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Corée du Sud. Grève générale pour réclamer une plus forte augmentation du salaire minimum

La Confédération des Syndicats de Corée (KCTU en anglais), l’une des deux centrales les plus importantes du pays, a réalisé de nombreuses grèves ce jeudi pour protester contre les réformes du travail du gouvernement Moon Jae-in.

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[Traduit de La Izquierda Diario, section argentine du réseau international en sept langues La Izquierda Diario dont fait partie Révolution Permanente.]

Parmi les diverses oppositions aux réformes du travail menées par le gouvernement, la centrale syndicale a fait du ralentissement de l’augmentation du salaire minimum pour l’année à venir le centre de la mobilisation. En effet, celui-ci n’atteindra finalement pas les 10.000 won attendus (l’équivalent de 8,5 dollars).
La centrale qui réunit 650 000 travailleurs a appelé à une grande manifestation devant l’Assemblée Nationale à Séoul, ainsi qu’à des mobilisations dans d’autres villes du pays.

Comme l’a déclaré la KCTU (Korean Conferederation of Trade Unions / Confédération syndicale coréenne), « la grève générale du 18 juillet est une mesure d’urgence contre la révision rétrograde du code du travail » pour « mettre fin à la révision, garantir les droits fondamentaux du travail, mettre fin aux postes en situation d’irrégularités, réformer les Chaebols (regroupement d’entreprises de divers domaines). La semaine dernière, la Commission en charge du salaire minimum a décidé d’une augmentation interannuelle de 2,87% du salaire, très en deçà des revalorisations de ces deux dernières années, de respectivement 16,4% et 10,9%.
Suite à cette décision, le président Moon Jae-in qui s’était engagé à élever le salaire minimum à 10 000 won au cours des trois premières années de son mandat, s’est excusé de ne pas avoir tenu sa promesse. Le Parti démocratique de Corée au pouvoir a critiqué la grève et assuré « qu’ignorer l’opinion publique et exprimer son mécontentement d’une manière radicale n’est pas une alternative pour résoudre le problème ».

La grève est un coup dur porté au gouvernement Moon, qui a bénéficié du soutien de la KCTU et de la Fédération des syndicats coréens au cours de sa campagne électorale. En début de semaine, les deux centrales syndicales se sont retirées de la commission tripartite (gouvernement, patronat et syndicats) qui analyse les réformes dans le domaine de la législation du travail.
A l’heure actuelle, le nombre de chômeurs dans le pays a atteint son plus haut niveau en 20 ans et ce depuis la crise financière asiatique, selon les données gouvernementales publiées la semaine dernière. Avec une économie dépendante des exportations, la Corée du Sud est au cœur des guerres commerciales entre les États-Unis et la Chine et menacée par son différent bilatéral avec le Japon.

Tokyo a récemment imposé des restrictions sur les exportations vers la Corée du Sud de matériaux utilisés dans la production de semi-conducteurs, un secteur clé de l’économie sud-coréenne. Un geste interprété par Séoul comme des représailles aux décisions de la Cour suprême qui a pris la décision d’imposer aux entreprises japonaises de reverser des indemnités aux personnes forcées de travailler pour celles-ci sous le gouvernement colonial japonais de 1910-1945 dans la péninsule coréenne. Tokyo a dénoncé cette mesure comme « une menace à la sécurité nationale ».
Dans ce contexte, la grève générale de jeudi est une nouvelle épine dans le pied du président, dont le taux de popularité s’élève aux environs de 45 %, moitié moins qu’en avril 2018, lorsque celui-ci tenait son premier sommet historique aux côtés du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Traduction : Jade Marlen


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