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Des mandaté.es de l’UNEF prennent leurs cliques et leurs claques à la coordination francilienne

Cécile Manchet La première coordination francilienne de vingt-et-une universités mobilisées contre la Loi travail en région parisienne s’est tenue ce jeudi 17 mars. Des assemblées générales étudiantes ont pris place un peu partout en île de France depuis deux semaines, et ont élu des mandaté-e-s pour les représenter. Ils/elles se sont réuni-e-s après la manifestation qui a eu lieu l’après-midi même, afin de commencer à construire l’auto organisation des étudiant.es. Un ensemble de mandaté-e-s, syndiqué-e-s à l’UNEF, a quitté la salle lorsqu’à été abordée la question du vote de la souveraineté de la coordination pour organiser les prochaines mobilisations.

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La tenue de la coordination francilienne a été mise en difficulté par une suite de décisions politiques visant à l’empêcher. En effet, alors qu’elle devait se tenir à Paris 1 Tolbiac, l’université a annoncé sa fermeture mercredi 16 mars dans la soirée. Les étudiant.es ont alors décidé de se rendre à Jussieu, mais cette dernière lui a aussi fermé ses portes. Les mandaté.es et les observateurs ont donc fini dans le réfectoire de l’ENS.

Les votes et les discussions se sont ouverts sur les modalités d’organisation des prochaines mobilisations. Le premier point inscrit à l’ordre du jour portait sur la question de la tête de cortège, la majorité des mandaté.es se sont exprimés en faveur d’un cortège interfac indépendant de toute organisation politique ou syndicale. Le second vote portait lui sur la souveraineté de la coordination des assemblées générales étudiantes au sujet de l’organisation des prochaines mobilisations. Sur ces points, des mandaté-e-s, membres de l’UNEF, ont d’abord commencé par exprimer leur désaccord en avançant qu’ils ne comprenaient pas la nécessité d’avoir un tel cortège indépendant des organisations. Puis, ils ont décidé de quitter à plusieurs la salle. Mandaté-e-s pour défendre la position de leurs assemblées générales, ils ont ainsi montré qu’ils défendaient avant tout les positions de leur direction syndicale.

A peine étaient-ils partis, que l’alarme incendie s’est déclenchée. Des étudiant.es de l’ENS qui connaissaient bien les gardiens de la loge, ont rapidement informé la coordination que les personnes venant de quitter la salle étaient responsables de cet incident. De plus, il semblerait que les mandaté.es de l’UNEF aient indiqué aux personnels de la loge que des personnes « dangereuses » participaient à la réunion.

Après que l’alarme incendie ait été arrêtée, la coordination a repris. Par ailleurs, ce départ précipité d’une partie des mandaté-e-s n’a surpris que peu de monde. En effet, les pratiques bureaucratiques de la direction de l’UNEF ne datent pas d’aujourd’hui,et sont en lien avec la conception de leur syndicalisme étudiant proche du réformisme politique. L’UNEF, l’un des réservoirs à militants pour le parti socialiste,tente d’éviter de perdre le contrôle sur le mouvement étudiant naissant qui pourrait le déborder.

Ces méthodes ne sont pas acceptables dans des cadres démocratiques tels ceux des coordinations. De fait, ces derniers doivent être investis par les mandaté.es des assemblées générales étudiantes afin de permettre l’organisation, la construction, et l’auto-organisation des étudiant.es. Il est à espérer que les universités dont les mandataires ont quitté subitement l’assemblée pourront, dans leurs prochaines assemblées générales, élire des délégués, prêts à porter les contenus des mandats votés aux coordinations régionales à venir. Tout ceci dans l’objectif de défendre un mouvement étudiant en lutte avec les lycéen-ne-s, les précaires, les travailleu-r-ses, travailleu-r-ses en formation et les chômeu-r-ses.


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