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Laure M. du collectif Krasnyi et membre du Parti Socialiste de Lutte

"En Belgique, la coupe est pleine !"

Le 24 mai, en Belgique, à l’appel des trois syndicats nationaux (FGTB, CSC, CGSLB), a eu lieu une manifestation nationale en front commun. Elle a marqué le début d’un plan d’action s’étendant jusqu’à la grève nationale prévue pour le 7 octobre, et ce, contre le gouvernement et ses réformes imbuvables.

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Cette manifestation a regroupé des dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs et a démontré le potentiel pour une mobilisation massive contre ce gouvernement.

Depuis lors, et d’ici le 24 juin (prochain rendez vous national de mobilisation autour d’une grève générale appelé par la FGTB), de nombreuses actions et grèves éclatent dans tout le pays.

Différentes centrales syndicales régionales (les services publics à Bruxelles et en Wallonie) appellent à la grève au finish, jusqu’à la chute du gouvernement.
Les gardiens de prison, les cheminots, les postiers, les pompiers, les administrations communales, nombreux sont ceux qui sont partis en grève, et prévoient encore de débrayer d’ici là.

Il y a fort à parier que le 29 septembre (rendez-vous pour une manifestation nationale à Bruxelles), soit bien plus massif si les actions et les grèves continuent de s’amplifier.

Le ras le bol est généralisé.

Après le gel de l’indexation des salaires et l’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans, s’est ajouté la « loi Peters », une sorte de loi travail dans laquelle le gouvernement souhaite la fin des 38 heures semaine règlementaires (avec l’introduction possible de 45 heures semaines grâce à l’annualisation du temps de travail). Tout cela sans parler de la limitation des conditions pour percevoir des allocations sociales, les maladies de longues durées, ou encore des coupes budgétaires dans les services publics… Même les magistrats se manifestent face à ce qu’ils appellent « un Etat voyou » qui désinvesti la justice, la rendant inaccessible et inefficace.

En fait, personne n’est épargné, le gouvernement mène des attaques frontales à coup de bulldozer sur l’ensemble des conditions de travail et de vie de la population. Et tout comme le gouvernement français, le gouvernement belge semble bien décidé à camper sur ses positions et à appliquer le programme du patronat.

En plus des attaques généralisées, chaque secteur est la cible de plans d’austérité sans précédent. Pour ne citer que quelques exemples, les cheminots sont confrontés à un plan d’économies de plusieurs milliards, une réduction du personnel prévue pour 2017, la suppression de jours de récup… Les enseignants francophones apprennent que nombre d’entre eux vont perdre leur job après plusieurs années de loyaux services, sous prétexte qu’ils n’ont pas le « bon diplôme », et si ils ne sont pas virés, alors ils pourront se retrouver avec une baisse de salaire pouvant aller jusque 280 euros par mois !

Alors évidemment, dans ce contexte explosif les luttes émergent et convergent. La nécessité de renverser le premier ministre et son gouvernement sonne de plus en plus comme une évidence.

Et cette fois ci, l’occasion doit se concrétiser, l’enjeu est de taille pour le nouveau plan d’action. Cette fois, il faudra aller jusqu’au bout et ne pas réitérer les mêmes erreurs qu’en 2014, lorsque le pays s’était mobilisé dans un plan d’action crescendo, passant d’une manifestation nationale à des grèves provinciales jusqu’à la grève nationale, pour finalement s’arrêter là sans rien obtenir. Il s’en était pourtant fallu de peu.

Les regards sont aussi bien évidemment tournés vers la France qui montre l’exemple. La volonté de créer des ponts et de faire converger ces luttes est d’ailleurs perceptible.

En Belgique comme en France, c’est à coup de politiques ultra-sécuritaires et austéritaires que les gouvernements agissent au service du patronat. Pourtant alors que la lutte de classe s’échauffe, il est temps de rappeler qui créent les richesses et d’avoir enfin voie au chapitre !

Laure M. du collectif Krasnyi et membre du Parti Socialiste de Lutte


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