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Contre Total et son greenwashing : trois raisons de manifester en soutien aux raffineurs

Le 24 septembre, Total a annoncé la fermeture de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Les travailleurs du site ont appris la fermeture de ces unités de raffinage, qui va entraîner la destruction de centaines d’emplois. Ils appellent à les rejoindre et à manifester ce mardi 6 octobre à 9h, au pied de la tour Total de la Défense, siège du groupe.

Adèle Chotsky

5 octobre 2020

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Le 6 janvier 2020Crédits photo : MARTIN BUREAU / AFP

Alors que le combat contre les licenciements traverse de nombreux secteurs en cette période de crise sanitaire et économique, et tandis que le groupe repeint sa politique de délocalisation sous un verni écologique, participer à cette action est crucial pour les jeunes et les travailleurs de tous les secteurs.

Total annonçait le 24 septembre dernier sa volonté de fermer les unités de raffinage de Grandpuits, en Seine-et-Marne, déguisant dans un exemple criant de greenwashing son plan de délocalisation en une pseudo-volonté de reconversion écologique du site, dans le cadre de son projet « environnemental ». Contre cette restructuration aux conséquences désastreuses, qui implique la suppression de 700 emplois directs (salariés du site et sous-traitants) auxquels s’ajoutent les centaines d’emplois indirects dans une région déjà très touchée par les fermetures d’entreprises, la CGT Total du site de Grandpuits appelle les travailleurs et les soutiens à se rendre au siège de Total à la Défense ce mardi 6 octobre. Le rassemblement aura lieu à 9h, lors du premier CSE Central qui va traiter le projet de fermeture.

Trois raisons pour lesquelles il est important de les rejoindre et de montrer un soutien le plus large possible.

Parce que ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise

Dans la période de crise sanitaire et économique qui s’est ouverte avec la pandémie mondiale liée au coronavirus, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui sont en première ligne.
Le Covid-19 et la baisse des investissements sont invoqués : comme de nombreuses grandes entreprises qui au cœur de l’épidémie ont pourtant continué à faire des milliards de bénéfices en envoyant leurs salariés au travail malgré le virus, Total se sert du prétexte de la crise sanitaire pour supprimer des emplois. La fermeture du site s’inscrit en réalité dans la suite des fermetures prévues par le groupe pour délocaliser entièrement son activité et augmenter ainsi à court terme ses profits. Après la raffinerie de la Mède et celle de Flandres, c’est au tour de Grandpuits. Et c’est une catastrophe sociale qui s’annonce.
Manifester aux côtés des raffineurs ce 6 octobre, c’est affirmer que plus que jamais, nos vies valent plus que leurs profits. Le 1er avril dernier, le groupe versait près de 1,8 milliards d’euros de dividendes pour ses actionnaires, alors que ce sont aujourd’hui des centaines de personnes qui dépendant de l’activité de cette raffinerie pour vivre. Sa fermeture plongerait des centaines de familles dans le chômages, qu’il s’agisse des emplois directs ou indirects dans le bassin de Seine-et-Marne. Et ce, alors que la crise économique rend de plus en plus difficile le fait de retrouver un travail.
Un rassemblement qui s’inscrit donc dans les premières étapes de cette bataille qui s’ouvre pour que ce ne soient pas aux travailleurs mais bien aux capitalistes de payer une crise dont ils sont les seuls responsables.

Contre Total et de son plan de licenciement repeint en vert : nous ne sommes pas dupes !

