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Une entreprise éthique ?

Des employées de Google qui dénonçaient le harcèlement sexuel réprimées par l’entreprise

Le géant numérique qui avait déjà dissimulé des cas de harcèlement sexuel, est dénoncé maintenant pour des représailles contre les employées mobilisées contre les harcèlements sexuels au sein de l’entreprise. Nullement progressiste ou inclusif comme il le prétend, Google démontre la logique des grandes entreprises.

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Le 1er novembre 2018, près de 20 000 employées de Google autour du globe, de San Francisco à Singapour, étaient descendus dans la rue pour protester contre le harcèlement sexuel, pour une transparence concernant les violences sexistes, ainsi que pour revendiquer des droits formels comme l’égalité salariale entre hommes et femmes.

Cette mobilisation intitulée « Google Walkout For Real Change », avait eu lieu quelques jours après la publication d’une enquête New York Times, qui révélait la dissimulation par Google des cas d’harcèlements et agressions sexuels au sein de l’entreprise. A New York, des employées portaient une pancarte où l’on pouvait lire « Time’s Up Tech » (« L’heure est venue pour la Tech ») en référence au mouvement « Time’s Up » qui a succédé au mouvement Me Too et dénonçait également le harcèlement sexuel.

Si les entreprises de la Silicon Valley, dont fait partie le géant du numérique Google, se sont constituées une image progressiste, inclusive et ouverte à la diversité, force est de constater que la réalité est tout autre. Dans un e-mail interne rendu public récemment, deux figures à l’initiative du « Google Walkout for Real Change », Meredith Whittaker et Claire Stapleton, ont dénoncé les représailles menées par Google contre plusieurs organisateurs du mouvement.

« Après cinq ans comme employée très performante au marketing de YouTube (et près de douze chez Google), deux mois après le Google Walkout, on m’a dit que je serais rétrogradée (…) et qu’un projet qui avait été approuvé n’était plus d’actualité », raconte ainsi Claire Stapleton. Whittaker a aussi, de son côté, subi des sanctions de la part de Google, qui lui a expliqué que ses responsabilités allaient « changer énormément ». Une annonce qui a eu lieu juste après la dissolution du nouveau conseil d’éthique sur l’intelligence artificielle de l’entreprise à la suite du rejet par près de 2000 employés d’une représentante réactionnaire et ouvertement « anti-LGBTQ et anti-immigrants ».

Whittaker et Stapleton, qui veulent un « Google plus éthique » considèrent leur mail en interne a aussi le but d’appeler à la résistance et ont annoncé une réunion ouverte en interne et retransmise en direct. Néanmoins, ces mouvements sont confrontés à la réalité d’une entreprise qui n’a comme valeur que celle du profit et qui ne veut pas être gênée dans ses affaires par des dénonciations internes.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Google subi la pression de ses salariés. Récemment, l’entreprise était impliquée dans le projet Maven du Pentagone, visant à exploiter des technologies d’intelligence artificielle (IA) pour analyser des images de drones. Un projet particulièrement rentable dans le cadre du renouveau militariste de l’ère Trump et dans un contexte politique tendu, qui n’a pu être renouvelé du côté de Google à cause de la pression de ses salariés.

Pour le sexisme comme pour la collaboration avec la surveillance de masse ou le militarisme, il n’y a rien à attendre des grandes entreprises capitalistes. Derrière le vernis progressiste, seule la rentabilité commande et si les pressions des salariées peuvent contraindre les entreprises, elles ne réussissent qu’à limiter certaines attaques et sont souvent réprimées.


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