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Déclaration internationale de soutien au Front de Gauche et des Travailleurs - Unité d’Argentine

Déclaration d'organisations internationales, de dirigeants et d'intellectuels et personnalités de différents pays en soutien au Front de Gauche et des Travailleurs – Unité (Frente de Izquierda y de los Trabajadores – Unidad) d’Argentine.

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Les signataires de cette tribune sont des intellectuels, des dirigeants et des personnalités du mouvement ouvrier, de la jeunesse, de défense des droits démocratiques, du mouvement des femmes et des personnes LGBTI, des militants de gauche du monde entier qui luttent contre les gouvernements du capital, contre les banques et les propriétaires terriens, ainsi que contre des agressions impérialistes.

Nous souhaitons exprimer publiquement notre soutien au programme et aux listes du Front de Gauche et des Travailleurs – Unité d’Argentine, en appelant à voter pour la seule alternative politique socialiste et ouvrière qui s’opposera aux partis bourgeois lors des prochaines élections du 27 octobre en Argentine.

Le gouvernement de Mauricio Macri a subi une défaite cinglante lors des élections primaires du 11 août dernier. Ce résultat exprime de façon détournée l’opposition de la majorité du monde du travail au programme d’austérité imposé par le gouvernement et le FMI, soutenu par Donald Trump. Cependant, ces élections ont représenté une victoire pour Alberto Fernandez du Frente de Todos, une coalition qui réunit les différentes tendances du péronisme, y compris des députés, des sénateurs et des gouverneurs qui, au cours des quatre dernières années, ont permis à Macri de gouverner. Ces élections ont également signifié une victoire pour la bureaucratie syndicale de la CGT et du CTA qui a garanti au gouvernement et aux patrons la « paix sociale » dont ils ont eu besoin pour mener à bien les réformes austéritaires. À la suite de cette première défaite pré-électorale pour Macri, le candidat favori de l’impérialisme, des marchés et du FMI, la crise s’est approfondi avec de nouvelles dévaluations et de nouveaux mouvements de capitaux qui aggravent les conditions de vie et la misère que connaît le monde du travail tout en encourageant la fuite de capitaux.

Le gouvernement Macri vit ses derniers moments mais il laisse derrière lui la crise et une dette frauduleuse et illégitime qui approfondit l’assujettissement du pays au capital financier international. Fernandez, qui se prépare à accéder à la présidence, s’est déjà engagé à payer cette dette, ce qui impliquera encore plus d’austérité pour les travailleurs et pour les classes populaires. Parallèlement, il prépare un « pacte social » avec la bourgeoisie nationale et la bureaucratie syndicale qui vise à museler et à entraver le mouvement ouvrier pour que ce soit le monde du travail qui paie la crise.

Près de deux décennies après le début de ce nouveau millénaire, la situation internationale est traversée par la crise du système capitaliste-impérialiste qui met à jour toute sa décadence, tant dans les pays impérialistes que dans les pays semi-coloniaux et coloniaux. Dans la plupart d’entre eux, la situation est caractérisée par de fortes polarisations sociales, avec une contre-offensive économique impérialiste très dure à l’encontre des conditions de vie de centaines de millions de personnes sur tous les continents et, parallèlement, une riposte importante, bien qu’inégale d’un pays à l’autre, en termes de luttes ouvrières, populaires, du mouvement des femmes et de la jeunesse. Sous-produit de la crise des partis traditionnels et en réaction également à ces ripostes populaires, on assiste également à un renouveau des partis d’extrême droite, xénophobes et racistes.

Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont redoublé dans leur offensive contre l’Amérique latine en s’alliant à des gouvernements de droite comme celui de Macri en Argentine ou de Jair Bolsonaro au Brésil. Cependant, cette orientation se heurte aux rapports de force sociaux existants dans cette région du monde.

Dix ans après le début de la crise capitaliste mondiale en 2007-2008, nous sommes à la veille d’une nouvelle récession internationale. Parallèlement à la crise mondiale et à la contre-offensive économique en cours, les conditions de vie d’une grande partie de la population se détériorent de plus en plus alors que la richesse est concentrée dans les mains d’une poignée de très riches. Ce phénomène s’aggrave et accélère les tendances à l’approfondissement du pillage impérialiste autant que celles aux affrontements inter-impérialistes.

