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#DayWithoutImmigrants

Entreprises fermées, écoles vides… 24 heures de grève de travailleurs immigrés aux Etats-Unis

Jeudi 15 février, des travailleurs immigrés ont été appelés à faire grève pendant 24 heures, obligeant de nombreuses entreprises à fermer et voyant les salles de classe de nombreuses écoles se vider. A travers le pays, des travailleurs immigrés ont refusé de travailler, d’aller en cours ou d’acheter quoi que ce soit afin de démontrer que l’économie états-unienne est fortement alimentée par la main-d’œuvre immigrée. Ivan Matewan

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Le mouvement est né en réponse à la politique anti-immigrés de Trump – de l’expansion du mur longeant la frontière entre le Mexique et les États-Unis à l’interdiction d’entrée des ressortissants de sept pays à dominante musulmane sur le territoire nord-américain (dont l’avenir se joue toujours devant les tribunaux) ou encore aux raids anti-immigrés récents lors desquels des centaines de travailleurs sans papiers ont été détenus et qui ont répandu une peur grandissante au sein de la communauté des immigrés.

Cette politique n’est pas nouvelle : l’administration Obama a déporté plus de travailleurs sans papiers que n’importe quel autre président dans l’histoire du pays – plus de 2,5 millions ! Cependant, un tel niveau de résistance ne s’est pas exprimé depuis la vague de manifestations qui a fait éruption en 2006.

Lundi 13 février, la ville de Milwaukee dans le Wisconsin avait déjà connu une « journée sans immigrés » massive. Environ 10 000 personnes sont descendues dans les rues pour protester. Ce jeudi, des milliers d’autres personnes ont suivi l’exemple.

Quelques entreprises ont fermé leurs portes en solidarité. Mais beaucoup d’autres ont été obligés de fermer car leurs employés se sont mis en grève. Notamment, de très nombreux restaurants McDonalds n’ont pas pu ouvrir leurs portes ce jour-là.

Selon le Pew Research Center, les travailleurs sans papiers représentent environ 9 % des salariés dans les industries de l’hôtellerie et de la restauration. Au moins 11 millions de sans-papiers vivent aux États-Unis, et la force de ces immigrés quand ils sont organisés en tant que travailleurs est impressionnant.

La grève a même touché les affaires quotidiennes de la caste politicienne à Washington. Au Pentagone, l’espace de restauration n’a pas ouvert pour fait de grève.

La journée sans immigrés a également touché de nombreuses écoles à travers le pays. De milliers d’élèves ont débrayé pour participer aux rassemblements et manifestations de rue.

Depuis l’élection de Trump, des lycéens organisent régulièrement des débrayages contre ses mesures les plus réactionnaires. Benji Marin, un élève de Sunset Park High School, à Brooklyn dans le New York, a expliqué : « En partie, c’est l’organisation des élèves eux-mêmes. Mais on a aussi entendu que les professeurs comprennent ce qui se passe et ils nous encouragent à le faire si on veut manifester… » À Grand Rapids, dans le Michigan, certains districts scolaires ont annulé les cours car tant les salles de classe étaient vides.

Mais ce n’était pas une grève passive – des manifestations importantes ont eu lieu dans les villes les plus importantes du pays.

Même un musée d’art a tenu à exprimer sa solidarité avec les travailleurs d’origine immigrée ou sans papiers. Le Davis Museum at Wellesley College dans le Massachusetts a enlevé toutes les œuvres d’art créées ou données par des immigrés, drapant les murs d’un tissu noir sur lequel on pouvait lire « Créée par un immigré ».

Ces manifestations rejoignent un mouvement de protestation plus large. D’autres journées sans immigrés arriveront certainement dans un avenir très proche.


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