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Violences sexistes

Confinements. En 2020, les dépôts de plaintes pour viol ont augmenté de 11%

Le premier bilan annuel de la délinquance publié ce jeudi par le Ministère de l’Intérieur fait état d’une augmentation de 11% des dépôts de plaintes pour viol et de 9% de celles pour violences intra-familiales. Une hausse qui n’est que le résultat de la gestion de la crise sanitaire du gouvernement, qui a dû instaurer deux confinements, terreau de l’augmentation des violences sexistes et sexuelles.

Irène Karalis

28 janvier 2021

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Crédits photo : AFP

Les femmes sont en première ligne de la crise sanitaire et économique. Occupant des postes précaires, elles subissent de plein fouet la vague de licenciements qui touche le monde du travail, et dans bien des métiers, comme ceux de la santé ou de l’éducation, elles font face au virus et ont les frais des politiques d’austérité et de casse de l’hôpital public et de l’enseignement des derniers gouvernements.

Du côté des violences sexistes et sexuelles, si elles existaient déjà avant la crise sanitaire, les confinements ont joué un rôle d’accélérateur et d’aggravateur de ces dernières. Jeudi, le Ministère de l’Intérieur publiait ainsi le premier bilan annuel de la délinquance, indiquant à propos des violences sexuelles que « les indicateurs qui enregistraient une forte hausse en 2019 augmentent de nouveau en 2020 ». Pour la troisième année de suite donc, les violences sexuelles ont augmenté, avec une hausse de 11% des dépôts de plaintes pour viol et de 9% pour les violences intra-familiales.

Ces chiffres restent donc toujours aussi alarmants, sachant qu’en plus, en 2019, selon une « Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple » faite par le ministère de l’Intérieur, seules 18% des femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles déclaraient avoir porté plainte. Ces chiffres seraient donc en réalité beaucoup plus élevés.

Si Marlène Schiappa a eu beau se déclarer grande défenseuse des femmes, illuminant la place Beauvau d’orange à l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce sont bien l’État et le gouvernement qui sont responsables de l’aggravation des violences sexistes et sexuelles. Déjà coupable de la situation de précarité dans laquelle se retrouvent nombre de femmes ainsi que des résultats dramatiques du manque cruel de moyens dans la santé et dans l’éducation, où les femmes constituent respectivement 70% et 68% des travailleurs, le gouvernement a mis en place plusieurs confinements, qui ont eu pour résultat une hausse des plaintes pour violences sexistes de 30% dans le monde et de 36% en France.

Face à cette situation alarmante, la seule réponse du gouvernement a été le renforcement de son arsenal répressif, avec une augmentation des effectifs policiers et la mise en place d’un confinement autoritaire, avec une imposition grandissante de contraventions et une militarisation des quartiers populaires, qui s’est par ailleurs traduite par une augmentation des violences policières. À l’inverse de cette logique punitive et répressive qui n’a jamais permis de réduire les violences sexistes et sexuelles, et face à un État qui est le premier responsable des violences faites aux femmes, nous réaffirmons la nécessité d’un féminisme qui s’organise indépendamment de l’État et des ses institutions.


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