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L'intolérable est dans les rangs du pouvoir

Dégradations des locaux de LREM : Steve est mort, et ils pleurent leurs locaux

Depuis plus d’une semaine, et notamment après le vote sur le CETA, les locaux des députés LREM sont la cible de plusieurs dégradations, pendant des manifestations Gilets jaunes ou lors d’actions d’agriculteurs. Pendant que les députés de la majorité – et du PS – pleurent leurs vitrines, et crient à « l’intolérable », la ligne rouge de « l’intolérable » continue à être franchie, en tout impunité, par le gouvernement, son parlement, et sa police, comme on le voit encore avec la mort de Steve à la suite de la répression de la fête de la musique à Nantes.

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Crédit photo : @Cecile_Rilhac/Twitter

Une colère qui en annonce bien d’autres

Les articles fleurissent à ce sujet. Depuis un peu plus d’une semaine, c’est une dizaine de locaux des permanences des députés LREM qui ont été la cible de différentes dégradations – Haute-Saône, Jura, Creuse, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Gironde… A Foix, le local a été recouvert de tags – ACAB, RIC, Fuck le système –. Quant à Perpignan, le député accuse des Gilets jaunes d’avoir tenté de mettre le feu à son local. D’autres députés déplorent le fait que des agriculteurs aient mis des déchets devant leur porte.

Un ensemble d’actions qui a suscité une tribune de députés LREM, rappelant leur « responsabilité politique : celle d’organiser démocratiquement le vivre-ensemble et rendre possible la diversité et les contradictions du réel au lieu de les amplifier. » Une responsabilité politique et un souci de la démocratie si présents chez eux, qu’ils ont ratifié, malgré le rejet massif de la population, l’accord de libre-échange avec le Canada, le CETA, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles aberrations écologiques, sanitaires et sociales. C’est notamment furieux contre la ratification de ce traité que plusieurs agriculteurs ont décidé de viser les permanences de LREM.

Mais le problème ne se limite évidemment pas au CETA, et la colère est loin d’être spécifique aux agriculteurs. Au moment où le gouvernement prépare la réforme des retraites et vient de porter un nouveau coup à l’assurance chômage – que les députés LREM se sont empressés d’approuver –, après des mois de manifestations massives contre ces politiques au service du grand patronat et contre les violences policières, ces actions de dégradation expriment bien plus que le seul rejet du CETA. En plein été, alors que le gouvernement pensait avoir refermé la crise des Gilets jaunes, on voit bien que toutes les manœuvres du gouvernement, qui profite en plus de la période estivale pour faire ses coups en douce, ne passent plus. La tension reste palpable.

L’intolérable n’est pas là où ils le dénoncent

Une vingtaine de députés bretons de la majorité LREM ont signé une tribune relayée par France Info où ils vantent leur capacité à ménager la chèvre et le chou – les travailleurs et le grand patronat – grâce à des politiques dont on n’a que trop subi les effets mais s’inquiètent cependant du devenir de leur système démocratique : « Cet ensauvagement des mots et du monde ne peut produire que le pire et pourtant certains soufflent sur ces braises. Car ils souhaitent le pire. Pas nous ! »

Ces derniers mois, bien que la colère se soit exprimée à des niveaux très élevés, nous avons vu que « le pire » était bien loin d’être atteint, malgré un gouvernement qui n’a cessé de mettre de l’huile sur le feu et de renchérir pour faire taire les manifestants ; une escalade qui a été jusqu’à entraîner la mort de Zineb Redouane. Les députés peuvent s’agiter face à la violence contre leurs locaux, c’est aujourd’hui les responsables de la mort de Steve qu’il faut condamner. Après une enquête menée au ralenti, des fausses déclarations de la police, et un ministre de l’Intérieur qui nie le lien « entre l’intervention des forces de police et la disparition de Steve Maia Caniço », c’est bien de ce « pire » là qu’il faut se soucier.

« Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable » ont eu le culot de déclarer les députés signataires, scandalisés de ce qui arrivait à leurs locaux. Pourtant, tandis qu’ils s’évertuent à nous faire pleurer sur leur sort, force est de constater que leurs lamentations ont de moins en moins d’écho. Et ce en dépit de la manœuvre qui consiste à attirer les projecteurs sur eux tandis que tous les regards devraient se porter sur les forces de répression et le gouvernement désormais mis en cause dans la mort de Steve.
Pour l’intolérable que les Gilets jaunes, les jeunes, les travailleurs subissent au quotidien, pour la violence à laquelle le gouvernement tente de nous habituer afin de mater la colère et de garder la main, pour toutes ces enquêtes sur des meurtres policiers qui sont étouffées, pour la mort de Steve, pour les centaines de blessés dont il est responsable et pour la mémoire des victimes des violences policières, les Adama, Les Zyneb et Bouna, c’est la démission de Castaner que nous exigeons aujourd’hui !


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