« Nous sommes les seuls à faire la continuité avec le printemps et la lutte contre la loi travail », a expliqué Philippe Poutou, mentionnant aussi ses combats en tant que salarié de l’usine Ford de Blanquefort. 32 heures, interdiction des licenciements, ouverture des frontières, désarmement de la police, autant de propositions sur lesquelles le candidat est revenu en introduction. « Avec cette campagne nous voulons aider à visibiliser notre camp social, pour qu’on se prépare collectivement à combattre le prochain gouvernement », alors que depuis l’été tout ce qui s’était levé dans la rue, les grèves, les affrontements, a été placé sous omerta médiatique... un peu comme notre campagne.
« Mais nous ne sommes pas là pour nous plaindre », a précisé Philippe Poutou, « car il n’y a pas de raison que ce système soit sympa avec nous puisque on ne compte pas l’être avec lui ». Au même titre qu’au printemps nous avions à nous battre contre la délégitimation de la révolte et l’invisibilisation de ses causes, le NPA se bat aujourd’hui contre la vampirisation du débat politique par les primaires et les grands candidats, qui défendent tous les mêmes intérêts, quand ils ne sont pas de pure créations médiatiques comme Macron, « qui n’a comme argument nouveau que son âge ».
C’est ce que Philippe Poutou a répondu quand il était interrogé sur la candidature de Nathalie Arthaud : « oui on aurait dû réussir à se parler pour voir comment unifier les énergies sur le terrain électoral, mais ça ne devrait pas être la priorité de nous reprocher d’être deux à défendre les salariés, les chômeurs, les jeunes. Tous ces candidats des privilégiés, qui ont été ministres ou premier ministre, personne ne vient leur dire qu’ils sont de trop ».
Christine Poupin, membre de l’équipe des porte-parole du NPA, est quant à elle revenue sur une série de propositions et a lancé un appel à Jean-Luc Mélenchon, qui récemment s’inquiétait des difficultés du FN à obtenir des financements. Le candidat de la France insoumise ne devrait pas tolérer que l’évolution des règles de parrainages (publication de toutes les signatures, délégation au maire des démarches administratives) et la crise du régime actuel, avec toujours plus de pressions sur les maires des petites communes, empêche un candidat anticapitaliste de se présenter. « Mélenchon ne nous pose pas de problème mais on représente autre chose, ajoutait Philippe Poutou. On ne se reconnaît pas dans le vote utile, qui était déjà le chantage qu’on nous faisait du temps du PS. Notre campagne, au contraire, c’est le refus de déléguer à des politiques professionnels la défense de nos intérêts ».
