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Débats. Economie et politique de « fin de cycle » en Amérique latine

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Eduardo Molina

La situation au Brésil, où le gouvernement de Dilma Rousseff applique des mesures d’ajustement dures tout en cherchant à s’accorder avec la droite pour répondre à la crise économique et politique aiguë, est le signe éloquent du saut vers le déclin des gouvernements progressistes en Amérique latine. Avec le contexte électoral en Argentine où le futur du « projet national et populaire » kirchnerien repose dans les mains d’un cheval de retour des années 1990, Daniel Scioli, un des trois cavaliers de l’ajustement qui sont en concurrence pour la présidence [voir à ce sujet les deux articles publiés sur le site alencontre.org : Argentine. Un scénario politique inattendu dans un pays en crise et Argentine. Scioli et Macri dans l’ombre d’un péronisme protéiforme], la profonde dégradation du chavisme au Venezuela, et le cours que prennent les gouvernements en Uruguay, en Equateur, au Nicaragua, en Bolivie, etc., voilà ce qui illustre la « fin du cycle progressiste » [1].

Donc, à rebours de la thèse progressiste qui veut que le seul danger soit la « restauration conservatrice », afin de justifier le soutien à l’ajustement [austérité budgétaire, paiement de la dette, « libéralisation du marché du travail », attaque directe et indirecte au salaire, etc.] « progressiste » et discipliner les critiques, le virage politique réactionnaire que les classes dominantes impulsent s’exprime par deux canaux : le cours politique des gouvernements « populaires » eux-mêmes et la pression de la droite. Celle-ci se voit relativement renforcée mais loin de pouvoir s’assurer les conditions pour imposer une nouvelle hégémonie réactionnaire.

Les bases matérielles de ce virage conservateur-progressiste prennent leur place dans le contexte plus large de « fins de cycle » que traverse l’Amérique latine : la « décennie dorée » [au cours des années 2000, le taux de croissance moyen annuel a été de 4,1%, avec des différences par pays ; dès 2013-2014 le tournant s’opère] de forte croissance à laquelle les gouvernements post-néolibéraux ont imprimé leur marque politique est dépassée. Elle entre dans une nouvelle phase sous le signe de la crise économique, de l’instabilité politique et de l’exaspération des contradictions sociales.

La crise économique englobe l’ensemble de l’Amérique latine

La « décélération » des économies latino-américaines qui se déploie depuis 2012 s’est convertie en une virtuelle stagnation, avec des crises importantes au Brésil, au Venezuela, en Argentine et dans d’autres pays aussi. Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’ONU (CEPAL), pour 2015 : « L’Amérique du Sud connaîtrait une contraction de 0,4%. Tandis que l’Argentine croîtrait à peine de 0,5%, le Brésil se contracterait de -1,5% et le Venezuela connaîtrait une grave dépression de l’ordre de -5,5%. En 2016, l’Amérique latine, dans son ensemble, atteindrait à peine un 2% de croissance. »

La crise économique mondiale se transmet à la région à travers trois canaux principaux : l’instabilité de la faible récupération nord-américaine, qui donc exerce peu de traction sur l’Amérique latine [faiblesse des importations des Etats-Unis] ; la décélération dont souffre la Chine et, par la suite, la moindre demande de commodities et la baisse des prix qu’elles subissent, or l’Amérique latine exporte ces biens (ce qui fait perdre à ces biens leur intérêt pour la spéculation financière sur les « marchés à terme »). A cela s’ajoute la hausse du dollar par rapport à d’autres devises [dévaluation du real brésilien, du peso argentin, etc.], ce qui renchérit en termes relatifs les importations de la région, ainsi que la possibilité d’une hausse des taux d’intérêt par la FED [Banque centrale américaine], ce qui pourrait inverser le flux, déjà en diminution de capitaux, vers le sous-continent.

