Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse
En grève depuis près de deux semaines, les salariés du site Latécoère de Montredon sont mobilisés contre un plan de délocalisation qui menace 150 emplois. Une grève reconductible suivie qui met la production à l’arrêt comme le racontait Thierry, ouvrier sur l’usine de Montredon, à notre micro : « Ils ne tiendront pas un mois sans nos pièces, dans les usines que l’on livre, ils n’ont plus rien à contrôler, à peindre... Leurs usines ne peuvent pas fonctionner sans nous ».
Ainsi, après avoir ignoré les grévistes, la direction a finalement cherché à les rencontrer en fin de semaine dernière. Les salariés mobilisés avaient décidé de continuer la grève et ont préféré organiser une rencontre pour ce lundi 24 avril. Ces derniers avaient décidé collectivement d’une délégation de 5 grévistes, tous non syndiqués, pour aller rencontrer la direction à 11 heures ce lundi matin.
. @RafaelCherfy en direct du site de Latécoère Montredon où les salariés sont en grève reconductible depuis le 12 avril contre la délocalisation de leur usine.
Après avoir ignoré les grévistes, la direction a finalement reculé et reçoit une délégation de grévistes à 11 h. pic.twitter.com/1bjLjz4B2u
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 24, 2023
Après plus d’une heure de discussion, la délégation est revenue sur le piquet de grève. Ces derniers racontent avoir présenté leurs revendications : améliorer le préavis en faveur des salariés en cas de départ, obtenir le maintien des salaires en cas de changement de postes et une prime de 20 000 euros en guise de « dédommagement ». La direction n’a répondu à aucune des demandes au prétexte que ce n’était pas possible financièrement.
Pire, la direction est allée jusqu’à accuser les grévistes de « faire couler la boîte si la grève venait à continuer ». Une provocation honteuse alors même que c’est cette direction qui est en train de détruire des emplois avec la délocalisation, et cela après avoir été gavée d’argent public. « C’est le monde à l’envers » s’exclame un des grévistes pendant que la délégation raconte les négociations.
Face au mépris sans limite de la direction, les salariés ont donc décidé de continuer la grève avec un vote à la quasi-unanimité. Aussi, il a été voté de demander l’appui des syndicats pour mener les négociations, même si l’accord GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels), signé dans le dos des salariés par FO et la CFE-CGC, laisse un goût amer à de nombreux grévistes.
? LATÉCOÈRE DELOCALISE L'USINE MAIS ACCUSE LES GRÉVISTES DE COULER L'ENTREPRISE ?
Dominique, gréviste de l'usine de Montredon, revient sur le rendez vous avec la direction au micro de @RafaelCherfy ? pic.twitter.com/4AvmAUDZo6
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 24, 2023
Face au mépris de la direction, les ouvriers de l’usine de Montredon, sont déterminés à continuer le combat. En grève reconductible depuis le 12 avril, la question financière devient de plus en plus un enjeu crucial. C’est dans ce sens qu’ils en appellent à la solidarité financière avec une caisse soutien pour laquelle nous invitons chaque lecteur et lectrices de notre journal à contribuer.
Georges, gréviste de Latécoère Montredon, en appelle à la solidarité après plus d'une semaine et demi de grève reconductible :
"Pour les gens qui ont une famille, qui sont en grève depuis une semaine et demi, on appelle à une petite participation"https://t.co/GOaSS90dfD pic.twitter.com/eSmNEQ7KKi
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 24, 2023
Face à une direction qui méprise les salariés et détruit des emplois tout en se gavant d’argent public, les grévistes de Montredon ont mille fois raison de se battre. Ce n’est en aucun cas aux travailleurs de payer la crise ! À l’inverse, nous devons refuser tous les licenciements qui ne feront qu’alimenter le chômage de masse. Alors que la direction refuse la moindre concession, seul la nationalisation sous contrôle ouvrier de Latécoère, sans indemnité ni rachat, pourra permettre d’imposer une autre issue et enrayer la machine à licencier.
Le patronat, le gouvernement et les politiciens locaux sont évidemment ouverts à négocier toutes les modalités tant que ce sont les travailleurs qui paient la crise. À l’inverse, c’est au patronat de payer la crise et aux travailleurs de reprendre leurs affaires en main ! Non à la délocalisation !