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Toulouse. Après une AG à 400 au Mirail, 1500 étudiants et lycéens en manif

Correspondants Alors que des blocages de la circulation étaient appelés en matinée par la CGT, la jeunesse toulousaine s’est de nouveau activée, notamment par une Assemblée Générale au Mirail qui, ce midi, a réuni plus de 400 personnes. À l’ordre du jour notamment, un point « perspectives et stratégie du mouvement », qui s’est ouvert après qu’ait été reconduite la grève à l’unanimité, témoignage de la détermination des étudiants mobilisés. Au départ de la manif, appelée à 16h, environ 1500 ont commencé à défiler, sans se laisser intimider par les nombreux CRS présents.

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Preuve que le mouvement continue de se structurer, l’Assemblée Générale du Mirail de ce midi s’est ouverte sur de nombreuses prises de paroles chargées de rendre compte de l’état de la mobilisation sur la fac. Une commission « justice sociale » commence à prendre forme pour réfléchir, dénoncer et combattre la sélection sociale à l’université. Des revendications comme l’annonce à l’avance des sujets de partiels pour ne pas pénaliser les étudiants mobilisés, ou l’arrêt définitif des feuilles d’absence sont avancées. La commission externe invite les étudiants à s’investir dans un travail en direction des autres secteurs mobilisés, dans un moment où la mobilisation a besoin de se coordonner pour aller vers le « tous et toutes ensemble ». L’appel à créer une coordination à l’échelle de la ville pour regrouper les différentes facs, écoles, et lycées, est votée.

Différentes interventions racontent comment la mobilisation se construit à l’échelle des différentes UFR de la fac. En Philo-Lettres-Musique- Arts et Comm’, par exemple, la dynamique est déjà bien lancée : des ateliers se tiennent chaque semaine, des assemblées ont lieu régulièrement dans l’UFR et permettent à chaque fois à un peu plus d’étudiants de rejoindre la mobilisation, à travers des cadres plus inclusifs, laissant davantage de place à la créativité et aux initiatives. L’accent est mis en direction des profs et des personnels qui manquent encore à la mobilisation, qu’il faut, insiste une étudiante, développer dans les différentes composantes pour pérenniser le mouvement. En particulier, préparer les esprits et ancrer les habitudes afin, les vacances scolaires à l’approche passées, de reprendre gonflés à bloc la mobilisation à la rentrée. Le collectif des précaires de l’université informe d’une journée nationale d’action pour tous les précaires le mercredi 13 avril. Enfin, plusieurs délégations venues pour l’occasion prennent la parole : Collectif AED, Beaux-Arts de Toulouse, l’Université de Paul Sabatier, mais aussi Sciences Po Toulouse, l’ESAV, Sud Education, la Légal Team, qui viennent pour raconter leur mobilisation, et dans l’idée de coordonner les différentes écoles et les différents secteurs entre eux.

Floraison d’initiatives, et débats sur les « perspectives et stratégies » du mouvement

S’est alors ouvert le point « perspective et stratégie ». Dans l’amphi, et malgré quelques divergences sur la question des moyens d’action, tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’heure est à la convergence. Parce que battre le gouvernement ne se fera pas en claquant des doigts il faut maintenant se doter d’un plan d’action concret pour construire le « toutes et tous ensemble », non seulement contre le gouvernement… mais aussi les directions syndicales qui agissent consciemment pour l’éviter ! Les étudiants doivent aller en direction des travailleurs, exercer une pression sur ces dernières, et porter ce faisant la perspective de la grève générale, seule à même de nous faire gagner.

Pour autant, pas question de déserter la fac, car le mouvement étudiant doit être solide et massif s’il veut jouer un rôle pilote et donner confiance aux secteurs de salariés combattifs. Il faut s’appuyer sur la dynamique du 31 pour convaincre toujours plus largement les étudiants, les profs et les personnels de se joindre à la bataille. L’Assemblée Générale vote des piquets de grève et le blocage intérieur de la fac pour le jeudi 7 avril. Toute la journée, diverses initiatives se tiendront, à commencer par une nouvelle Assemblée Générale à 10h30, suivie d’une soupe populaire à midi, d’une conférence à 14h sur l’histoire des mouvements sociaux, mais aussi des débats et des ateliers la suite de l’après-midi. Car le blocage de l’université est bien un moyen destiné à grossir les rangs des grévistes, et doit nécessairement être actif si on veut qu’il fasse véritablement vivre la lutte.

« La rue est à nous »

Avant de partir en manifestation, puisque un rendez-vous est donné aujourd’hui comme dans de nombreuses villes à l’appel de la coordination nationale étudiante (CNE), on discute des prochaines actions visant à monter d’un cran dans l’affrontement avec le gouvernement. Un principe de « 2 actions minimum par semaine », organisées par une commission dédiée, est voté par l’Assemblée. L’objectif est de créer des liens concrets avec des secteurs de salariés pour construire les prochaines dates de la mobilisation, dans une logique de convergence interprofessionnelle. À commencer par le secteur des cheminots, en lutte contre la réforme ferroviaire qui menace dangereusement leurs conditions de travail et qui doit être « négociée » dans les prochaines semaines, dans un contexte où la direction de la CGT-Cheminots freine des quatre fers contre toute convergence et contre le ralliement de leur combat à celui contre la Loi Travail. En ce sens le secteur des cheminots, dont on sait le rôle clé qu’il a pu et peut encore jouer dans une mobilisation à l’échelle du pays, doit être une priorité pour le mouvement étudiant en vue « toutes et tous ensemble ». De premiers liens avaient été établis lundi dernier, ou un groupe d’étudiants étaient allé discuter avec des cheminots à la gare Matabiau.
La coordination nationale étudiante (CNE), réunie ce weekend à Rennes, a quant à elle notamment appelé à une journée de convergence nationale étudiants-cheminots pour le 12 avril, ainsi qu’à une date de mobilisation interprofessionnelle pour le 14, qu’il faut maintenant construire localement. L’Assemblée Générale vote également le « blocage de Toulouse » pour la journée du 12, et se mettra en lien au niveau de la ville avec tous les secteurs mobilisés.

Toutes et tous en manif !

A la sortie de l’Assemblée Générale, les forces se rassemblent et partent en direction des lycées proches pour aller débrayer et appeler à rejoindre la manifestation prévue pour démarrer à 16h de la place François Verdier.

A l’heure où nous écrivons, ce sont environ 1500 étudiants et de lycéens, soutenus par des salariés, des syndicalistes, qui continuent de défiler dans la ville rose, encadrés, une fois de plus, par un impressionnant dispositif policier.


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