×

En solidarité avec les travailleurs migrants

Etats-Unis. Appel à fermer les universités contre la politique de Trump le 1er mai

Professeurs, étudiants et intellectuels reconnus ont lancé une campagne appelant à fermer les universités le 1er mai, jour de la fête des travailleuses et des travailleurs. Aux Etats-Unis, cette journée n'est pas fériée. Nancy Fraser, Judith Butler, Cornell West, Etienne Balibar, entre autres, entourés de nombreux étudiants, font partie des premiers signataires.

Facebook Twitter

Nous relayons ci-dessous cet appel à la grève et à des actions de lutte, intitulé « Academics and Students Call for a Nationwide University Shut Down on May Day, et publié originellement sur Left Voice.

Cette pétition circule actuellement parmi les étudiants, personnels et professeurs aux Etats-Unis. Face à un climat dans lequel augmentent l’intolérance et la violence, nous appelons la communauté universitaire à cesser toute activité et à agir en solidarité avec la grève des travailleurs immigrés, en ce premier mai.

Nous faisons face à un moment de grande incertitude. Les mesures de sécurité sociale et les droits de base sont remis en cause avec une rapidité plus grande encore que ne le permettaient les interventions légales et législatives traditionnelles. Des millions de migrants vivent sous la menace quotidienne d’être séparés de leurs familles et communautés par des raids intensifiés du ICE (Contrôle de l’immigration et des douanes).

De nombreuses attaques auxquelles nous faisons face affectent directement l’université. Les arts, les humanités, les sciences, subissent des coupes budgétaires, ainsi qu’une attaque contre le concept même de liberté de la recherche. Les enquêtes concernant le changement climatique sont exclues du domaine public, les budgets des universités sont pris en otage par les gouvernements des Etats, et nous sommes sous la menace de subir des représailles de la part du gouvernement fédéral. Les suprémacistes blancs prennent l’offensive pour commettre des crimes sur nos campus, et de tels faits sont minimisés dans le débat national.

Le premier mai 2017 sera un jour de lutte contre l’administration de Trump et les conditions structurelles dans lesquelles il a émergé. Un jour où les travailleurs de tout le pays, salariés et chômeurs, entreront en grève, manifesteront, se rassembleront, et feront entendre nos voix contre le sexisme, le racisme, la xénophobie et l’homophobie de cette administration et contre le système global de production qui les rend possible. Les travailleurs migrants prendront la tête de cette offensive, des centaines de milliers d’entre eux ont déjà appelé à la grève, et plusieurs centaines de milliers d’autres sont attendus, dans ce qui peut être la plus grande grève de l’histoire des Etats-Unis.
Nous appelons la communauté universitaire à faire vivre la promesse d’une plus haute éducation, en arrêtant les activités pour le premier mai, comme acte de solidarité. Alors que les forces productives de la nation arrêteront le travail pour cette journée d’action, les universités doivent s’arrêter aussi, car les travailleurs et les étudiants salariés de nos campus connaissent bien la brutalité des politiques néolibérales et la précarisation des conditions de travail, tandis que certains des étudiants font d’ores et déjà face à la terreur des raides de l’ICE.

Nous appelons les universités de tout le pays à s’engager dans cette action ce premier mai, pour que les étudiants, les travailleurs et les professeurs – américains ou étrangers, avec ou sans papiers – puissent participer à ce jour de manifestations, et à des « teach-ins » (cours ouverts, alternatifs), en solidarité avec « Le jour sans les migrants » (nom qu’a pris le jour de grève des travailleurs migrants, ndlt). Nous appelons les administrateurs d’universités et les professeurs à annuler les cours, fermer les bureaux, et reporter les activités de maintenance, pour démontrer notre solidarité avec les travailleurs migrants, et notre soutien à leurs stratégies de résistance.

En tant qu’administrateurs, nous nous engageons à cesser tout activité normale à l’université pour permettre aux professeurs, travailleurs et étudiants de participer à ce moment d’engagement, sans perte de salaire ni représailles.