Alors que Total se peint en vert pour supprimer des emplois en prétendant vouloir « devenir la première entreprise d’énergie verte au monde », manifester ce 6 octobre c’est aussi montrer que nous ne sommes pas dupes. Ainsi, ce sont plusieurs organisations écologistes et de jeunesse qui appellent elles aussi à rejoindre les raffineurs ce 6 octobre
La 17ème entreprise la plus polluante au monde déguise son projet de restructuration de Grandpuits en grand plan écologique innovant, entre production de biocarburants, « neutralité carbone » et site de production d’électricité photovoltaïque.
Une démarche d’autant d’autant plus hypocrite que cette fermeture s’inscrit en réalité dans la logique de délocalisation que poursuit le groupe vers des pays aux normes sociales et environnementales moins contraignantes. Avec toujours le même but : rentabiliser et augmenter les profits à moindre coût, aux détriments des populations.
L’entreprise aux 200 milliards de chiffre d’affaire en 2019 est toujours à l’affût des nouveaux gisements pétroliers partout dans le monde, et ne se gêne pas pour continuer à les exploiter en parallèle du verni éco-responsable dont elle se pare dans les pays occidentaux.
Ainsi, le continent africain est en ligne de mire pour le groupe, qui y est un véritable chef de file de l’impérialisme français
Total s’implante ainsi en Ouganda et y devient l’opérateur principal d’un immense projet pétrolier, en expulsant et intimidant les habitants. Là, loin de ses proclamations écolos en France, la multinationale participe activement à la déforestation, expulse les habitants, s’accapare les terres agricoles, et détruit la faune et la flore locale
Devant le siège de Total, affirmons-le haut et fort : « fin du monde, fin du mois, même combat ! ».
Le changement écologique n’a pas à être laissé entre les mains des capitalistes, qui opposent les intérêts des travailleurs à celles de la planète, détruisent des vies, et repeignent en vert leur course acharnée aux profits. Manifester avec les raffineurs, c’est revendiquer que ce capitalisme vert vendu par Total n’est pas possible, et que seule une planification écologique sous contrôle des travailleurs peut parer à la catastrophe environnementale en cours.

Parce que le combat contre les licenciements est celui de tous les travailleurs

Si le groupe Total s’attaque aujourd’hui à Grandpuits, c’est aussi un symbole de lutte qu’il veut neutraliser. Les raffineries ont en effet été à la pointe des combats de la classe ouvrière, en prenant une place prépondérante dans les grèves et les mouvements sociaux de ces dix dernières années. Le site de Grandpuits est connu pour sa combativité, en ayant participé aux différents mouvements nationaux : qu’il s’agisse de 2010 contre la réforme des retraites, de 2016 contre la Loi Travail, ou encore plus récemment de 2019 contre la réforme des retraites du gouvernement Macron.

Rejoindre les travailleurs de Total ce 6 octobre constitue un premier pas pour unifier la riposte face aux plans de licenciements qui tombent les uns après les autres. En donnant confiance à un secteur qui a su être en première ligne des conflits de ces dernières années, on ouvre la porte à ce que d’autres relèvent la tête dans son sillage.
Parce que le combat contre les licenciements n’est pas seulement celui des raffineurs de Grandpuits, mais bien celui de tous les travailleurs et toutes les travailleuses. Des travailleurs d’autres entreprises touchées par les licenciements seront d’ailleurs présents, comme ceux de Hutchinson ou de la centrale nucléaire de Nogent
Ceux de Grandpuits sont en effet loin d’être les seuls, à l’heure où l’usine automobile de Bridgestone est menacée de fermeture à Béthune, où les salariés de Haubourdin du géant de l’agro-alimentaire Cargill mènent la lutte depuis des mois et ont su se lier à plusieurs secteurs
Ce sont aussi les travailleurs de l’aéronautique qui montrent l’exemple à suivre, en commençant à se coordonner dans la région toulousaine face aux plans de suppressions d’emplois.

À l’heure où le patronat est à l’offensive dans un grand nombre de secteurs industriels, et où licencier dans un contexte de crise est d’autant plus criminel, il est urgent que tous les travailleurs se saisissent de cette bataille contre les licenciements, les suppressions d’emplois et les mutations forcées menée de front par les raffineurs.
Contre Total et son greenwashing, contre les suppressions d’emploi, pour l’interdiction des licenciements, tous et toutes à la Défense ce mardi 6 octobre !


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