % d’abstentions. Ce nouveau camouflet confirme le désaveu déjà exprimé sur le rapport d’activité qui n’a obtenu que 58,9 %, en lien avec l’affaire Lepaon qui est loin d’être terminée.

Il est clair, au vu des débats marqués par les échos de « grève reconductible » et de « grève générale » qu’un grand nombre de délégués aspirent à une autre orientation, celle qui soit à même de réellement « amplifier » la lutte, alors même que ce gouvernement est à l’agonie, et qu’il s’agirait d’enfoncer le clou. Les militants combatifs sont ainsi en droit d’exiger de la direction confédérale un véritable plan de bataille qui permettrait réellement de construire le rapport de force face au gouvernement et au patronat.

Pour construire le « tous ensemble », dénoncer la répression terrible qui s’abat sur la jeunesse, c’est le minimum syndical. Pourtant, le communiqué n’en dit mot, la direction confédérale continue à jouer à la politique de l’autruche, alors même que des structures CGT ont pris leur responsabilité, comme l’Union Départementale CGT 44 qui a dénoncé les violences policières à travers un communiqué, de même qu’Info’Com CGT à travers son affiche qui a fait grand bruit.

A la sortie de ce congrès, appeler toutes les organisations et les militants à construire la grève reconductible à un niveau national jusqu’au retrait de la loi Travail, c’est bien le minimum qu’on était en mesure d’exiger de la direction confédérale ! Qu’à cela ne tienne : aux militants combatifs désormais d’exercer la pression sur Martinez, en construisant la grève reconductible sur nos lieux de travail, dans les assemblées interprofessionnelles, pour exiger de la direction confédérale qu’elle prenne réellement ses responsabilités. Dès le 28 avril, en grève reconductible jusqu’au retrait total de la loi Travail !


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