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Saint-Ouen

Contre le trafic de drogue : légalisation plutôt que répression !

Camilla Ernst Bernard Cazeneuve a fait l'honneur de sa visite au commissariat de Saint-Ouen ce vendredi 6 novembre, pour tirer le bilan du plan spécifique de lutte contre le trafic de drogue lancé au mois de mai, après une série de fusillades au printemps dernier qui lui étaient liées. Il s'est félicité de la réussite de son plan, brandissant comme un trophée le nombre d'interpellations réalisées en 6 mois, lui permettant de justifier la conséquence de l'arsenal répressif déployé sur la ville. En matière de trafic de stupéfiants, toujours l'Etat s'attaque aux derniers maillons de la chaîne, stigmatisant au passage les jeunes des quartiers populaires, et détournant l'attention des véritables causes de sa persistance.

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En quelques mois, ce ne sont pas moins de 40 CRS et gendarmes mobiles qui ont été détachés sur la ville de Saint-Ouen, pour « sécuriser » les quartiers, comprendre renforcer les contrôles (au faciès) auprès de jeunes issus de quartiers populaires déjà bien habitués à la répression policière, au chômage, à la précarité, au racisme d’Etat. A cela s’ajoute la systématisation des opérations conjointes police-douanes contre les consommateurs de cannabis. Et que ces derniers soient les principales cibles de la coopération renforcée entre police locale, police nationale et douane a de quoi interpeler. En effet, sur les 1316 interpellations réalisées en six mois, 881 l’ont été pour infraction à la législation aux stupéfiants, dont 732 acheteurs. Les autres sont des petits revendeurs ou des guetteurs, et Cazeneuve lui-même reconnaît qu’ils ne sont « qu’une partie émergée de l’iceberg ». Ainsi la guerre contre la drogue est une guerre sociale sur fond de stigmatisation de toute une population. On s’attaque à ceux qui subissent déjà le trafic, consommateurs et vendeurs, sans chercher à comprendre ni remettre en question les raisons qui les y poussent : chômage de masse et misère sociale pour les uns, besoin de s’échapper d’une réalité trop dure à encaisser pour les autres.

Le maintien de l’interdiction du cannabis et des autres stupéfiants, outre le fait qu’il montre la propension de l’Etat à vouloir interférer dans nos choix de vie, participe à la persistance et à la légitimation des trafics et des violences qui vont avec. Afin de les combattre, luttons pour la légalisation des stupéfiants, et en premier lieu du cannabis, comme cela a déjà été fait pour l’alcool et la cigarette, pour leur commercialisation et leur vente par l’Etat, associée à une politique de sensibilisation et de prévention développée dès l’école. En outre, au chômage et à la précarité, seules perspectives que nous laisse gouvernement et patronat, opposons l’accès à un emploi stable pour tous et à une allocation d’autonomie pour les jeunes.


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