Cela implique une inversion des conditions internationales exceptionnelles dont s’est nourrie la décennie écoulée par le boom des matières premières et la disponibilité d’investissements et financements à bon marché. Le « vent arrière » d’alors est en train de se transformer en « vent contraire » [2]. The Economist (« The Outlook for Latin America ») peut écrire : « Les monnaies sud-américaines se sont affaiblies d’une manière particulièrement dramatique ». The Economist ajoute : « Le fait que beaucoup des principales économies soient des grandes productrices de matières premières a aggravé la chose » puisque la chute aiguë pour la majorité des prix des matières premières depuis la mi-2014 « a avivé les craintes des marchés quant au panorama économique en Amérique latine, ce qui dans de nombreux cas a accru la vente de monnaies locales » (Idem). C’est ainsi que la croissance régionale « s’est freinée brusquement » comme le dit la directrice [C. Lagarde] du FMI (El Pais).{{}}

Le Mexique, pris dans sa crise politique et d’Etat, est confronté à une nette « décélération ». En 2015, son PIB croîtrait à peine de 2% tandis que sa monnaie se déprécie et que la baisse des prix du pétrole affecte ses rentrées et compromet la stratégie d’« ouverture énergétique » [revenus escomptés de la privatisation des ressources pétrolières et gazières] à laquelle s’est attaché le gouvernement du président Peña Nieto qui essaie d’approfondir les réformes néolibérales. Tout cela, joint à la décélération en Colombie, au Pérou et au Chili, affecte la propagande pour cette « Alliance du Pacifique » comme alternative néolibérale. Le Chili est le premier exportateur mondial de cuivre ; le Pérou est le second, tandis que plus de la moitié des exportations colombiennes dépendent du pétrole et des mines. La baisse des prix les affecte directement et contracte aussi les investissements, induisant leur « décélération » et pousse à des dévaluations et des coupes budgétaires, outre les tensions sociales et politiques comme dans le cas du Chili et du Pérou. La Colombie en 2015 croîtra à peine de 3% et en 2016 seulement de 2,3%. Ses exportations ont diminué de 30%, le peso colombien a perdu un tiers de sa valeur par rapport au dollar et les actions de EcoPetrol, la Compagnie nationale colombienne, ont atteint un plateau de 50% à leur cotation antérieure.

Le Brésil marque un point d’inflexion dans le processus latino-américain. Son recul exerce une considérable influence sur ses voisins, pour commencer sur son principal associé dans le Mercosur, l’Argentine [membres permanents du Mercosur : Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Venezuela ; membres associés : Bolivie, Equateur ; Pérou, Colombie, Chili]. L’économie brésilienne s’est contractée pour le troisième trimestre consécutif, entrant ainsi officiellement en récession. Le PIB avait augmenté de 1% en 2012, 2,5% en 2013 mais seulement de 0,1% en 2014. Cette année, la chute du PIB pourrait dépasser les -2%. Ce sont les investissements qui se réduisent, la production industrielle, et jusqu’à la consommation des familles [portée en grande partie par le crédit], tandis que le chômage monte à 8,1% et l’inflation à quasi 10%. Les rentrées fiscales chutent et le real touche son point le plus bas face au dollar depuis 2009. Les taux d’intérêt locaux élevés ont attiré les spéculateurs [achat de bons du Trésor, d’obligations], mais la détérioration fiscale, celle du taux de change et de la financière, de même que la crainte d’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, pousseront ces fonds à sortir du Brésil [quand ce n’est pas déjà fait].

Pour ce qui est de l’Argentine, la stagnation actuelle et les difficultés financières conduisent à une incertitude plus grande sous l’effet de la crise du Brésil, son principal marché régional et la destination de la moitié de ses exportations industrielles, et sous celui de la dévaluation du Real et d’autres monnaies.

La profonde récession du Venezuela met à nu la banqueroute d’un « nationalisme pétrolier » entré en scène au début du siècle mais qui n’en est jamais arrivé à une pleine nationalisation contrôlée populairement et qui a encore moins été capable d’impulser l’industrialisation ou le développement agroalimentaire au moyen de l’abondante rente pétrolière qui continua d’être consommée de manière improductive ou gaspillée au bénéfice de la bourgeoisie, de néo-bourgeois [la bolibourgeoisie] et de bureaucrates qui écoulent les revenus de cette rente hors du pays. Quant à l’Equateur et à la Bolivie, la baisse des prix des hydrocarbures leur inflige aussi un coup très dur les poussant aux restrictions budgétaires et à une négociation avec le FMI, dans le cas du président Correa en Equateur, et à des nouvelles concessions aux compagnies pétrolières, en Bolivie.

