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L’exécutif socialiste sur la brèche pour tenter de capitaliser

Élection de Trump. Hollande joue la carte du vote utile, Valls pioche dans le programme de la droite

La victoire de Donald Trump aux élections américaines a, bien entendu, suscité de nombreuses réactions partout dans le monde. Et l’exécutif français ne fait pas exception. Mal en point dans les sondages, Hollande et sa clique tente de capitaliser … entre discours de méfiance envers le nouveau président américain et chantage au vote utile. Valls quant à lui, préfère les cartes frontières, immigration, terrorisme et islamisme. Julian Vadis

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Appel à respecter la démocratie … et vigilance accrue. Hollande gauchise son discours, Valls joue la carte droitière

Un discours de moins de 4 minutes, des félicitations minimales, « naturelles entre deux chefs d’État de pays démocratiques », et une réserve non dissimulée vis-à-vis de l’élection de Donald Trump. François Hollande a d’un côté revêtu l’habit de président responsable, rappelant que la « coopération » face au terrorisme était indispensable entre la France et les États-Unis et d’un autre marqué sa différence … sur la gauche. Invoquant les « valeurs de la France et de l’Europe » tout en se montrant méfiant de la politique de Donald Trump. Il faut dire que dans son livre à la source de nombreuses polémiques, François Hollande avait profondément taclé le néo président américain, prenant clairement parti pour Hillary Clinton, à qui il a adressé ses salutations lors de son allocution. Un discours qui vise à ressusciter un front républicain contre l’épouvantail du FN déjà largement usé, sans plus aucune légitimité. Si Ségolène Royal a tancé l’attitude climato-sceptique de Trump, Manuel Valls a emboîté le pas d’Hollande … avant de se démarquer sur la droite. Ce dernier, à l’instar d’Hollande, a réaffirmé « l’indépendance  » de la France, désirant nouer « des liens forts » avec l’administration Trump tout en marquant sa différence, indiquant qu’il fallait « respecter les choix » d’un peuple souverain, bien qu’il faille parfois «  l’éclairer ». Mais Valls est allé beaucoup plus loin, avec un discours dans un second temps pour le moins droitier. En insistant sur la question des frontières comme facteur explicatif de la victoire de Trump, le Premier ministre se mêle à la course aux idées réactionnaires, avec Nicolas Sarkozy et d’autres, et à la remorque d’un Front national affichant depuis la victoire de Trump un discours triomphant.

« La gauche est prévenue ». Le chantage au vote utile est lancé !

Des positions qui, à demi-mot, placent l’exécutif socialiste dans une posture allant à l’encontre des positions de Donald Trump sur tout un ensemble de questions. Au point de commencer à voir poindre l’argument du vote utile pour éviter une telle situation en 2017 avec Marine Le Pen. Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste et l’un des rares fidèles au gouvernement et à Hollande, a déjà dégainé, s’adressant à la gauche toute entière. « La gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le Pen », a-t-il ainsi déclaré en guise de commentaire sur l’élection de Trump. Une position qui clarifie le terme de Hollande lors de son allocution, qui parlait « d’incertitude » vis-à-vis de la toute fraîche présidence américaine. Faute d’avoir pu rassembler la gauche après un quinquennat particulièrement riche en réformes néolibérales, mouvement loi travail à la clé, les pontes socialistes s’attaquent directement aux frondeurs, mais aussi à d’autres formations telles que le PCF, EELV ou bien encore Emmanuel Macron, qui oscille entre PS et Mélenchon ou bien se verrait bien tenter l’aventure en solitaire.

L’exécutif tente donc, au travers du séisme politique que constitue l’élection de Trump, de jouer la carte du « moins pire » et du vote utile pour redistribuer les cartes et se remettre en scelle en vue de l’élection de 2017. Une stratégie politique classique pour le pendant gauche de la démocratie bourgeoise, pour l’instant exclu dans toutes les configurations possibles du deuxième tour, et qui voit en l’élection de Trump un moyen de retrouver une forme de crédibilité dans un électorat de gauche qu’il a presque entièrement perdu. Jouer la carte de l’unité face à l’extrême droite alors que le PS a mené cinq ans durant les basses besognes d’attaque du mouvement ouvrier puis emprunté à tour de bras le programme du FN avec notamment la déchéance de nationalité, c’est bien la dernière option qu’il reste à un Hollande plus que jamais carbonisé.


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