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Royaume-Uni

Corbyn aux côtés de Theresa May pour sauver le Brexit

La Première ministre britannique a rencontré le leader du parti travailliste hier, dans l’espoir de trouver une issue à l’impasse dans laquelle se trouve le Royaume-Uni suite au 3e rejet de l’accord négocié avec Bruxelles sur le Brexit.

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Le Royaume-Uni dans l’impasse

Le Royaume-Uni s’enfonce de plus en plus dans le bourbier Brexit. Alors que la date limite pour trouver un accord de sortie de l’Union Européenne avait déjà été repoussée au 12 avril, suite aux deux rejets successifs de l’accord négocié avec Bruxelles, les députés ont de nouveau rejeté la proposition du gouvernement.

Il s’agit d’un nouveau revers pour Theresa May, qui avait pourtant assuré qu’elle démissionnerait si l’accord proposé était adopté. Cela n’a manifestement pas suffi à convaincre les députés, qui se déchirent inlassablement entre partisans d’un hard deal, d’un soft deal, ou d’un no deal.

Dans une énième tentative pour sortir de l’impasse, Theresa May a rencontré Jeremy Corbyn mercredi 3 avril pour tenter d’élaborer un compromis sur le Brexit, afin d’éviter au Royaume-Uni une sortie de l’Union européenne sans accord le 12 avril.

Jeremy Corbyn et Theresa May, la rencontre de la dernière chance

Cette réunion n’a pas manqué de faire réagir du côté des conservateurs les plus radicaux, qui craignent que cela présage un soft deal, c’est-à-dire un accord de Brexit conservant des liens étroits avec l’UE. Le Daily Telegraph, quotidien conservateur, va jusqu’à titrer “Corbyn aux commandes du Brexit” aujourd’hui. Chris Heaton-Harris, un secrétaire d’État au Brexit partisan d’un no deal, a même remis sa démission hier, écrivant dans sa lettre publique adressée à Theresa May : “Je comprends parfaitement votre intention de ne pas quitter l’Union Européenne sans un accord, et par conséquent, il est clair que mon travail au sein du gouvernement est inutile.” Il est loin d’être le premier membre du gouvernement à quitter le navire.

Le fait que la Première ministre dans la tourmente se tourne vers son principal opposant politique ne fait que confirmer la crise politique dont le Royaume-Uni peine à s’extirper depuis près de 3 ans.

La rencontre entre Jeremy Corbyn et Theresa May semble pourtant avoir été peu fructueuse. Si le chef de file des travaillistes est pro-Brexit, il est partisan d’un deuxième référendum, et, le cas échéant, d’un maintien dans le marché unique, d’une union douanière étroite et d’un programme “visant à protéger l’emploi et la sécurité des Britanniques” (formule suffisamment vague pour que lui et May tombent d’accord à ce sujet). En clair, il défend l’hypothèse d’un illusoire « Lexit » (rupture avec l’UE par la gauche), alors que la campagne pour le Brexit était clairement une campagne réactionnaire et xénophobe, et que rien ne laisse présager une amélioration du sort des travailleurs en cas de sortie de l’UE.

À neuf jours de la date butoir du Brexit, la situation reste bloquée. Jeremy Corbyn a jugé les discussions “constructives” mais a ajouté qu’il “n’y a pas eu autant d’évolution” qu’il attendait. Des déclarations en langue de bois qui n’ébauchent rien de concret. Les discussions sont censées continuer aujourd’hui.

Quelles perspectives pour le Brexit ?

À quoi peut-on s’attendre par rapport au Brexit ? Si les Européens se réjouissent de voir Theresa May délaisser les inébranlables partisans d’un no-deal au sein de son parti pour tenter de former une majorité transpartisane avec l’opposition, cela ne sera probablement pas suffisant pour résoudre la crise. « Un “no deal” le 12 avril à minuit est devenu un scénario de plus en plus vraisemblable », a déclaré Jean-Claude Juncker mercredi.
Si extension il y a, plusieurs éventualités sont à envisager dans le chaos actuel : une négociation supplémentaire de l’accord de Theresa May, un nouveau référendum, que Jeremy Corbyn appelle de ses voeux, ou encore de nouvelles élection générales pour remplacer le gouvernement actuel, dont le parti travailliste pourrait sortir gagnant.


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