En tant que professeurs, nous nous engageons à organiser des « teach-in » ou à rejoindre nos étudiants participant aux manifestations, à la place des cours habituels.

En tant que travailleurs de l’universités, nous nous engageons à ne pas travailleur et à permettre aux étudiants salariés de faire de même.

En tant qu’étudiants, nous nous engageons à participer aux « teach-in », aux manifestations, au lieu d’aller en cours.

En tant que membres de la communauté universitaire, nous nous engageons à agir pour soutenir tous ceux qui feraient face à des représailles pour leur participation à cet arrêt de travail ou à d’autres actions lors de ce premier mai.

Solidairement,
Linda Martín Alcoff (CUNY and International Women’s Strike)
Sonia E. Alvarez (University of Massachusetts Amherst)
Amanda Armstrong (University of Michigan and IWS)
Elisabeth Armstrong (Smith College)
Cinzia Arruzza (The New School and IWS)
Colleen Asper (Yale University and IWS)
William Aviles (University of Nebraska at Kerney)
George Baker (UCLA)
Etienne Balibar (Columbia University)
Joel Beinin (Stanford University)
Seyla Benhabib (Yale University)
Tithi Bhattacharya (Purdue University and IWS)
Omri Boehm (New School for Social Research)
Ashley Bohrer (Hamilton College and IWS)
Yve-Alain Bois (Institute for Advanced Study)
Chiara Bottici (New School for Social Research)
Samantha Bowden (Rutgers University)
Daniel Bozhkov (Hunter College, CUNY)
Lorna Bracewell (University of Nebraska at Kerney)
Tim Brennan (University of Minnesota)
Robert Brenner (UCLA)
Natalia Brizuela (UC Berkeley)
Katarina Burin (Harvard University)
Ximena Bustamante (CUNY and IWS)
Judith Butler (UC Berkeley)
Jordan T. Camp (Brown University)
Conall Cash (Cornell University)
Benoit Challand (The New School)
Ajay Singh Chaudhary (Brooklyn Institute for Social Research)
George Ciccariello-Maher (Drexel)
Christen Clifford (The New School)
Joshua Clover (UC Davis)
Gus Cochran (Agnes Scott College)
Drucilla Cornell (Rutgers University)
Alice Crary (New School for Social Research)
Altha Cravey (University of North Carolina at Chapel Hill)
Simon Critchley (New School for Social Research)
Elyse Crystall (University of North Carolina at Chapel Hill)
Erik Davis (Macalester College)
Rochelle Davis (Georgetown University)
Jodi Dean (Hobart and William Smith College)
Doreen Densky (New York University)
Alexis Dianda (The New School and IWS)
Ashley “Woody” Doane (University of Hartford)
Kate Doyle Griffiths (CUNY and IWS)
Susana Draper (Princeton University and IWS)
Mark Driscoll (University of North Carolina at Chapel Hill)
Lisabeth During (Pratt Institute)
Zillah Eisenstein (Ithaca College and IWS)
Arturo Escobar (University of North Carolina at Chapel Hill)
Samuel Farber (CUNY)
Liza Featherstone (Brooklyn College)
Rochelle Feinstein (Yale University)
Erik M. Fink (Elon Law School)
Kevin Floyd (Kent State University)
Amy Foerster (Pace University)
Erik Forman (CUNY/SUNY)
Hal Foster (Princeton University)
Frances Fox Piven (CUNY)
Anne-Lise Francois (UC Berkeley)
Nancy Fraser (New School for Social Research and IWS)
Elaine Freedgood (New York University)
Eli Friedman (Cornell University)
Charles Fruehling Springwood (Illinois Wesleyan University)
Coco Fusco (University of Florida)
Christina Gerhardt (University of Hawai’i at Mānoa)
Jeremy Glick (Hunter College)
Jeff Goodwin (New York University)
Andrej Grubacic (California Institute of Integral Studies)
Melissa Gruver (Purdue University)
Lisa Guenther (Vanderbilt)
John Gulick (Brooklyn College, NYC College of Technology)
John Halle (Bard College)
Marc Handelman (Rutgers University)
Donna Haraway (UC Santa Cruz)
David Harvey (CUNY)
Christina Heatherton (Trinity College)