Pour surmonter sa crise et augmenter les profits des grandes multinationales, le système capitaliste attaque les droits de la classe ouvrière et les droits démocratiques, agite les massacres ethniques et religieux pour légitimer les interventions armées, avec des guerres impérialistes et d’oppression nationale. Il avance dans la destruction environnementale de la planète et met au pouvoir des dirigeants sexistes, homophobes, nationalistes, religieux et autoritaires. Les thèses sur « la victoire du marché et du néolibéralisme, la fin de l’histoire et la lutte des classes » - considérées comme absolument indiscutables à la suite de l’effondrement de l’URSS en 1989-1991 - ont été balayées par la crise 2007-2008. Aujourd’hui, plus de dix ans après le début de cette crise, les capitalistes nous conduisent vers une nouvelle catastrophe.

Les Printemps arabes, les soulèvements qui ont secoué et secouent l’Algérie et le Soudan, le mouvement des Gilets Jaunes en France et, plus récemment, les mobilisations massives à Porto Rico qui ont conduit au renversement du gouverneur Ricardo Roselló sont les symptômes que dans la prochaine période les batailles de la lutte des classes vont se développer et seront plus dures. Sur le plan politique, le fait qu’une majorité de jeunes aux États-Unis aient une vision positive du socialisme est un signe des temps à venir. Dans ces batailles, les travailleurs, les exploités, les mouvements combatifs de jeunesse et le mouvement des femmes devront également affronter les directions bureaucratiques et réformistes qui collaborent avec les bourgeoisies et les Etats capitalistes.

Face aux conséquences de la crise de 2008 et à l’effondrement des partis qui ont été les agents du néolibéralisme, de nouveaux courants sont apparus, situés à gauche de la social-démocratie traditionnelle, à l’instar de Syriza, en Grèce, ou Podemos, dans l’État Espagnol. Bien qu’à leurs débuts ces courants pouvaient refléter l’indignation et la radicalisation des masses, ils ont alimenté l’illusion qu’il pouvait exister une issue pour les travailleurs dans le cadre de l’Etat capitaliste. Néanmoins, cette illusion n’a été que de courte durée. Syriza avait promis un gouvernement anti-austérité mais a fini par appliquer l’ensemble des plans de la Troïka, raison pour laquelle Syriza a fini par ouvrir la voie au retour de la droite au pouvoir. Dans l’Etat espagnol, Podemos négocie sa participation à un éventuel gouvernement avec le PSOE. L’échec de ces forces de centre-gauche s’inscrit dans l’échec plus général des Etats membres de l’UE à offrir une issue progressiste aux masses ouvrières en Europe. C’est en ce sens par ailleurs que la lutte stratégique pour l’unité socialiste de l’Europe se pose avec une actualité renouvelée.

Pour ce qui est de l’Amérique latine, les gouvernements du bien mal nommé « socialisme du XXIe siècle » de Chávez-Maduro pas plus que ceux de Lula-Dilma, des Kirchner, d’Evo Morales ou de Rafael Correa n’ont été une solution pour les travailleurs. Ils ont montré toute leur impuissance à construire une unité latino-américaine, à émanciper les pays du sous-continent du joug impérialiste et à développer les forces productives de leurs pays respectifs. En opposition à la politique de collaboration de classe qu’ils promeuvent, nous revendiquons le combat de la classe ouvrière contre le capital et ses Etats et la lutte pour l’unité socialiste de l’Amérique latine. C’est pourquoi, plus que jamais, il est nécessaire de renforcer une alternative de gauche, anticapitaliste, ouvrière et socialiste à même de lutter pour l’indépendance politique de la classe ouvrière, pour l’unité de tous les exploités et opprimés du continent et du monde en lutte contre le capital, et pour des gouvernements des travailleurs.

L’unité concrétisée à travers le FIT-Unité est un élément extrêmement positif pour renforcer la perspective d’une solution indépendante à la crise. Elle se base sur un programme qui défend le non-paiement de la dette, la rupture avec le FMI, la nationalisation des banques et du commerce extérieur pour que la crise soit payée par les capitalistes et banquiers, et pour un gouvernement des travailleurs et socialiste. Le FIT-Unité ne s’est pas limité à intervenir sur le terrain, important, du combat électoral. Aujourd’hui, le FIT-Unité est partie-prenante des luttes du monde du travail et du mouvement des chômeurs contre le plan de bataille que le capital et ses gouvernements mettent en place contre les masses. En ce sens, le FIT-Unité défend la perspective d’une grève générale nationale de 36 heures dans le cadre d’un plan de lutte.

C’est pour cela que nous soutenons le ticket présidentiel Del Caño-Del Plá, ainsi que toutes les candidatures du Partido de Trabajadores por el Socialismo (PTS), du Partido Obrero (PO), de Izquierda Socialista (IS) et du Movimiento Socialista de los Trabajadores (MST) dans l’ensemble des circonscriptions du pays, car le FIT-Unité elle est la seule coalition qui défend les intérêts du monde du travail, des femmes et de la jeunesse.


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