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Violences sexistes

Confinement. Les violences conjugales ont augmenté de 32%

Cette crise sanitaire déclenchée par le covis-19 a de multiples conséquences sur les femmes : et dans les confinements, les violences conjugales ont augmenté de 32%.

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Des causes multiples

Le gouvernement laissant libre choix au patronat de faire du télétravail ou encore d’obliger les salariés à venir travailler dans l’entreprise, la question qui se pose dans les foyers c’est : qui va garder les enfants ? Et la réponse, on la connaît, ce sont souvent les femmes qui assurent les tâches domestiques comme celle de garder les enfants.

Malheureusement, pour les mères célibataires, le choix est vite fait, même au risque de se retrouver encore plus dans la précarité, impliquant pertes de salaire ou combines de galère avec les proches pour pouvoir s’en sortir.
Dans les couples hétérosexuels, cela reste souvent les femmes qui se chargent de ces tâches, même quand celles-ci occupent un métier de santé, secteur très féminin. Elle devra donc, comme d’habitude mais plus encore avec cette crise inédite, concilier travail salarié et travail gratuit à la maison

De plus, selon les conditions de vie du foyer, un confinement dans un 35 mètres carrés sans balcon n’aura pas le même confort qu’un confinement dans une maison avec jardin. Selon l’INSEE, 18 mètres carrés par personne suffisent pour éviter un surpeuplement ; or, en cette période de confinement, cette norme n’est pas applicable.

De plus, les nombreuses réformes de casse du code du travail dans la loi urgence sanitaire aggravent d’autant plus la violence du capitalisme sur les travailleurs, auquel on demande plus d’efforts, de travailler plus...Et ces violences sont ce qui peut à son tour engendrer de la violence au sein du couple : capitalisme et patriarcat sont intrinsèquement liés.

Que propose le gouvernement ?

Marlène Schiappa nous avait pondu une hotline pour lutter contre les violences conjugales, le 3919, pour porter plainte auprès de la police. Mais celui-ci ne décrochait plus pendant quelques jours comme l’avaient signalé les colleuses contre les féminicides, et aujourd’hui n’est ouvert que dans des horaires réduits.

A cela s’est ajouté un site internet pour aider les victimes à sortir du silence, mais selon Caroline Chau, présidente de l’Afaped (Association pour l’accueil des femmes en difficulté) : « bien souvent, les femmes ne partent pas, faute de solution d’hébergement. » On en vient toujours au même problème : le logement. Comment est-t-il possible de reloger ces victimes sachant qu’il existait déjà 5000 femmes SDF à Paris en 2018 ? En ce sens, il faut réquisitionner les logements vacants pour permettre à toutes et tous de se loger dignement et plus de places dans les centres qui accueillent les victimes des violences conjugales. Les femmes sont les premières attaquées par ces crises, les violences de genre s’accentuent et sont plus que jamais mises en lumière ; ce sont souvent celles qui occupent les emplois à temps partiels, les chômeuses, et plus en général la majorité d’entre elles font partie des plus précaires.

La nouvelle mesurette à la Macron, c’est Castaner qui nous l’a annoncée, en lien avec l’ordre national des pharmaciens, a proposé aux victimes de se rendre à la pharmacie et de signaler par le nom de code « masque 19 » les violences conjugales qu’elles subiraient.

Donc, pour Castaner, une femme sous l’emprise de son mari peut tranquillement se rendre dans une pharmacie en pleine période de confinement sans que cela ne lui pose aucune interrogation. Elle doit, encore une fois, se mettre en danger et se déplacer pour espérer une quelconque solution. De plus, cette « solution » n’a rien d’innovant puisqu’elle est déjà appliquée en Espagne depuis le 15 mars :

Nous avons effectué quelques coups de fils pour connaitre l’avis des pharmaciens ; la plupart n’étaient même pas au courant. Castaner a donc préféré d’abord tenir la presse au courant, sans doute pour augmenter sa cote de popularité, en nous sortant la sauce progressiste, avant même d’en parler aux principaux acteurs.

D’autre part, la crise sanitaire a considérablement augmenté la charge de travail des pharmaciens, puisqu’ils participent à la production de gels hydro-alcooliques afin d’endiguer la pénurie provoquée par le gouvernement.

Des mesures hypocrites

Il s’agit là encore de mesures hypocrites ne prenant pas en considération toutes les difficultés financières et sociales que provoque le changement brutal du foyer pour une femme victime de violences conjugales, entre l’isolement qu’elle peut avoir avec ses proches, et la grande précarité dans laquelle sont la majorité des femmes, provoquée par décennies de réformes néo-libérales des gouvernements successifs.

Nous n’avons rien à attendre d’un gouvernement qui a détruit la santé publique au profit des privatisations et de coupes budgétaires : Castaner peut bien se garder ses mesurettes à deux balles, celui qui a orchestré la répression policière pendant les derniers mouvement sociaux ne nous fera jamais gober qu’il est un défenseur des droits des femmes.

C’est pourquoi nous appelons aux réquisitions des logements vides pour toutes les femmes qui veulent fuir cette violence afin de vivre en toute dignité, l’accès gratuit à des biens de premières nécessité, et la suppression de toute les réformes du gouvernement sur la retraite, le chômage etc. qui ont entraîné les travailleuses et les travailleurs dans la misère.

Crédit photo : Le DL/Angélique SUREL


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