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#MeToo

En 2019, les plaintes pour violences sexuelles ont augmenté de 12 %

Deux ans après l’émergence du mouvement #MeToo, le caractère systémique des violences faites aux femmes devient de plus en plus évident, ainsi que la nature patriarcale du système judiciaire. L'appareil répressif, par définition complice et défenseur du statu quo, peut-il vraiment combattre ces violences qui s’avèrent systémiques ?

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Crédit photo : Istock 

À travers la publication d’une synthèse de la délinquance en France en 2019, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) signale que les plaintes pour violences sexuelles augmentent dramatiquement. Cette première analyse publiée le 16 janvier souligne qu’en 2019, 54 100 faits de violences sexuelles ont été enregistrés par la police et la gendarmerie en France métropolitaine, ce qui se traduit par une augmentation de 12 %. Ceci est encore plus alarmant quand on constate qu’en 2018, les plaintes pour ce genre de violences étaient déjà en hausse de 19 %.

Cela ne signifie pas que le nombre d’agressions et de violences a augmenté, mais que davantage de femmes ont eu le courage de les dénoncer, et cela grâce au mouvement féministe et à l’effet libérateur de la parole issu lors de la vague MeToo, d’une importance fondamentale pour que les femmes ne se culpabilisent pas par les agressions dont elles sont victimes, ne les banalisent pas, et surtout, ne se sentent plus seules.

Selon le SSMSI, ces augmentations peuvent s’expliquer par « une évolution des comportements de dépôts de plainte des victimes », et qui s’inscrivent « dans un contexte d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services ». Bien que cette dernière remarque puisse être facilement remise en question, et cela s’est d’ailleurs fait à travers les manifestations « balance ton comico » à Saint Denis, ce qui est certain, c’est que l’énorme mouvement international des femmes a réussi à sensibiliser la société en diminuant le seuil de tolérance de cette violence, ce qui oblige le système judiciaire à prendre de plus en plus en compte ces plaintes, et à les classer comme des violences de genre, et non comme n’importe quel type de violence banale. Mais ce n’est qu’un maquillage de démagogie et de punitivisme pour dessiner une sorte de réaction aux revendications des mouvements féministes qui traversent la planète.

D’une part, cette libération de la parole et le nombre croissant de témoignages de violences sexuelles montrent que, loin d’être des cas isolés commis par des individus malades ou des monstres, il s’agit d’une oppression systématique, reproduite et légitimée par les institutions et la structure sociale patriarcale, ce qui signifie que l’État est le premier responsable.

Et d’autre part, et aujourd’hui nous pouvons le justifier plus que jamais par des cas concrets vécus pendant ces 45 jours de grève, l’appareil répressif qui défend un système qui viole, exploite, précarise et tue les femmes, ne pourra jamais être une solution à l’oppression de genre. On ne peut faire aucune confiance aux « forces de l’ordre » qui tabassent et humilient celles qui luttent contre la précarité et pour un changement de société, comme ce fut le cas pour Irène, une mère isolée de deux enfants qui a été violemment agressée lors de la manifestation du 10 janvier.

C’est tout le système, ses lois, ses ordonnances, ses mesures d’austérité, ses politiques impérialistes et ses violences policières, qui attaquent les femmes et favorisent et légitiment leur soumission.


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