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Conférence Nationale Jeunes du NPA. Jeunesse, oppressions de genre et révolution

À l'approche de la Conférence nationale jeunes (CNJ) du NPA, une sorte de congrès de ce secteur de l'organisation qui a lieu tous les deux ans, nous publions ici et dans les jours qui viennent l'ensemble des contributions des jeunes du Courant Communiste Révolutionnaire, afin de faire vivre le débat sur revolutionpermanente.fr.

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La jeunesse sous le joug des normes de genre, du patriarcat et de l’État

La jeunesse est frappée de plein fouet par l’oppression patriarcale. La famille, la dépendance qu’elle impose en tant qu’institution sur les jeunes et la contestation qu’elle produit sont des éléments centraux pour comprendre les manières dont la jeunesse se politise et se mobilise. L’école, l’université et les institutions en général viennent s’ajouter à cela. Tous ces éléments qui n’ont rien de conjoncturels même s’ils sont renforcés par la crise capitaliste que nous vivons crée une situation où être jeune, c’est aussi devoir batailler au quotidien pour pouvoir choisir la manière dont on s’habille, dont on aime, son prénom ou son pronom,etc. Loin d’être le moment de liberté tant vanté, la « jeunesse » est un moment où se structure beaucoup le rapport que l’on entretient avec les normes de genre.

Le système éducatif dans la reproduction de l’oppression patriarcale

L’université joue profondément son rôle de reproduction des rapports de genre. Le rapport prof-étudiant par exemple et son rôle d’encadrement ouvrent la porte à de nombreux rapports sexistes, de la remarque « banale » dans les amphis au chantage et au harcèlement sexuel dans le vis-à-vis avec les encadrants pédagogiques et de recherche. Plus généralement, la concurrence entre tous et toutes instaurée par l’université compétitive – et renforcée par l’austérité et ses coupes budgétaires – encourage à des rapports sociaux entre étudiant-e-s très marqués par des rapports de domination. Il faut être le ou la meilleur-e élève, le ou la plus capable de « se faire du réseau », le ou la plus fort-e, la plus belle, etc. Les corpos étudiantes jouent et se construisent sur cet état d’esprit. Qu’elles soient ouvertement ou non sexistes, les soirées des corpos promeuvent l’idée qu’on y va « pour choper » à tout prix, et prioritairement de manière hétérosexuelle.

Dans les lycées, la situation est peut-être pire encore. Au-delà de maigres cours d’éducation sexuelle dont le seul objectif est d’évoquer les risques de maladies et d’apprendre en deux minutes comment mettre un préservatif, aucune place, aucun espace n’est destiné à accueillir les questionnements et les souffrances plus profondes qui agitent les lycéen-ne-s. Ces derniers mois, les réactionnaires sont par ailleurs partis à l’offensive sur les écoles, répandant leurs diatribes homophobes et leurs délires au sujet des ABC de l’égalité. Entre la dépendance matérielle à sa famille et à ses injonctions à des rôles de genre normés et des relations amoureuses « normales », et l’encadrement idéologique proposé par l’institution scolaire, difficile pour les lycéen-ne-s de trouver leur place sans rentrer dans une sociabilité de groupe hétérosexiste et normative...{}

Accès à la santé, à la contraception, liberté d’identité et d’orientation sexuelle !

Tout cela dans une situation où à l’université (et là encore, encore plus en temps d’austérité), il n’y a ni éducation sexuelle, ni prévention, ni conseil, ni accueil des étudiant-e-s qui seraient en difficulté (contraception, grossesse, avortement, maladies sexuellement transmissibles, agressions sexuelles, etc.) ou qui simplement se poseraient des questions. Quant aux étudiant-e-s trans ou qui se posent des questions sur leur identité de genre, pour eux et elles l’université n’est qu’un lieu d’affrontement de plus, qui par exemple refuse l’inscription sur la carte étudiante d’une autre identité de genre que celle assignée à la naissance.

Au-delà des revendications que nous mettons classiquement en avant (allocation d’autonomie pour tou-te-s les jeunes, éducation sexuelle féministe et anti-homophobe, contraception gratuite, cellule de veille contre le harcèlement sexuel...), nous avons certainement un travail à faire d’élaboration et de précision pour alimenter notre intervention. Celle-ci peut nous permettre de dialoguer avec un grand nombre de jeunes sur nos facs comme nos lycées. Ce qui est en jeu ici c’est aussi une manière de discuter avec lycéen-ne-s, étudiant-es, jeunes travailleur-se-s, et de forger une camaraderie plus profonde, qui ne reste pas dans la superficialité des rapports sociaux de cette société-là. Les rapports de jeunes militant-e-s révolutionnaires à la lutte contre les oppressions ne doivent pas être pensés sur le plan moral ou affinitaire. Notre sensibilité, nos expériences, constituent une ressource pour le combat quotidien contre l’oppression et les assignations de genre et d’orientation sexuelle, ainsi que pour la bataille plus générale pour un mouvement féministe et LGBT combatif et pour la lutte des classes.

Novembre 2015


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