De la « décennie dorée » à la « restriction externe »

L’importante croissance de la décennie antérieure a permis une augmentation de quelque 80% du PIB latino-américain, une diminution de la pauvreté et de la misère extrêmes ainsi que du chômage, outre l’accès à la consommation de franges élargies de la population laborieuse. Mais elle n’a signifié ni un véritable « développement » ni un « décollage ». Avec la crise présente, c’est la persistance du retard et la dépendance historiques du capitalisme en Amérique latine qui restent visibles. Les gouvernements progressistes n’ont même pas promu une rupture de fond avec le néolibéralisme. Les « modèles de croissance avec inclusion » [sociale] par le biais du « néo-développementaliste » sont restés dans le cadre de la continuité avec des éléments essentiels de l’héritage des années 1990 : l’orientation vers le marché mondial selon les « avantages comparatifs » ; un large degré d’ouverture au capital étranger, des hauts niveaux de précarisation du travail et d’informalité, la « financiarisation » et l’endettement interne et externe, etc.

En somme, on n’a pas modifié l’insertion régionale subordonnée au sein du marché mondial, confirmant ainsi la condition fondamentale de l’Amérique latine comme pourvoyeuse de matières premières, de marché secondaire et de source de rentes monopolistes ainsi que de valorisation dans la sphère financière. Bien plus, on a approfondi le biais primaire-exportateur et extractiviste, le retard industriel et la dépendance à l’égard du capital étranger, sans pouvoir inverser pour autant la perte continue de poids relatif de l’Amérique latine dans le commerce mondial. Sur ce plan-là, il n’y a pas une différence qualitative entre l’évolution des « modèles néolibéraux » et celle des modèles « progressistes ». Et pas non plus pour le comportement d’un indicateur clé comme l’est la productivité, facteur essentiel pour améliorer la position au sein de l’économie internationale.

La moyenne latino-américaine a continué de n’être qu’une fraction de la productivité des centres du capitalisme avancé. Elle est inférieure à celle de la Chine ou de l’Asie orientale. En plus, son rythme de croissance est aussi plus lent. Selon la CEPAL, « durant la période entre2002 et2010, la région a réussi quelques avancées, avec une croissance annuelle de la productivité du travail de 1,5% » [3]. Ces chiffres, cependant, sont en dessous d’une région comme celle de l’Asie orientale (8,3% en excluant le Japon et la République de Corée) (Idem). Seules certaines branches favorisées par des prix élevés et des investissements massifs, comme les mines, l’agrobusiness, certains services modernes, et quelques niches industrielles, ont montré un dynamisme supérieur, mais qui se combine avec la basse productivité dans des grands secteurs de la production pour le marché intérieur et les activités commerciales et de services traditionnels. Au bilan, le facteur de la productivité totale a été faible. Le taux de formation de capital a été relativement bas, de l’ordre de 20%, bien en dessous de l’Asie.

Au moment où le cycle commercial se retourne, cela aggrave à nouveau la « restriction externe », ce problème cyclique typique du capitalisme dépendant latino-américain, qui meut la récession en un mouvement de « stop-and-go ». Cela manifeste bien que le cycle des producteurs de matières premières est subordonné à celui des centres industrialisés en même temps que cela met en évidence la continuité de l’exploitation impérialiste au travers de la succion des profits, la spéculation financière, le service de la dette, etc.

Dans les années passées, la diversification des partenaires commerciaux, avec la Chine comme deuxième grand acheteur, derrière les Etats-Unis, combinée à la crise de l’hégémonie nord-américaine, avaient élargi les marges de manœuvre pour marchander avec l’impérialisme. En outre, le commerce intrarégional avait agrandi un peu les marchés pour l’industrie locale. Cependant, ces facteurs, outre qu’ils sont contradictoires, comme la concurrence industrielle chinoise, peuvent seulement offrir des palliatifs au moment où la crise arrive. L’intégration régionale est superficielle et chétive, et la crise exacerbe la concurrence interbourgeoise pour attirer l’investissement étranger et défendre ses propres marchés et intérêts, comme le montre l’escalade des dévaluations récentes [dévaluations compétitives] et les mesures protectionnistes entre pays voisins. Les fortes tensions du Mercosur que la crise brésilienne aiguise en sont le bon exemple. C’est pour cela que croissent également les tentatives de négociations individuelles avec l’impérialisme, comme l’insistance de la bourgeoisie de Sao Paulo à se rapprocher des Etats-Unis, les contacts avec l’Union européenne, la tentative de l’Uruguay de faire avancer un Trade In Services Agreement/TISA avec l’impérialisme en « se coupant » de ses partenaires régionaux, et la tentative argentine de s’appuyer plus sur la Chine.

