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Résultats du second tour

Dans les quartiers populaires aussi, "Ni Le Pen, Ni Macron"

L’entre-deux-tours aura déclenché de nombreux débats à la gauche de la gauche. Les tenants du "pas une voix au FN", tentés par le vote Macron pour lui faire barrage, ont particulièrement insisté sur l’aggravation du racisme et de la répression qu’engendrerait l’arrivée du FN pour les quartiers populaires. Depuis, les résultats sont tombés, et semblent dire que les quartiers populaires ont massivement fait le choix du ni-ni.

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L’entre-deux-tours aura vu émerger un débat à "la gauche de la gauche", des structures syndicales aux mouvances autonomes, de la France Insoumise jusqu’au NPA et Lutte Ouvrière. Un débat sous la forte pression du "Front Républicain", dans lequel se sont distinguées deux lignes : "Pas une voix au Front National" et "Ni patrie, ni patron. Ni Le Pen, ni Macron". Une divergence qui, sur le fond, exprimait un désaccord sur la définition même de la formation de l’extrême-droite : (Néo)fasciste ou inaugurant un tournant réactionnaire et autoritaire, déjà en germe, exacerbé.

L’un des arguments avancés par les partisans du "pas une voix pour le FN" (qui n’est, bien évidemment, pas le seul) consistait, sur une mode "moraliste", à expliquer que les personnes racisées, les habitants des quartiers populaires, seraient les victimes de première ligne d’un tournant autoritaire à dynamique fasciste, et que cette dimension n’était en aucun cas pris en compte dans l’argumentaire du "Ni Ni". Pourtant, au vue des résultats, il semble que le candidat Macron n’ait pas été nécessairement perçu comme une version beaucoup plus atténuée du désastre Bleu Marine.

Abstentions, vote blanc et nul. Des résultats "généraux" et dans les quartiers populaires identique... à la virgule près !

Le cumul des abstentions, vote blanc et vote nul, correspondant au refus du choix entre Emmanuel Macron, s’élève ainsi à 33.99 % des électeurs inscrits.

Résultat dans les quartiers populaires. Source : Le Monde

On voit ici l’hypothèse d’un vote « barrage au FN » dominant dans les quartiers populaires ne s’est pas concrétisé.

L’exemple précis du quartier "le plus pauvre de France"

Quel meilleur exemple prendre que le quartier "le plus pauvre de France" pour visualiser, au mieux, le caractère passablement erroné de l’argumentaire des tenants du "pas une voix au Front National". Direction Marseille donc, dans le 3ème arrondissement. Marine Le Pen récolte 2902 voix, contre 8425 pour Emmanuel Macron. Cependant, les deux candidats présentés se retrouvent respectivement troisième et deuxième, derrière le triptyque abstention/vote blanc/vote nul, qui culmine à 46.36% des inscrits, soit 8746 électeurs inscrits. Et il y a bien eu une abstention militante à voir la variation de l’entre-deux-tours : la participation a baissé de 3 points entre les deux tours, les votes nuls ont doublé, et les votes blancs ont été multiplié par 3.

Les raisons du succès du "Ni Ni" dans les quartiers populaires

Ces résultats démontrent que le cas des "quartiers populaires", ou l’abstention, vote blanc et nul ont toujours été plus fort que pour l’ensemble de la population, s’insère parfaitement dans la définition d’une société française fracturée socialement, et dont l’élection de 2017 aurait fait apparaitre aux yeux de tous les "frontières" de classes. Il indique aussi que, au vue du tournant bonapartiste entamé sous le mandat d’Hollande, les classes populaires ont bien compris la continuité qu’incarne Macron, désormais président et sa politique, qui n’est autre qu’une version édulcorée, car déjà profondément xénophobe, profondément raciste, et antisociale, de celle d’une Le Pen.

Il est clair que, dans les quartiers populaires, Emmanuel Macron n’est pas apparu comme un "moindre mal", nécessaire pour faire barrage à Le Pen. La casse des acquis sociaux, la militarisation de l’espace public, les contrôles aux faciès, le harcèlement policier quotidien, orchestré tant sous les gouvernements de droite que de gauche, ont bon ton, à raison, de faire réaliser que l’Etat français en soi est profondément racistes et anti-travailleurs. C’est pourquoi, pour défendre au mieux les intérêts de nos frères et sœurs de classe, il est indispensable de saisir la brèche qui s’est ouverte dans cette campagne, et de rassembler nos forces pour proposer notre alternative politique, celle en faveur des intérêts du monde du travail, des précaires, des sans-papiers, et des chômeurs.


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