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Journée de mobilisation en Bretagne

Rennes. Des milliers des manifestants, des centaines de matraques, un centre-ville militarisé

Rennes n’aura pas dérogé à sa réputation. Face aux provocations du préfet qui a érigé des murs anti-émeutes autour du centre ancien et déployé des centaines de flics qui n’ont pas hésité à charger le cortège syndical, les manifestants rennais ne se sont pas laissé faire.

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Correspondant

Le rendez-vous avait été fixé en fin de matinée sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, point de départ et point d’arrivée de la manif depuis que le centre historique, avec le Parlement de Bretagne et la mairie, est classé « zone rouge », interdite aux mobilisations. Vers 11h15, les étudiants de Rennes 2, en provenance du campus de Villejean, sont arrivés en nombre et ont pris la tête de la manifestation qui s’est mise en branle.

Un cortège haut en couleurs de plusieurs milliers de personne, avec l’ensemble des organisations de l’Intersyndicale, avec une forte mobilisation côté CGT et FO, notamment, ainsi que la jeunesse mobilisée. Alors que la manif était plutôt bonne enfant, les premières provocations ont commencé une demi-heure à peine après le départ. Vers midi et demi, rue d’Orléans, puis aux alentours de la Place de la République, les CRS ont commencé à bombarder le gros du cortège de lacrymos et ont enchaîné avec une charge extrêmement violente en milieu de manif, forçant les un à refluer, les autres à courir.

La manifestation a donc continué en ordre dispersé, avec plusieurs cortèges se suivant, toujours harcelés par les forces de répression, jusqu’au retour sur l’esplanade Charles-de-Gaulle peu après 13h. Un groupe de plusieurs centaines de manifestants a décidé, comme la semaine dernière, de faire un « deuxième tour ». Place des Lices, où venait de se tenir le marché, un feu de cageots a été allumé, symbole d’un Code du Travail que le gouvernement veut réduire en cendres. La police, qui manie assez mal l’ironie, a de nouveau chargé violemment les manifestants pour les disperser, procédant au moins à quatre interpellations.

Les manifs se suivent et mais ne se ressemblent, à Rennes, en termes de répression. Un cap supplémentaire a encore été franchi cette fois-ci, y compris par rapport à celle du 31 mars, pourtant déjà violemment réprimée. Selon Fabrice Lerestif, secrétaire général de FO Ille-et-Vilaine, ce sont près d’une vingtaine de manifestants qui ont été blessés par la police en début d’après-midi, aujourd’hui.

Entre la militarisation du centre-ville et les violences policières, tout cela pose avec encore plus d’urgence la question de l’autodéfense des cortèges, de même que notre détermination à faire plier le gouvernement : pas par des manif un samedi, qui ne font pas le plein, quoi que voulait faire croire l’Intersyndicale, mais par une grève reconductible sur la durée qui ne saurait attendre le 28 avril pour être lancée.

Ailleurs en Bretagne

La Bretagne a connu un léger fléchissement dans les mobilisations, mais plusieurs manifestations et rassemblements étaient organisés, aujourd’hui : à Brest, 600 personnes se sont rassemblées Place de la Liberté, 800 à Lorient ou encore un millier à Quimper. A Saint-Brieuc, où 300 personnes ont manifesté, les policiers ont procédé à déloger violemment un groupe de jeunes qui stationnait Boulevard Clémenceau. L’axe Guingamp-Lannion a été ralenti, quant à lui, en matinée, par une opération escargot à l’appel de l’Intersyndicale locale, avant la manif de Lannion.


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