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Capitalisme vert

Explosion du prix du carburant : Sandrine Rousseau continue de défendre l’augmentation du prix de l’essence

Ce lundi sur BFM TV, Sandrine Rousseau a réaffirmé sa volonté d’augmenter le prix de l’essence de 6 à 10 centimes d'euros par an. Désormais rangée derrière Yannick Jadot, Rousseau persiste et signe sur une mesure anti-sociale qui vise à faire payer la crise écologique aux classes populaires.

Boris Lefebvre

18 octobre 2021

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Crédits photo : Al-DOUMY / AFP

Alors que les prix de l’essence flambent et que l’on vient de dépasser le tarif au litre à la pompe qui avait précipité les Gilets jaunes dans la rue en 2018, Sandrine Rousseau a réaffirmé, ce lundi sur BFMTV, sa volonté d’augmenter de 6 à 10 centimes d’euros par an le prix de l’essence. « Bien sûr que je le maintiens ! » a-t-elle ainsi répondu à Jean-Jacques Bourdin qui l’interrogeait à ce sujet.

Juste avant, l’ancienne candidate à la primaire EELV désormais ralliée à Yannick Jadot expliquait les mesures qu’elle défendait pour accompagner la réduction de l’usage de carburant. Des chèques-énergie supplémentaires (comme l’envisage actuellement Macron), la nécessité que les grandes multinationales « participent » et « un plan d’investissement massif en 5 ans pour pouvoir se passer de l’essence. » Des mesures limitées, qui véhiculent l’idée que nous sommes tous dans le même bateau, classes populaires et grands groupes multinationaux, et que nous devons tous nous serrer la ceinture pour faire face au « réchauffement climatique qui est un mur de béton armé dans lequel on va à grande vitesse ». « Ca fait partie des choses qui sont pas agréables dans la transition écologique » a-t-elle ainsi précisé concernant sa volonté d’augmenter le prix de l’essence.

Une écologie compatible avec la vision défendue par les grandes multinationales, déterminées à faire payer leur fausse transition écologique aux classes populaires. En ce sens, la mesure ne peut résonner que comme une insulte à une grande partie de la population, alors que celle-ci fait face ces dernières semaines à la hausse des prix de l’énergie. Comme le souligne Anasse Kazib, cheminot et candidat à la présidentielle : « On ne va pas tenir longtemps avec ces prix-là. J’ai 16 ans de permis, c’est la première fois de ma vie que je mets 97 euros de gazole pour un plein. Il reste encore 13 jours à tenir à découvert, c’est invivable ».

De son côté, Sandrine Rousseau promet que les Français auront à terme « moins de pression sur leurs revenus qu’au début ». Au vu du programme qu’elle a porté, pourtant plus radical celui de Yannick Jadot, il y a de quoi en douter. Son projet apparaissait en effet totalement subordonné aux intérêts du patronat, sans augmentations de salaires conséquentes, et sans s’attaquer aux profits des multinationales si ce n’est par des mécanismes d’incitation limités.. Dans ce cadre, il y a fort à parier qu’en cas de bras de fer avec les multinationales de l’énergie Sandrine Rousseau et Yannick Jadot se plieraient aux exigences du grand patronat.

De fait, leur projet va à l’inverse de la logique qui devrait animer un mouvement radical pour le climat qui, comme nous l’écrivions en 2019 « doit rejeter en bloc toutes les mesures qui visent à faire payer aux exploités et aux classes populaires les désastres climatiques. C’est la première des conditions pour pouvoir réaliser une alliance absolument nécessaire entre les travailleurs et les mouvements de jeunesse pour le climat qui secouent de nombreux pays du monde depuis plusieurs mois ». La contrainte par des mécanismes de marché s’appliquant de la même façon à l’ensemble de la population s’inscrit dans une écologie bourgeoise aussi punitive qu’impuissante pour imposer les transformations radicales qu’appelle la crise écologique.

Pour répondre au défi climatique, il y aura des mesures « pas agréables ». Mais ce sont les classes dominantes et les propriétaires des grandes entreprises qui amassent les profits et détruisent la planète qui en feront les frais. Contre la dépendance à l’essence, il est par exemple central de sortir des énergies fossiles et de développer massivement les transports en commun publics et gratuits. Mais cela implique d’exproprier le secteur de l’énergie sous contrôle des travailleurs pour opérer sa transformation, comme d’exproprier les grandes entreprises de l’automobile pour les reconvertir au service des besoins de transports collectifs de la population. C’est ce programme que nous portons avec la campagne ouvrière, écologique et révolutionnaire d’Anasse Kazib.


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