Nancy Holmstrom (Rutgers University, Emerita)
Christopher Isett (University of Minnesota)
Aaron Jaffe (Juilliard and IWS)
Aaron Jakes (New School for Social Research)
Joy James (Williams College)
Pranav Jani (Ohio State University)
Donna V. Jones (UC Berkeley)
Branden W. Joseph (Columbia University)
Susan Kang (John Jay CUNY)
Rebecca Karl (New York University)
Joe Keady (University of Massachusetts at Amherst)
Robin D. G. Kelley (UCLA)
Deepa Kumar (Rutgers University)
Despina Lalaki (CUNY)
Kristin Lawler (College of Mount Saint Vincent)
Nicole Legnani (Princeton University)
Zachary Levenson (UC Berkeley)
William S. Lewis (Skidmore College)
Jacques Lezra (New York University)
Laura Y. Liu (The New School)
James Livingston (Rutgers University)
Lisa Lowe (Tufts)
Stephanie Luce (CUNY)
Dana Luciano (Georgetown University)
Yolanda Martinez-San Miguel (Rutgers University)
Liz Mason-Deese (University of Mary Washington and IWS)
Todd May (Clemson)
Michael McCarthy (Marquette University)
Yates McKee (CUNY)
Eduardo Mendieta (Penn State)
Frann Michel (Willamette University)
Karen Miller (La Guardia Community College, CUNY)
Adam Miyashiro (Stockton University)
Jason W. Moore (Binghamton University)
Bill V. Mullen (Purdue University)
Premilla Nadasen (Barnard, Columbia University)
Karen Ng (Vanderbilt)
Dmitri Nikulin (New School for Social Research)
Michelle Esther O’Brien (New York University)
Kevin Ohi (Boston College)
Johanna Oksala (University of Helsinki, Pratt Institute)
Amy Abugo Ongiri (Lawrence University)
Yekaterina Oziashvili (Sarah Lawrence)
Dushko Petrovich (School of the Art Institute of Chicago)
Ross Poole (New School for Social Research)
Charles Post (CUNY)
Vijay Prashad (Trinity)
Jasbir Puar (Rutgers)
Michael Principe (Middle Tennessee State University)
Sid Ray (Pace University)
Eliza Rodriguez y Gibson (Loyola Marymount University)
Avital Ronell (New York University)
Andrew Ross (New York University)
Maria Josefina Saldaña-Portillo (New York University)
Matt Saunders (Harvard University)
Mira Schor (Parsons The New School for Design)
Catherine V. Scott (Agnes Scott College)
Nandita Sharma (University of Hawai’i at Mānoa)
Wilson Sherwin (CUNY)
Jeffrey Skoller (UC Berkeley)
Anthony Paul Smith (LaSalle University)
Ann Snitow (Lang College, The New School)
Eva Soto Perelló (Portland State University)
Carol Stabile (University of Oregon)
Keeanga-Yamahtta Taylor (Princeton University and IWS)
Millie Thayer (University of Massachusetts Amherst)
Andrew K. Thompson (Fordham University)
Miriam Ticktin (New School for Social Research)
Saadia Toor (College of Staten Island)
Jennifer Tyburczy (UC Santa Barbara)
Ivonne del Valle (UC Berkeley)
William Villalongo (Cooper Union)
McKenzie Wark (The New School)
Cornel West (Harvard University, Princeton University)
Blanche Wiesen Cook (John Jay College, CUNY)
Didier William (Pennsylvania Academy of the Fine Arts)
Deva Woodly-Davis (The New School)
Rocio Zambrana (University of Oregon)
Catherine Zimmer (Pace University)


Facebook Twitter
Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Attaque contre l'Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

Attaque contre l’Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

Etats-Unis. A l'université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s'intensifie

Etats-Unis. A l’université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s’intensifie

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

Veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, ou l'hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Veto à l’adhésion de la Palestine à l’ONU, ou l’hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d'Israël

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d’Israël