×

Corruption à grande échelle en Grèce

Grèce. Les fleurons de l’industrie allemandes mêlés à des affaires de corruption

Avis Cunningham Siemens, Daimler, Rheinmetall ou encore Ferrostaal, autant d’entreprises qui ont fait la réputation de l’industrie allemande. Ces mêmes entreprises se retrouvent mêlées à de hautes affaires de corruption en Grèce. Siemens, le géant des hautes technologies dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie et de la santé, fait l’objet d’un des procès financiers les plus importants de ces dernières décennies en Grèce. Retour sur ces histoires somme toute banales pour la sphère politico-financière mais qui montrent avec force à quel point les gouvernements se mettent au service des grands industriels.

Facebook Twitter

Siemens, le géant de la corruption

La logique est simple et le résultat plutôt concluant. De hauts responsables grecs se voient verser des enveloppes bien remplies, en échange de quoi le géant des hautes technologies, l’entreprise allemande Siemens, obtient un vaste chantier de modernisation du réseau téléphonique grec. Le passage au numérique de la société des télécommunications grecques OTE en 1997, en échange d’une somme d’environ 70 millions d’euros, assure à Siemens des contrats juteux de longue durée. Finalement, tout le monde y trouve son compte ! Sauf les travailleurs grecs. Au total, c’est au moins 2 milliards d’euros qui sont été détournés dans des affaires de corruption et sont entrés directement dans les bénéfices de Siemens et dans les poches de la sphère politico-économique grecque. L’enquête aura duré près de 9 ans, et fait couler beaucoup d’encre. L’ancien dirigeant de la branche grecque de l’entreprise Siemens, Christoforakos, réside aujourd’hui en Allemagne. Les autorités allemandes refusent catégoriquement de procéder à son extradition dans le cadre du passage devant la justice grecque, laissant de fait l’impunité au capitaliste qui s’en est mis plein les poches. Pour la justice allemande, il y aurait prescription… Là encore, on voit une fois de plus qu’il s’agit d’une justice de classe qui reproduit et maintien la classe dominante.

Des pratiques habituelles, où tout le monde trouve son compte…

Mais Siemens est loin d’être une exception. Il est aujourd’hui de notoriété publique que les entreprises allemandes ont considérablement profité des dépenses disproportionnées d’Athènes en matière de Défense et d’armement. Rheinmetall, Ferrostaal, Daimler, Krauss-Maffei Wegmann.. : là encore, la liste est longue, et les profits juteux. Depuis 2007, la Grèce est le 1er client de l’Allemagne en matière de matériel militaire : quelle aubaine pour Merkel et ses patrons qu’elle chérit ! Rheinmettal et Daimler sont tous deux condamnés pour corruption active de plusieurs responsables du ministère de la Défense grec, contre l’obtention de contrats de vente de matériel militaire, qui ont assuré aux géants de l’industrie d’armement 150 millions et 100 millions respectivement. Ces entreprises sont condamnées à des amendes qui sont incomparablement moindres par rapport aux gains réalisés, et ce, après des enquêtes souvent longues et rendues compliquées par la non-collaboration des premiers concernés.

Quand on pense que la Grèce a été le premier pays européen importateur d’armement (en proportion de son PIB), et ce, malgré les coupes budgétaires qui continuent de peser sur les travailleurs et les jeunes en Grèce, on s’interroge. Ou plutôt on comprend ! Le troisième mémorandum, le pire depuis le début de la crise, conclu juillet dernier, prévoit la hausse de la TVA, la baisse des pensions, la réduction des effectifs de la fonction publique ou encore l’allongement de 62 à 67 ans pour le passage à la retraite…autant de mesures qui entendent faire peser le poids de la crise sur le dos des travailleurs et des classes populaires en Grèce. Ces mesures austéritaires ont été férocement portées par la chancelière allemande, qui n’hésite pas, en plus, à accabler la Grèce de l’image d’une nation gangrénée par la corruption et la mauvaise volonté… Mais rien ne prévoit l’arrêt de dépenses inutiles qui ne servent qu’à assurer des débouchés économiques aux grandes entreprises. Plus récemment les 14 aéroports intérieurs grecs ont été bradés au rabais au profit d’un grand groupe allemand, qui assure en tirer profit dès la première année ! Pour une fois, Merkel ne trouve rien à redire au gouvernement grec qui agit de concert avec ses intérêts.

Qu’on ne vienne plus nous dire que la crise grecque est la responsabilité des travailleurs qui seraient trop fainéants ou trop assistés par les politiques gouvernementales. La logique capitaliste reste celle du profit, et ce, peu importe le sort de la population. Ce n’est pas demain la veille qu’on se laissera prendre au jeu de Merkel et de son Allemagne responsable et consciencieuse…

02/09/2015


Facebook Twitter
Les Etats-Unis donnent carte blanche à Israël à Gaza pour éviter une escalade régionale

Les Etats-Unis donnent carte blanche à Israël à Gaza pour éviter une escalade régionale

Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d'Israël

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d’Israël


Difficultés sur le front ukrainien : vers une percée russe ?

Difficultés sur le front ukrainien : vers une percée russe ?

« Un état de guerre » en Cisjordanie : les colons multiplient les expéditions punitives

« Un état de guerre » en Cisjordanie : les colons multiplient les expéditions punitives

Corée du Sud. La droite perd les législatives mais le bipartisme se renforce

Corée du Sud. La droite perd les législatives mais le bipartisme se renforce

« Place Nette » à Mayotte : le gouvernement relance l'opération Wuambushu pour des expulsions de masse

« Place Nette » à Mayotte : le gouvernement relance l’opération Wuambushu pour des expulsions de masse

Riposte de l'Iran contre Israël : et maintenant ?

Riposte de l’Iran contre Israël : et maintenant ?