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Violences policières

Coronavirus. Quand Etat d’urgence sanitaire rime avec racisme d’Etat

Face à la crise sanitaire et économique, les habitants des quartiers populaires sont en première ligne de l'accentuation des mesures répressives du gouvernement, et en premier lieu des violences policières légitimées par l’état d’urgence sanitaire.

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Aulnay-sous-Bois, ce jeudi 19 mars, devant le Galion. DR

Dos au mur, et, plutôt que de s’atteler à une campagne massive de dépistages gratuits accessibles à toutes et tous, le gouvernement français a préféré répondre par la matraque en mettant en place un dispositif de confinement toujours plus répressif actant ainsi une offensive considérable contre les droits démocratiques

Ces mesures répressives, pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement pour les contrevenants, se sont tout de suite portées sur les classes populaires, s’inscrivant dans la lignée de l’Etat d’urgence et de son incription dans le droit commun, confirmant ainsi les logiques de domination de classe et d’oppression raciste de l’ordre social. En effet, elles touchent principalement des habitants des quartiers populaires et notamment des jeunes racisés. Jusqu’à présent, 10% des amendes et interpellations ont eu lieu dans des quartiers de Seine Saint-Denis (93) depuis le début du confinement.

Or ces contrôles sont la plupart du temps ultra-violents et injustifiés, accompagnés d’insultes racistes de la part des policiers, et se caractérisent par l’utilisation de techniques de plaquage et d’étranglement qui avaient causé la mort d’Adama Traoré en 2016 ou plus récemment de Cédric Chouviat.

La différence de traitement est ainsi frappante quand on a pu voir des scènes de promenades paisibles sans l’ombre d’un contrôle de police dans certains beaux quartiers parisiens. Et, dans le même temps, les médias bourgeois et la droite en profite pour pointer du doigt « l’indiscipline » des habitants des quartiers populaires, faisant du jeune de banlieue le responsable de l’épidémie. Ces discours rappellent ainsi directement la rhétorique raciste du bouc-émissaire, la même qui est utilisée par le gouvernement lorsqu’il invitait à dénoncer les « signes faibles » de radicalisation islamique.

Ce confinement à deux vitesses est d’autant plus insupportable quand on sait que ceux qui gouvernent se sont montrés incapables de contrôler l’épidémie et sont donc les principaux responsables de cette crise sans précédente.

D’autant plus insupportable, quand on sait que les principales personnes exposées à la contamination du virus sont les travailleuses et travailleurs issus des quartiers populaires qui pour beaucoup travaillent dans les secteurs du nettoyage, dans les transports en commun, dans les supermarchés comme caissière ou agent de sécurité, ou comme livreur pour les plateformes de livraisons. Ce sont eux qui sont ainsi contraints de continuer à aller bosser en assumant les risques de contamination. Ainsi le premier décès dû au Covid-19, à déplorer dans le secteur de la grande distribution, a été un responsable de sécurité d’un centre commerciale d’Aulnay-sous-Bois dans le 93.

Or ce sont ces travailleuses et travailleurs qui subissent le plus durement les mesures de confinement, et qui après s’être exposés au travail exposent leur famille et leurs enfants, d’autant plus exposés dans des quartiers où beaucoup de familles sont contraintes de loger dans des logements insalubres et des cités HLM surpeuplées.

Face à cette instrumentalisation répressive de l’épidémie et la gestion catastrophique de la crise sanitaire par le gouvernement et les entreprises, seul l’auto-organisation à la base dans les entreprises, les lieux d’étude et les quartiers pourra répondre efficacement et démocratiquement à cette crise. Face à cette répression aujourd’hui légitimée et toujours plus forte dans les quartiers populaires imposons un moratoire sur les loyers et factures, la suspension de toutes les procédures d’expulsion, et la réquisition des logements vides.


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