Quelques conséquences politico-sociales de la dégradation nationaliste et progressiste

L’« économie politique progressiste » avait imaginé que l’Etat « régulateur » pourrait canaliser l’excédent généré dans l’exportation vers l’accumulation capitaliste à l’échelle nationale en associant le capital étranger et en mettant l’accent relativement sur la « demande » [4] afin de donner naissance à un « cercle vertueux » de « développement avec inclusion ». Mais la dure réalité du « capitalisme réellement existant » a démoli ces attentes. Aujourd’hui, il faut stimuler « l’offre » de capital. Comme le dit la CEPAL, c’est le moment d’« impulser le cycle de l’investissement dans la perspective de réactiver la croissance » en plus de « taux de change réels plus concurrentiels » et d’investissement en infrastructures pour rendre les exportations meilleur marché [5].

C’est l’establishment tout entier qui réclame aux ministères de l’économie ce changement de partition. Mais cela signifie, d’un côté, de nouvelles concessions à l’impérialisme et à ses institutions financières, en plus de la « discipline budgétaire » nécessaire afin, d’une part, de garantir le financement de l’Etat et assumer un plus grand endettement externe et, d’autre part, d’avancer vers une « redistribution négative de la richesse » en baissant les salaires et en diminuant aussi ce « salaire indirect » que sont les services sociaux, la santé publique, l’enseignement, les transports publics, etc.

Sur cette base, il n’y a pas de conciliation de classes possible. Si la capacité de médiation et d’arbitrage des gouvernements « progressistes » se trouvait déjà endommagée depuis un certain temps – « définancée » dans le nouveau contexte économique – aujourd’hui ils doivent affronter la tâche ingrate d’administrer la crise au moyen d’ajustements, sans pour autant calmer les exigences du grand capital qui préférerait, quant à lui, des gérants dans lesquels il puisse avoir encore plus confiance et qui assument ouvertement et complètement son programme.

Déjà la crise économique est en train de se transformer en une instabilité politique étendue et si celle-ci prend des traits plus frappants dans la crise des gouvernements populaires, elle ne laisse pas pour autant indemnes les gouvernements de droite : la chute de Otto Pérez au milieu de grandes mobilisations au Guatemala, la profonde crise étatique qui corrode le Mexique, l’affaiblissement du régime chilien, en sont des exemples. Dernièrement, c’est l’exemple brésilien qui est le plus significatif. La crise du gouvernement du Parti des Travailleurs y met en évidence la continuité des plus réactionnaires institutions et formes de domination bourgeoises du pays. Ou en Argentine, où le crépuscule du kirchnerisme amène au premier plan les traits les plus abjects et corrompus du régime et de ses partis. Ce qui est alors remis en question, ce ne sont plus seulement certains gouvernements, mais c’est d’un discrédit étendu des partis politiques et des institutions qu’il s’agit.

En croissant, le malaise social pourrait amener les réalignements de classe à être plus profonds. Dans cette région du monde qui continue d’être la plus inégalitaire de par la concentration de la richesse, la distribution des revenus, et la propriété de la terre, la crise met en question les modestes conquêtes de « l’inclusion » et de la dite « classe-moyennisation » qui ont caractérisé la relative paix sociale durant « la décennie dorée ».

