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Covid et irrationalité

Dunkerque. Hausse exponentielle du variant anglais, le gouvernement maintient les écoles ouvertes à tout prix

À Dunkerque, la propagation du virus est six foix supérieures à la moyenne nationale et le variant anglais a déjà fait fermer 10% des classes dans les établissements scolaires. Mais Blanquer veut garder les écoles ouvertes coûte que coûte. Les personnels doivent imposer leur propre protocole face à la gestion irresponsable du gouvernement !

Boris Lefebvre

14 février 2021

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Crédit photo : AFP

Le taux de propagation du virus et notamment du variant anglais est des plus préoccupant sur Dunkerque les environs. Le taux est six fois supérieur à la moyenne nationale et trois fois supérieur à la moyenne de la région. D’après la préfecture elle-même, le taux d’incidence sur Dunkerque est de « 515 cas pour 100.000 habitants contre 384 il y a une semaine, tandis que la présence du variant anglais s’est accélérée sur le territoire ». L’hôpital de la ville croule sous les hospitalisations : 55 patients atteint du Covid dont 9 en réanimation et 10 autres ont dû être transférée vers d’autres hôpitaux de la région faute de moyens supplémentaire pour endiguer l’épidémie. Face à cette situation extrêmement préoccupante, le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a demandé mercredi dernier la fermeture des établissements scolaires pour la dernière semaine de cours avant les vacances.

Réponse des autorités ce vendredi : les écoles resteront ouvertes ! Le ministère de l’Éducation nationale reste inflexible sur sa ligne de déni total du danger de l’épidémie malgré la reconnaissance, du bout des lèvres, que l’école contaminante est bel et bien une réalité. Pourtant, les médecins de l’éducation nationale appelait, dès l’entrée en vacances de la première zone à un allongement des vacances sur tous le territoire pour endiguer la propagation de l’épidémie qui sévit notamment dans les lieux d’éducation. Les protocoles insuffisants et les demi-mesures révèlent l’obsession de Blanquer à faire marcher l’école coûte que coûté, la santé des élèves et des personnels dût-elle y être sacrifiée.

Sur le terrain, le son de cloche est portant très différent et l’entêtement de Blanquer et du gouvernement fait craindre le pire. En effet, près de 10% des classes sont fermées sur le dunkerquois et sur le gravelinnois. La diffusion du variant anglais est très rapide chez les jeunes, ce qui force à prendre des mesures de confinement drastique. Au collège Gaspard-Malo, par exemple, le restaurant scolaire a dû être fermé ce vendredi en raison de la propagation rapide du virus parmi les élèves et les personnels. Le gouvernement préfère en rester à sa politique du trou de souris qui consiste à faire passer l’Éducation nationale en force à travers l’épidémie comme si le jeu en valait la chandelle.

Les mesures mises en place brillent par leur côté dérisoire. Les écoles primaires devront échelonner l’arrivée des élèves, alors même que les enseignants du premier degré savent très bien que la transmission du virus ne se fait pas au moment où les parents déposent et récupèrent leurs enfants mais dans les murs de l’école. Dans les collèges, le passage en hybride est un pis-allé pour faire fonctionner les établissements comme si de rien n’était. Dans les lycées, le fonctionnement hybride étant déjà mis en place, on se contentera de mesures cosmétiques et d’une campagne de dépistage qui risque d’être alarmante. Certains établissements privés ont, quant à eux, préférer fermer leurs portes ou une partie de leurs classes : sage décision mais qui révèle une fois de plus que les privilégiés sont protégés alors qu’on envoie en première ligne le service public et les élèves les plus modestes.

Face à l’irrationalité et à l’irresponsabilité de ce gouvernement et de Blanquer, les syndicats enseignants doivent enclencher une riposte rapide et immédiate. Le communiqué du SNES-FSU n’est pas à la hauteur. L’appel à « des règles plus protectrices [...] en cas de variants » est insuffisant par rapport à la situation sur Dunkerque et largement en-deçà de ce que proposent le maire et les élus ! Le retour en classe lundi ne doit pas être un retour à la normale avec l’épée de damoclès des variants au-dessus de la tête. L’heure n’est plus à la revendication de mesures renforcées, qui ont de toute façon montré leur limite, et au dialogue social mais à la mise en place de protocoles par les personnels eux-mêmes pour imposer des conditions sanitaires réellement protectrices de tous.


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