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Opération victimisation

Croche-pied : Le commissaire parle de « grande fatigue » pour justifier les violences policières

Le policier commissaire divisionnaire de la BAC 93N qui à fait un croche-pied à un migrant ce lundi, lors de l'expulsion de la place de la République, justifie son acte par « une grande fatigue, un dispositif de maintien de l’ordre mal construit ce soir-là, une lassitude et par quatre ans de commandement à ce poste compliqué et exigeant ». D'un cynisme absolu.

Typhaine Cendrars

27 novembre 2020

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Crédit photo :MARTIN BUREAU © 2019 AFP

Ce lundi soir, la place de la République a été occupée par des centaines de réfugiés qui dénonçaient leur condition de vie dans la rue, harcelés et traqués par la police depuis le démantèlement de leur camp à Saint-Denis en pleine trêve hivernale. La place a été le théâtre d’une violence inouïe de la part de la police qui a usé d’un dispositif énorme gazant et matraquant les réfugiés, leurs soutiens et les journalistes présents. Des centaines de personnes ont été sorties de leurs tentes dans la plus grande inhumanité et laissées dans le froid avant d’être poursuivies avec pour objectif de les chasser hors de la ville. Face à la vague d’indignation qu’a suscité l’affaire, l’IGPN a été saisi pour trois enquêtes distinctes.

De nombreuses vidéos de la répression féroce ont été diffusées sur les réseaux sociaux dont celle du policier qui fait un croche-pied à un réfugié qui a particulièrement été partagé.

En effet l’acte mesquin du policier qui projete au sol un refugié alors qu’il fuyait justement les forces de l’ordre est l’image criante de l’extrême violence que subissent les personnes sans-papiers de la part de l’État, mais aussi l’image de policiers qui se permettent alégrement d’agir ainsi, conscients de l’impunité dont ils jouissent.

Le commissaire divisionnaire de la BAC 93N, auteur du croche-pied, a justifié son acte à l’IGPN en évoquant « une grande fatigue » et une « lassitude ». Une justification d’un cynisme écoeurant alors que le gouvernement est actuellement en train de faire passer la loi sécurité globale qui vise à protéger davantage la police en interdisant notamment de la filmer. Dans son rapport synthétique, publié sur le site du ministère de l’Intérieur, l’instance, pourtant maintes fois pointée du doigt pour son rôle de « justificateur attitré » des violences policières, n’a pu être en mesure de couvrir l’acte, tellement il était gros. Pour l’IGPN, le commissaire divisionnaire « a commis un manquement par un usage disproportionné de la force ».

De plus, face à la polémique et au nombre de vidéos diffusées et de l’audience qu’elles ont eu pour dénoncer la violence de l’expulsion de la place de la République ce lundi, Gérald Darmanin à eu l’audace de s’exprimer, faisant mine de découvrir la situation. Il a déclaré dans un tweet : « Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes. Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception. ». Un cynisme absolu quand on sait que ce gouvernement nie en permanence les violences policières, et joue très occasionnellement la carte de la « brebis galeuse » pour les cas les plus polémiques. Cynique aussi, puisque ce sont précisément ces « images choquantes » que Darmanin entend interdire avec sa loi sécurité globale, qu’il s’agit de combattre dans la rue et par l’action jusqu’à son retrait net et définitif. On le voit avec l’affaire de la place de la République, ce combat est totalement lié à la solidarité pleine et entière de notre camp social avec les réfugiés, victimes de violences policières et victimes d’islamophobie.


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