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Plus de 600 personnes présentes

Énorme succès du meeting de convergence « contre Macron et son monde » au Mirail à Toulouse

Ce mardi 10 avril, l'Université du Mirail accueillait plusieurs secteurs en lutte pour une soirée placée sous le signe de la convergence. Plus de 600 personnes sont passées tout au long de la soirée.

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Le Mirail, fac bloquée, fac vivante !

« Du rail au Mirail, la convergence des buts ». Une grosse banderole surplombe la tribune du meeting. Sur les murs, de nombreux messages politiques ornent l’amphi. Plusieurs centaines d’étudiants mais aussi de travailleurs circulent dans l’université du Mirail ce 10 avril. On croise des cheminots, des infirmières, des demandeurs d’asile. Des musiciens de la fac jouent pour le plus grand plaisir de celles et ceux qui attendent déjà le début des festivités. Pas de doute : le Mirail, fac bloquée depuis plus d’un mois, n’a rien d’une fac morte. Bien au contraire. 

Organisé par le comité de mobilisation des étudiants du Mirail, le grand meeting concert « Contre Macron et son monde » aura été une belle réussite. Plus de 600 personnes sont passées, et de nombreux secteurs actuellement en lutte ont pu se rencontrer tout au long de la soirée. Cheminots, personnels du CHU, lycéens, personnels de l’université, étudiants de Montpellier présents lors de l’attaque fasciste, avocates en grève, les intervenants ont défilé dans une ambiance pour le moins électrique, qui témoigne bien de la colère et de la détermination de ces secteurs actuellement en grève ou en mobilisation.

Ce ne sont pas juste des fascistes qui sont venus saboter une corpo qui occupait un amphi pour réclamer plus de café. Pour ça, ils n’auraient rien fait. S’ils sont venus, c’est parce que c’est soit disant des « gauchistes », mais surtout ils sont venus parce que ce sont des briseurs de grève. Ces gens-là sont venus parce qu’on est en lutte et c’est la même chose avec les policiers. Quand la police évacue des amphis, on en fait pas un scandale national, pourtant ils exercent le même rôle : briseurs de grève

Arnaud, étudiants mobilisé de Montpellier

Macron n’a qu’à bien se tenir...

Alors que le gouvernement et les médias dominants ne cessent de rabâcher que la convergence n’est qu’une formule creuse, c’est tout l’inverse qui a été démontré ce soir au Mirail. Toutes les interventions sont revenues sur la nécessité de s’allier contre Macron et son gouvernement, et c’est bien par ça que la convergence débute : comprendre qu’il s’agit du même Macron qui attaque les jeunes et envoie ses flics les réprimer, du même Macron qui ouvre un bras de fer avec les travailleurs du rail, du même Macron qui casse l’ensemble des services publics et de nos acquis. Et c’est donc bien ensemble et main dans la main qu’il s’agit d’y répondre ! 

Récemment, il y a le président de la cour d’assise de Nice qui a traité les avocats [grévistes] de « cheminots en robe noire ». Et nous on revendique ça, on est des cheminots et cheminotes en robe noire

Claire, membre du Syndicat des Avocats de France (SAF)

Dans le cadre de ce meeting, les cheminots tenaient une place centrale. Jérôme, de la CGT Cheminots, et Karim, de Sud Rail, ont ainsi pris la parole. L’explication des tenants et aboutissants de la réforme, qui contrairement à ce que disent les médias dominants, préparent à la privatisation du rail, ainsi que la nécessité d’un combat d’ensemble contre Macron et son gouvernement, était au centre des deux interventions. De plus, les « marcheurs » d’Ariège, à savoir trois cheminots se rendant à Paris à pied pour médiatiser le combat actuel pour un service public du rail de qualité, étaient également présents, dans une ambiance surchauffée.

Le premier point de convergence, c’est quand même notre président, qui a décidé que la France était quelque chose qui ne « fonctionne pas trop bien ». Le premier exemple de déficience, ce sont les grandes entreprises hautement subventionnées, défiscalisées, comme Véolia ou Bolloré […] On a un directeur des ressources humaines qui est Édouard Philippe et tout ce qu’il y a au milieu ne sert à rien. Et bien je suis désolé, la France ce n’est pas une entreprise et nos vies ne sont pas des entreprises

Karim, cheminot gréviste syndiqué à Sud Rail

Et parce que notre combat est politique, qu’il porte en lui les germes d’un autre projet de société, aux antipodes de celui de Macron. Un projet de société où le chômage de masse laisserait place au partage du travail, où les services publics seraient de qualité et accessible à tous, où l’université serait réellement ouverte et tournée vers nos intérêts, bref où le droit de vivre et de vivre bien serait garanti à tout le monde. 

En vérité, ce sont des milliards d’euros qui sont retirés du secteur de la santé, à l’image de ce qui se passe dans les autres secteurs du service public, notamment l’Éducation. On est tous dans le même bateau aujourd’hui, on vit tous les mêmes souffrances

Pauline, syndiqué à la CGT du CHU de Toulouse

Ce n’est qu’un début

À la suite des interventions à la tribune, la parole a été ouverte à l’ensemble des personnes présentes dans l’amphi. Toute les interventions, d’étudiants mais aussi d’autres secteurs de travailleurs, du Front Social Ariègeois, convergeaient sur une idée claire : Il s’agit de s’unir, derrière les cheminots, pour une lutte d’ensemble contre le gouvernement Macron et l’ensemble des réformes de ce gouvernement néo-libéral. La question des demandeurs d’asile, et la nécessité que la lutte prenne en charge la bataille contre la loi asile et migrations de Gérard Collomb, a également était abordée, et ce alors qu’un espace d’occupation pour les migrants ait été ouvert il y a quelques semaines sur le campus du Mirail.

C’est un seul et même Macron qui nous envoi les flics, qui cherche à dézinguer le rail, qui met sous tutelle le Mirail, qui asphyxie la santé, qui essaye de casser le peu de droits qui nous restent et j’en passe. En attaquant tous ces secteurs-là, et en premier lieu les cheminots qui sont un peu la dernière digue, ils essayent de nous monter les uns contre les autres, en disant qu’il y a des privilégiés. Moi, je n’ai pas envie qu’il vous retire le statut. J’ai envie de lutter pour l’étendre à toutes les travailleuses et les travailleurs

Anna, étudiante au Mirail et syndiquée à Solidaires EtudiantEs

Le débat aura également permis de fixer quelques perspectives pour la suite, à commencer par la journée du 13 qui sera une journée de convergence entre les étudiants et les cheminots sur Toulouse. Mais aussi avec la manifestation organisée samedi 14. De nombreux rendez-vous sont échangés, et c’est par un « tous ensemble grève générale » scandé par plusieurs centaines de personnes que le meeting s’est achevé. 

Après un moment festif autour d’un verre et en dansant au rythme des groupes de musique qui se sont succédés, de nombreux étudiants mais aussi quelques travailleurs dont des cheminots sont restés dormir sur le campus de l’université. A l’heure où le gouvernement assume sa volonté d’envoyer les flics déloger les étudiants grévistes qui occupent plusieurs universités en France, comme c’est le cas à Strasbourg ou encore à Tolbiac, c’est une belle preuve pratique des liens de solidarité et de notre détermination à nous battre jusqu’à la fin, pour faire tomber Macron et son gouvernement. 


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