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Il suffit de si peu

FO et CFDT rassurés après leur coup de fil avec Edouard Philippe...

Dans l'après-midi et la soirée de ce jeudi 18 mai, Edouard Philippe a appelé successivement Laurent Berger (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Pierre Gattaz (Medef), Pierre Burban (UPA), Philippe Martinez (CGT), François Asselin (CGPME) et Luc Bérille (Unsa), représentants syndicaux et patronaux pêle-mêle, pour leur assurer l'importance qu'il accorde au « dialogue social »... De quoi rassurer ceux qui n'ont d'autre perspective que la négociation du poids de nos chaines.

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L’enfumage du « dialogue social »


« Il faut qu’on rencontre assez rapidement et le président de la République et le Premier ministre et la ministre du Travail » pour « définir le cap » a déclaré Jean-Claude Mailly, leader de FO, sur France 2. Et d’ajouter par ailleurs et de concert avec Laurent Berger que la nouvelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a « plutôt le bon profil ».

Des attentes quant aux discussions entre syndicats, patronat et gouvernement bien étonnantes quand on sait que cette promesse de « dialogue social » tient en un coup de téléphone, tandis que beaucoup d’encre a déjà coulé pour rapporter les paroles de Macron sur l’utilisation des ordonnances, ou de son bras droit Philippe qui complète subtilement ses appels doucereux à la « consultation et discussion » en affirmant dans le même temps la nécessité de « rapidité d’exécution ».

Un deuxième volet qui prend tout son sens dans la bouche de Gattaz, président du Medef, qui appelait mardi le nouvel exécutif à « aller vite », estimant que la réforme du marché du travail « est le sujet majeur de la France aujourd’hui ». Si l’on ne connaît pas encore tous les détails, le candidat Macron avait promis de donner plus de place à l’accord d’entreprise, de plafonner les indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse ou encore d’instaurer le référendum dans l’entreprise à l’initiative de l’employeur. Un projet réaffirmé par le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner qui a déclaré que l’objectif était « d’être opérationnel à la rentrée ».

Comment penser alors que l’emballage « dialogue social » soit une option viable pour sauver nos conditions de travail et de vie ?

« C’est pas à l’Elysée, c’est pas à Matignon qu’on obtiendra satisfaction... »


L’illusion n’est pas nouvelle et les termes récents de « dialogue social » et « partenaires sociaux » semblent déjà usés. Il y a 5 ans, ils servaient au nouveau gouvernement Hollande pour passer ses premières réformes « en discussion avec les syndicats » qui, pour la plupart, ne lui opposaient guère de résistance. Il y a un an, alors que nos assemblées générales votaient la grève en opposition aux négociations, certaines directions syndicales se mettaient à ramper pour obtenir quelques miettes qu’ils revendiqueraient ensuite comme des acquis arrachés, pour éviter de prendre leurs responsabilités.

« … c’est par la grève, et par l’action ! »


Leur responsabilité devrait être celle de construire une opposition sérieuse à ce nouveau gouvernement, dont personne n’ignore les intentions : revenir sur les conquêtes du mouvement ouvrier, en finir avec le Code de Travail qui règlemente un minimum la façon dont on est exploité, casser la Sécurité sociale, pour agrandir encore un peu plus les marges de manœuvres patronales.

Face à un gouvernement dont le rôle essentiel est de sauver la face à une 5ème République bien en peine après neuf ans de crise économique, aucune négociation ne permettra de sauvegarder quoique ce soit. Les seules rencontres doivent être celles qui affirment que la jeunesse et les salariés sont encore vent debout contre la loi travail et le seront cent fois plus contre sa mutation puissance 10. Les seuls rendez-vous seront ceux des piquets des salariés de GM&S et de tous ceux qui luttent pour leur emploi. Les seules discussions doivent être celles des jeunes, lycéens, étudiants, des salariés, des précaires pour mettre en commun leur propre force.

Que dit la CGT ?


A la suite du coup de fil de jeudi, Philippe Martinez, leader de la CGT, a déclaré que c’était « plutôt bien, j’espère très rapidement une rencontre avec lui, le président de la République et la ministre du Travail », pour rajouter, toujours sur LCP, qu’il y a « besoin de mesures efficaces et pour l’instant, ce que nous voyons dans le programme de monsieur Macron, c’est la continuité, en plus grave, de ce qui a été fait ces 10 ou 15 dernières années ».

Ce n’est pas aux centrales syndicales d’entretenir la confusion. Si ce que Macron veut orchestrer, c’est un grand bond en arrière, plus important, encore, que les autres, alors il faut que les directions syndicales qui veulent être en cohérence avec cette appréciation, à commencer par la CGT, la FSU et Solidaires, organisent, dès maintenant, un plan de bataille sérieux, dans les boites et les administrations, contre la casse annoncée du Code du travail.


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