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Bon appétit

Drame sanitaire : dans certaines crèches, la purée distribuée par Elior contenait des os, des vis, des bouts de plastique

Ce vendredi, Radio France révèle que des corps étrangers provenant des chaînes de production ont été retrouvés à plusieurs reprises… dans des crèches. L’entreprise de restauration collective Elior est à l’origine du drame.

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La cellule investigation de Radio France révèle ce vendredi un nouveau drame sanitaire, en Ile-de-France. En 2018, plusieurs crèches de la chaîne Babilou- cliente d’Elior, à Bagnolet et à Suresnes, ont signalés des corps étrangers dans la purée des enfants. Dans la liste, des os, de la céramique, des vis, du plastique, des morceaux de joint donnés à manger aux enfants. On retrouve plusieurs photos témoins présentant les différents objets retroiuvés. Elior est une grosse entreprise de restauration collective, avec un chiffre d’affaire annuel de 4 milliards d’euros. Si 50 % de leur production est destiné aux crèches et aux cantines d’école, ils distribuent aussi dans les prisons dans les Ehpads et les hôpitaux. Ironiquement, leur mot d’ordre est « l’appétit du mieux ».

Après les drames des objets dans la purée des crèches ; la direction départementale de la protection des populations (DDPP) a été saisie pour un cas d’intoxication alimentaire collective (TIAC) dans la crèche de Saint-Cyr-l’Ecole, cliente d’Elior. Plusieurs enfants ont souffert d’éruptions cutanées après le déjeuner du midi.

Après ce nouvel épisode les responsables d’Elior ont quand même finis par se sentir menacés. Des réunions ont eu lieu avec le directeur général d’Elior France et le co-préseident de Babilou. Babilou étant un réseau « partenaire historique » d’Elior, un arragement fumeux était couru d’avance. Et puis deux grands patrons trouveront toujours un terrain d’entente. Est ainsi ressortie la promesse d’étudier l’installation d’un détecteur de métaux sur le site de production. Une garantie d’assurance en cas d’accident est également évoquée.

Cauchemar en cuisine

La cuisine à l’origine de ces incidents répétés est la cuisine centrale d’Elior, située à Thiais. Le site est pourtant connu pour ne pas être aux normes et pour être considéré à « hauts risques […], principalement pour des résultats non conformes de listéria et d’analyses d’échantillons de surface », selon un document interne obtenu par Radio France, datant de 2017.

Après des résultats d’analyses fait dans la cuisine de Thiais, l’équipe sanitaire s’est rendue compte que les machines n’étaient pas correctement nettoyées. Ainsi nous pouvons voir sur des photos écoeurantes de la purée en état de décomposition agglutinée sur les différentes machines. La purée fraîche se mélangeait forcément avec la pourriture.

Depuis ces incidents, l’entreprise fait profil bas. Elle a déménagé sa production de purée pour enfants. Le service dédié aux crèches et écoles sera dans une nouvelle cuisine à Fresnes.

Des conditions de travail inadaptées

Comme souvent dans un scandale sanitaire, la précarité des conditions de travail et la course au profit des patrons, sont les causes directes du drame. Le gain de temps faisant gagner de l’argent, la course à la production et au profit l’emporte sur les règles d’hygiène. Beaucoup d’employés sont des intérimaires, et ne sont ainsi pas formés aux technologies complexes de la production, ni aux démarches sanitaires à suivre. La déléguée syndicale SUD Hôtellerie-Restauration Annick Rhul-Pinot, salariée d’Elior depuis plus de 25 ans, déplore ce turn-over croissant dans les cuisines centrales : « De ce fait les procédures ne sont pas appliquées, car les salariés ne sont pas formés à démonter et nettoyer une machine correctement. ».

Mais le problème n’est pas que celui de la non formation. En effet, les cadences sont infernales, les travailleurs sont épuisés, fatigués, et travaillent sous la pression. Les patrons exercent une menace au licenciement si les cadences ne sont pas respectés. Ainsi les travailleurs vont plus vite pour ne pas subir des menaces d’en haut. De plus, selon Annick Rhul-Pinot le nombre d’accidents du travail chez Elior est alarmant : pour le seul mois de septembre 2019, 50 accidents du travail ont été dénombrés sur les différents sites d’Ile-de-France.

Crédit photo : Cellule investigation de Radio France


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