Des dizaines ou centaines de milliers de Latino-Américains peuvent être à nouveau poussés vers la pauvreté ouverte ou vers la misère accentuée. Des millions de travailleurs qualifiés ou dont les conquêtes sont un emploi effectif plus ou moins bien payé, qu’on prétendait « dissoudre » dans ce conglomérat hétérogène et diffus des « couches moyennes » (ensemble avec les cadres de la production, les professionnels [cadres divers], les chefs et directeurs, les commerçants, etc.) sont confrontés aujourd’hui non seulement à la disparité croissante entre leurs illusions et la réalité de la détérioration de leurs conditions de travail et de vie, mais également à la perspective d’attaques plus directes encore dans les centres de production où les entreprises prétendront augmenter la rentabilité aux dépens du salaire.

Après une décennie de croissance, la création de millions de places de travail, une certaine relance de la consommation, des transformations éducatives et culturelles, et les promesses progressistes faites aux travailleurs et travailleuses, c’est un nouvel échelon ou niveau historico-moral du salaire, comme le disait Marx, qui est devenu naturel pour une vaste masse de travailleurs qui ne portent pas sur leurs épaules la charge des défaites historiques antérieures. Ils seront donc difficilement disposés à renoncer sans lutter à leurs positions actuelles, ce qui peut placer sur le devant de la scène, d’une manière inédite depuis longtemps, l’affrontement entre le Capital et le Travail.

Les luttes du mouvement ouvrier et la mobilisation étudiante et de la jeunesse peuvent être un symptôme de nouveaux canaux de la lutte de classe. Depuis la fin 2012, de grandes grèves nationales et vagues de grèves au Brésil et dans le Cône Sud manifestent la force du mouvement ouvrier et annoncent la possibilité d’une plus grande résistance dans la prochaine étape. Cela s’accompagne du réveil de nouvelles générations, d’importants processus de mobilisation étudiantes et de secteurs de la jeunesse précarisée, depuis les luttes étudiantes permanentes au Chili, les manifestations de juin2013 au Brésil, les mouvements au Mexique du « #yosoy132 » jusqu’à la lutte pour les 43 du Ayotzinapa [disparition des 43 étudiants-instituteurs], ou encore les récentes mobilisations étudiantes en Uruguay et au Paraguay, en plus de diverses luttes paysannes, indigènes et populaires.

Dans un prévisible nouvel horizon de résistance ouvrière et populaire et d’expérience politique des travailleurs, les fissures politiques et idéologiques dans la gauche du dit progressisme ouvrent un nouveau scénario pour la construction d’une force sociale et politique des travailleurs et travailleuses, avec une stratégie d’indépendance de classe et un programme pour que ce soient les capitalistes et l’impérialisme « qui paient la crise », car l’alternative à la restauration conservatrice, ce n’est pas l’appui à « l’ajustement progressiste », mais bien la lutte pour une issue ouvrière et populaire. (Traduction A l’Encontre ; article publié dans Ideas de Izquierda, n°24, octobre2015)


[1Il y a un débat sur la « fin du cycle progressiste » que nous ne pouvons pas évoquer dans cette note. Il y a quelques jours dans le quotidien argentin Pagina/12 [quotidien pro-kirchner] Emir Sader [Brésil], un référent intellectuel du centre-gauche, s’indignait contre l’idée même qu’on puisse parler d’une fin du cycle progressiste.

[2La crise capitaliste internationale qui s’est ouverte à la fin de 2007 a frappé la région avec la récession de 2009. Mais l’Amérique latine est promptement sortie de cette récession, favorisée par la continuité de l’expansion chinoise et des « marchés émergents ». Néanmoins, la récupération s’est faite sur des bases plus faibles et plus instables. Le prix des matières premières s’est élevé encore jusqu’en 2011-2012, mais déjà avec une forte composante spéculative sur les « marchés à terme ». Pendant ce temps, l’expansion des marchés intérieurs a commencé à buter contre les le « toit de verre » de la demande interne.

[3CEPA/OIT, Coyuntura laboral en América Latina y el Caribe 6, mai 2012

[4Accent tout relatif, puisque malgré le discours progressiste, le niveau des salaires et leur part au revenu national n’ont jamais été modifiés.

[5Exporter un conteneur depuis le Brésil coûte plus du double qu’en Chine et 1,5 fois plus qu’en Inde, tandis que les retards à l’embarquement dans les ports brésiliens sont terribles.



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