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PATRONS VOYOUS

En pleine crise économique, Amazon enregistre 386,1 milliards de dollars de ventes

Ces chiffres n’ont pas de sens tellement ils sont faramineux : en 2020, Amazon augmente son chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de dollars pendant que la paupérisation dans le monde ne cesse d’augmenter. Retour sur un contraste scandaleux.

Agapé

3 mai 2021

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Crédits photo : AFP

C’est officiel, en février dernier, le géant de la vente en ligne annonce ses résultats : 386,1 milliards de dollars de ventes nettes sur l’exercice 2020. Par comparaison, cela correspond à environ 5 fois le budget alloué à l’Éducation nationale, en France, en 2020 Ce chiffre vient contraster avec la réalité sociale de la crise sanitaire et économique qui fait plonger des millions de personnes dans l’extrême précarité. Aujourd’hui, ce n’est pas moins d’un millions de personnes en France qui ont basculé dans la pauvreté et qui viennent s’ajouter aux quelques 9,3 millions de personnes vivant déjà en dessous du seuil de pauvreté monétaire

Jeff Bezos peut se frotter les mains et se satisfaire de ses chiffres records : mais à quel prix ?

Un monopole du marché écrasant toute concurrence, des conditions de travail désastreuses et une empreinte écologique dont l’environnement pâtit. C’est la réalité du succès d’Amazon. En effet, avec une implantation, notamment en France, de plus en plus importante, le géant américain fait de l’ombre à la concurrence. A chaque nouvelle implantation d’entrepôt, c’est un vent glacial qui souffle dans le dos des petits commerces de proximité. Déjà dans la tourmente après plusieurs scandales pour des soupçons de pratiques anticoncurrentielles (2 enquêtes en cours à la Commission Européenne), le géant de la vente en ligne profite du soutien des pouvoirs publics pour continuer d’étendre son empire. Dans un contexte sanitaire qui impose aux petits commerçants de proximité de fermer leurs portes, les obligeant à redoubler d’efforts pour vendre leurs produits (se convertir et investir dans le click and collect par exemple) c’est un boulevard laissé par le gouvernement au géant de la vente en ligne pour imposer sa domination sur le marché. Une situation qui oblige de plus en plus de petits commerçants à passer par l’intermédiaire… d’Amazon, pour gagner en visibilité, en contrepartie du paiement d’une commission à Jeff Bezos. Une situation irréaliste en pleine crise sanitaire et économique.

En plus d’imposer sa domination à travers le monde, Amazon soumet ses employés à une pression quotidienne grandissante. Des conditions de travail qui ont déjà fait scandale, permettant à l’entreprise de vendre toujours plus et de plus en plus vite. En mars 2021 on apprenait que des employés d’un entrepôt en Alabama étaient obligé d’uriner dans une bouteille pour tenir la cadence au risque de se faire licencier s’ils ne respectaient pas les créneaux horaires stricts imposés par l’entreprise. Des pratiques que le géant de l’e-commerce a totalement niées sur Twitter. Pourtant, plusieurs témoignages avaient révélé les pratiques scandaleuses de la multinationale sur Vice : ils expliquent devoir par exemple livrer jusqu’à 300 colis par jour, sur une plage horaire de 10h, sans quoi on estime qu’ils n’ont pas fait leur travail. C’est sans parler de l’impact psychologique, des traumatismes liés à la pénibilité et à la répétitivité des taches dont souffrent aujourd’hui les travailleurs. Un rapport, mené par le cabinet Syndex de Février à Avril basé sur 256 salariés de l’entrepôt logistique de Montélimar, démontre notamment que 44% des employés sondés déclarent avoir consulté leur médecin traitant pour un problème lié à leur travail. Des conditions de travail plus que déplorables qu’il faut dénoncer malgré la répression anti-syndicale importante que déploient les directions, à l’image de la lutte menée par les travailleurs d’Alabama pour tenter de monter le premier syndicat dans l’entreprise.

L’environnement connaît, lui aussi, le prix à payer pour que l’entreprise atteigne une rentabilité optimale. Même si le milliardaire de la multinationale annonce vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, on peut constater que les moyens employés par l’entreprise sont loin d’être respectueux de l’environnement. Il faut dire que ce sont des milliers de camions aujourd’hui qui permettent à Amazon d’acheminer et de livrer ses produits. Des produits qui, parfois, traversent l’ensemble de la planète avant d’être reçus par le consommateur. S’ajoute à cela une surproduction volontaire, en stimulant la demande et en cassant les prix, afin de toujours augmenter ses profits, et en détruisant la planète. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie), la consommation du type d’objets vendus sur Amazon, comme les télévisions, les smartphones, l’électroménager ou les vêtements représente un quart des émissions à effet de serre de la population française. Dans un contexte ou la question écologique (dont se servent les multinationales pour faire du green-washing) est centrale pour l’ensemble de la société, notamment dans la jeunesse, il faut dénoncer les pratiques scandaleuses, au nom du profit, qu’emploient le géant états-unien.

C’est dans un contexte sanitaire et économique qui précarise le monde entier que l’on observe le contraste entre deux mondes : celui d’une minorité qui augmente ses profits de façon exponentielle en exploitant la classe travailleuse et en détruisant la planète et une majorité qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Ces chiffres sont aussi le témoignage d’un antagonisme entre ces 2 mondes : ceux qui possèdent les moyens de production et les richesses et ceux qui se font exploiter par cette minorité. Plus que jamais la question de l’expropriation des moyens de production et du contrôle ouvrier sur la production doit être posée. Une production non plus guidée par le profit mais par les besoins réels de la population.


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