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Vague de froid

Et du côté de notre classe, elles correspondent à quoi les « températures ressenties » ?

Alors que fleurissent des articles sur l’énigmatique « température ressentie » durant la vague de froid qui approche, nous nous posons la question, face à ce questionnement légitime, de ce que vont être ces vagues de froid pour les plus précaires de notre classe.

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Crédit photo : capture d’écran de Moi, Daniel Blake de Ken Loach

Si la température ressentie peut être scientifiquement calculée par la force du vent, entre autres calculs scientifiques, en termes économiques cette fois, on peut se permettre de prédire qu’elle ne sera pas la même pour tout le monde.

Selon l’Insee, 19 % des ménages déclaraient en 2013 avoir eu froid dans leur logement pour des raisons financières dans la majeure partie des cas. L’Observatoire national de la précarité énergétique estime à 1 million les ménages qui sont gravement touchés par une incapacité à se chauffer correctement par manque d’argent, et 5,6 millions en situations de précarité énergétique.

Ce qu’on appelle « précarité énergétique » englobe les ménages n’ayant pas un accès normal ou régulier aux sources d’énergie pour satisfaire leurs besoins, pour cause, soit d’un logement vétuste ou du moins mal équipé, soit d’une impossibilité financière pour se le permettre.

Baisser ou couper le chauffage, faire des concessions sur les pièces à chauffer en priorité, et attendre que le temps se réchauffe, voilà à quoi vont être réduits les personnes ou familles les plus précaires, sous peine de se retrouver avec des factures impayables, ou sans moyens pour payer le loyer et le reste. Et un petit loyer est aussi souvent synonyme de logement mal-isolé, encore plus dur et coûteux à chauffer.

Entre 1979 et 2006, les « dépenses contraintes » (logement, eau, gaz, électricité) sur le revenu total du budget ont pratiquement doublé pour les classes populaires et moyennes, passant de 20-25 à 38-48 %. Un taux que les plus riches ont à peine vu bouger au niveau de leur dépenses, quantité d’argent oblige.

Et il ne s’agit pas uniquement d’une question d’inconfort (très inconfortable par ailleurs), mais bien de dignité et surtout de santé. Car si on peut parler d’une précarité énergétique, c’est surtout d’une précarité généralisée dont il est question. Précarité qui implique de ne pas pouvoir se chauffer, de ne pas pouvoir faire face aux dégradations que cela entraîne dans son habitat (moisissure, etc), de ne pas pouvoir accéder non plus aux soins en cas de maladie, etc.

Et cette vague va surtout frapper de plein fouet toutes les personnes n’ayant pas de logement. 48 personnes SDF ont déjà été retrouvés mortes depuis le 1er janvier - et les estimations sont basses - dans un pays où en janvier 2014, 2.640.000 logements étaient vacants, et où les députés reçoivent 1200€ d’indemnités supplémentaires pour se loger à Paris.


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