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100 services en grève

Détresse et grève dans les hôpitaux : Buzyn maintient le cap, le Sénat adopte la loi

Depuis plus de 3 mois, la grève des hôpitaux ne cesse de s’étendre, notamment du côté des urgences. Ce sont près de 100 services qui sont aujourd’hui mobilisés. Ce mardi, un rassemblement devant le ministère de la santé était aussi appelé par l’intersyndicale. Agnès Buzyn de son côté compte bien maintenir la casse des hôpitaux.

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Crédits Photo : Frédérick Florin/AFP

De déclarations odieuses en déclarations honteuses, Buzyn maintient ses plans austéritaires contre les hôpitaux. En passage devant le Sénat ce mardi, la loi « Ma santé 2022 » vient d’être adoptée. Au programme, la création « d’hôpitaux de proximité », mais sur le papier. Puisque dans la réalité, cela inaugure la suppression et le transfert de nombreux services des petits centres vers les grands, privant donc les populations habitant en périphérie d’un accès aux soins dont ils ont besoin. C’est dés lors aussi une incitation à se tourner vers des médecins libéraux en cas d’urgence, plutôt que vers les hôpitaux, une mesure qui légitime le fait de ne pas accorder plus de moyens à ces derniers. Entre autres réjouissances.

A côté de cela, pas un mot sur les budgets, qui n’augmentent pas à la mesure des besoins et de l’afflux croissants de patients. Mais au delà de ça, c’est surtout le plan plus général de loi sur la fonction publique qui va porter un autre coup dur aux hospitaliers. Cette « loi travail XXL » du public a pour but effectivement de détruire le statut de fonctionnaire en encourageant le recourt permanent aux contractuels.

C’est d’ailleurs ce que Buzyn elle-même préconise déjà lorsqu’elle est interrogée sur BFM ce lundi à propos de la détresse des urgences : « Ce que je propose c’est que pour tous les services qui sont en tension de façon ponctuelle, les agences régionales de santé recrutent des intérimaires de façon ponctuelle dès que l’hôpital tire la sonnette d’alarme. »

Or, ce que montre la mobilisation de plus de trois mois des urgences, c’est que, loin des déclarations cyniques de Buzyn, cette situation de saturation n’a rien de ponctuel. Les hôpitaux manquent structurellement de moyens, et cela se ressent d’autant plus dans les services d’urgences conduisant à des drames, autant du côté des patients que des soignants.

Prendre à Paul pour donner à Jacques quand les deux n’ont rien, c’est aussi ce que propose Buzyn dans la même interview : « Et puis quand il y a des services qui dysfonctionnent de façon chronique souvent, c’est aussi lié au fait que l’hôpital dans son entier n’a pas pensé les flux d’aval. Là je demande aux directeurs d’hôpitaux de prendre des mesures particulières pour laisser des lits libres en aval des urgences. » Or, le problème se trouve bien du côté de la suppression par les gouvernements successifs des places dans les hôpitaux.

Face à l’urgence de la situation, une mobilisation qui s’étend

Dans ce contexte, le secteur connaît une mobilisation très importante depuis plusieurs mois. Partout en France des grèves éclatent, comme le recense la carte du collectif Inter-Urgences, qui dénombrait 101 services en grève ce mardi.

L’inter-Urgences, un collectif de différents hôpitaux partout en France, regroupant syndiqués et non-syndiqués permettant de se coordonner à l’échelle nationale, avait déjà appelé avec succès à une date de mobilisation le 6. A l’appel de l’intersyndicale (CGT, Sud, FO, CFE-CGC), un rassemblement était appelé ce mardi devant le ministère de la santé, regroupant plus d’une centaine d’hospitaliers à Paris, quand d’autres rassemblements avaient lieu en province.

Une délégation a été reçue par Agnès Buzyn qui a continué de faire la sourde oreille face à la détresse des hospitaliers, faisant simplement miroiter une possible prime (dont elle revendiquait l’inutilité la veille).

Buzyn et Macron tentent de relancer leur calendrier de contre-réformes après avoir été paralysé par les Gilets jaunes. Ils s’en donnent à coeur joie. Les pires méthodes sont employées contre les grévistes, ou tout simplement les soignants en arrêt maladie réquisitionnés de force par la police pour aller travailler.

Mais les grévistes restent déterminés. Et si, dans chaque ville, les problématiques et les situations sont différentes, la coordination est un outil précieux pour faire avancer la bataille nationalement.


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