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Les premiers effets de la crise

Face à la hausse historique du chômage, interdiction des licenciements !

C'est la plus importante hausse mensuelle du taux de chômage depuis 1996. +7,1%, 246 000 chômeurs supplémentaires au premier mois de la crise économique, qui laisse à voir les effets désastreux de cette nouvelle récession, bien plus puissante que 2008. En première ligne, les travailleurs aux contrats précaire, et les jeunes.

Simon Derrerof

27 avril 2020

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PASCAL GUYOT / AFP

Ce sont donc 246 000 personnes qui se retrouvent sans emploi, un bond de 7,1% du taux de chômage. Une hausse record qui tient surtout à la dernière quinzaine du mois, passée sous le signe du confinement. Un lien direct entre l’arrêt partiel de la production, et la perte d’emploi. Au premier trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi est de nouveau à la hausse, avec 25 100 demandeurs supplémentaires dans la catégorie A (demandeurs d’emploi sans aucune activité).

Principalement, ce sont les salariés en contrats courts ou intérim qui se voient renvoyés, leurs contrats non renouvelés. Également, les jeunes sont la catégorie la plus touchée, avec une hausse de 1,1 % entre début janvier et fin mars : ils sont majoritaires parmi les contrats précaires.

Le mois de mars marque ainsi le début de la crise économique mondiale, qui s’annonce largement plus brutale que celle de 2008. Avec le confinement, les entreprises ont largement fait passer les conséquences de l’arrêt et ralentissement de l’économie sur le dos des travailleurs. L’avenir s’annonce très sombre, d’après une étude publiée le 20 Avril par l’Observatoire français des conjonctures économiques ( OFCE) plus de 460 000 personnes supplémentaires seront touchés par le chômage. Le FMI table sur une chute du PIB d’environ 8% au niveau national, soit deux fois supérieur à celle de 2008, et de 3% au niveau mondial, quand la crise de 2008 ne générait qu ’ « une » baisse de 0,4%. Il ne prévoit également un retour à la normale, selon ses estimations les plus optimistes, que durant le courant du second semestre 2021.

La volonté pour le gouvernement main dans la main avec le patronat est celle de faire payer la crise aux travailleurs : en ne renouvelant pas les contrats courts et en licenciant les salariés dont les contrats ne sont pas à temps plein, les profits du patronat sont préservés. Aucune modalité de chômage partiel et de maintien de salaire n’est mise en place. Les patrons licencient, tout en se faisant une marge sur les 16% de revenus en moins des salariés sous ce régime. C’est par ex le cas chez Daher qui a annoncé la semaine dernière le licenciement de 3300 salariés pour faire face à la crise financière.
 
En parallèle, les ordonnances sont des véritables blanc-seing pour le Medef en permettant la semaine de 60h , la journée de 15h ou encore la remise en question du repos dominical. Des réformes qui vont dans le sens des intérêts exprimés par Geoffroy Roux de Bezieux, secrétaire du Medef qui appelait il y a peu à « remettre en question le temps de travail, les jours fériés, les congés payés » et à ce que « les salariés travaillent plus » dès la fin du confinement. 

Face au chômage de masse, symptôme de la volonté des gouvernements et du patronat de faire payer la crise aux travailleurs, plusieurs revendications sont à porter : l’interdiction des licenciements, de toute baisse des salaires, le partage du temps de travail. Le chômage partiel doit être rémunéré à 100%, et pour les salariés ayant définitivement perdu leur emploi comme c’est beaucoup le cas dans la jeunesse, il s’agit d’exiger une allocation permettant de vivre dignement. Des mesures d’urgence à imposer collectivement pour contre-carrer les velléités des classes dominantes.


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