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24 Gardes à vue et 27 interpellations pour clore la journée du 28 avril !

Evacuation et répression à République. Le gouvernement veut mettre fin à Nuit Debout.

Le 28 avril au soir, circulait le projet d’occuper la place de la République toute la nuit, dans la tradition amorcée le 31 mars après la première manifestation interprofessionnelle contre la« Loi Travail ». La préfecture de Paris, profondément irritée de ces Nuits Debout qui se mettent en place chaque soir place de la République depuis plus d’un mois, avait décidé d’interdire le rassemblement après minuit. Ce à quoi s’ajoutait aussi, pour ce weekend, l’interdiction de consommer de l’alcool et la fouille des sacs des participants à « l’entrée » de la place. Cécile Manchette.

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Ainsi, les Nuit Deboutistes resté.es après minuit, tout comme les forces de police, s’étaient préparé.es à passer une partie de la nuit ensemble. Dès 23h, les forces de police étaient postées tout autour de la place et la station de métro République était fermée. De leur côté, plusieurs centaines de personnes étaient prêtes à partir en manifestation sauvage, à dresser des barricades pour repousser les CRS. Elles avaient notamment érigé, dans la soirée, une structure en bois, un « château », avec inscrit en lettres noires sur fond rouge « ZAD » et « Paris soulève toi ! ».

A partir de 1h du matin, les CRS sont intervenus violemment pour déloger les occupants de la place, déterminés à rester. Des heurts et des affrontements s’en sont suivis afin de disperser les personnes présentes et de mettre un terme à cette occupation. Si la préfecture ne dénombre « aucun blessé, ni du côté des forces de l’ordre, ni de celui des manifestants », des vidéos, elles, montrent des CRS armés jusqu’aux dents distribuant de nombreux coups de matraques, généreux en gaz lacrymogène, quelques crânes en sang, et des interpellations très « musclées ». Cette « évacuation » de la nuit de jeudi à vendredi s’est soldée par 24 gardes à vue et 27 interpellations, avec la promesse de la part de la Préfecture de Police que les gardés à vue feront « l’objet de poursuites judiciaires ».

C’est un fait, la journée de mobilisation du 28 avril a été fortement réprimée : aux aurores avec l’interpellation d’une centaine de manifestant.es, lors du blocage du port de Gennevilliers par l’AG interpro de Saint-Denis et la mise en garde à vue d’un syndicaliste et d’un professeur. Puis, l’après-midi, avec des violences policières, des blessé.es, des interpellations dans toutes les manifestations interpros de France. En fin de journée avec l’évacuation du théâtre de l’Odéon et finalement avec la répression à République. Ce sont en tout, dans toute la France, près de 200 manifestant.es qui ont été interpellé.es dont plus d’une vingtaine placé.es en garde-à-vue. C’est leur libération immédiate et sans poursuites judicaires que nous exigeons.

Après presque deux mois de mobilisation contre la loi travail, la pérennisation des Nuits Debout, la multiplication des secteurs mobilisés, l’arrivée de l’EURO de football, le gouvernement est à l’offensive. Chaque action, chaque manifestation, tend à être de plus en plus encadrée, entravée et réprimée. Le gouvernement, les médias dominants, parlent de mobilisations qui s’affaiblissent et dégénèrent. Ils se focalisent sur ces « casseurs organisés » qui « attaquent et blessent la police ». Or ceci sert à légitimer toujours plus la répression policière qui ne serait là que pour « rétablir l’ordre » alors même qu’une partie de la population s’alarme de plus en plus de ces mêmes violences policières. La « dispersion » et la répression de la Nuit Debout à République s’inscrit dans cette logique : la « fête » a assez duré, les « casseurs » et les Nuit Deboutistes « qui n’ont rien dans le cerveau » doivent rentrer à la maison.

Le gouvernement essaye de discréditer la mobilisation contre la « Loi Travail » et la Nuit Debout, affirmant que le mouvement s’essouffle et qu’il est noyauté par des « casseurs ». Mais si, dans plusieurs villes le nombre de manifestants était en baisse, la mobilisation est loin de s’émousser. Le 28 avril au soir, sur cette même place de la République, se tenait une assemblée générale de convergence, caractérisée par la combativité et la détermination des personnes mobilisé.es à continuer la lutte et à converger vers la grève générale. En plus du rejet des journées de manifestation « saute-mouton », les porte-paroles des coordinations étudiantes et lycéennes ont rappelé que c’est cet isolement de la jeunesse qui l’expose à la répression policière.

A l’heure qu’il est, face à de multiples secteurs mobilisés, déterminés à lutter mais encore isolés et à une montée de la répression et des violences policières, la question est de savoir ce qui va faire plier le gouvernement, et comment nous devons nous organiser. Nous savons qu’après chaque « évacuation », Nuit Debout revient le lendemain et que, face à la montée de la répression, le sentiment anti forces de police va croître. A compter d’aujourd’hui, qu’est-ce qui va réellement leur faire peur ?

Ce qu’ils craignent véritablement c’est cette colère sociale qui monte dans les différents secteurs de la société, et que tous ces secteurs, les travailleurs.es et les étudiant.es, convergent ensemble dans les semaines, voire les jours à venir. La dynamique formulée par une porte-parole de la Coordination Nationale Etudiante, à l’AG de convergence jeudi, était d’interpeller les organisations syndicales, notamment la CGT, pour appeler à la grève générale reconductible. C’est ce que nous devons défendre, car ce qui fait peur au gouvernement, c’est qu’un maximum de gens se mette en grève et appelle à la grève générale, celle qui bloque l’économie, celle qui réclame la réappropriation des moyens de production. Ce qui les fera trembler c’est qu’on ait des rêves, des idées, des espoirs mais surtout qu’on se mobilise, qu’une avant-garde large apprenne, comment les faire devenir réalité.

Vidéo de la violente évacuation :


Evacuation musclée de Nuit Debout place de la... par leparisien


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