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Des moyens pour nos facs !

« 1 prof pour 52 élèves » : Forte mobilisation des étudiants de STAPS pour exiger plus de moyens

Les effectifs de la filière STAPS ont doublé depuis 2009 sans que les moyens ne suivent. Le gouvernement avait alors promis une hausse du budget alloué à cette filière. Toutefois, les étudiants mobilisés font état de conditions d’études déplorables, et du manque de moyens.

Matthias Lecourbe

14 octobre 2021

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Crédits photo : Franck Jacquet

La filière STAPS, Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives a été au cours de ces dernières années une filière très attractive pour les jeunes étudiants. Ses effectifs sont en effet passés de 33.000 à plus de 66.000 étudiants entre 2009 et aujourd’hui. La filière faisait partie des filières dite « en tension » avant l’adoption de la loi ORE et avait servi de justification à la réforme permettant la sélection à l’entrée de l’université.

À l’adoption de la loi ORE, les UFR de STAPS s’étaient vu promettre une enveloppe de 13,4 millions d’euros pour augmenter leurs capacités d’accueil à la suite de leurs mobilisations. Toutefois les universités ont peu à peu acquisune autonomie budgétaire, les sommes du gouvernement ont donc été attribuées au budget des universités dans leur ensemble, et devaient être redistribuées par le Conseil d’Administration. Toutefois, les syndicats étudiants estiment que seule la moitié des fonds sont effectivement parvenues aux filières STAPS.

En cause notamment l’attitude de mépris de la part de présidents d’universités rarement issus de cette filière et que du reste du corps universitaire pour la discipline. Les STAPS nécessitent pourtant des infrastructures sportives, qui sont des locaux spécifiques, encore plus abandonnés que les amphithéâtres bondés des universités françaises.

La filière se trouve aujourd’hui engorgée à un point critique. On estime qu’elle ne dispose que d’un enseignant pour 44 élèves, soit moins de la moitié du taux d’encadrement moyen observé à l’université toutes filières confondues. Elle n’a pu accueillir en 2020 qu’un jeune sur dix en ayant fait la demande sur Parcoursup.

Ainsi les cours de STAPS à Rennes-II se tiennent dans des préfabriqués depuis déjà 20 ans. L’établissement est mobilisé depuis septembre : les enseignants-chercheurs en STAPS ont repoussé la rentrée de deux semaines pour protester contre leurs conditions d’enseignement intenables.

Ce sont maintenant les étudiants qui sont descendus dans la rue ce mercredi 13 octobre pour protester contre leurs conditions d’études toujours déplorables malgré les maigres promesses faites par le gouvernement au moment de la loi ORE.

Les manifestations auraient mobilisé près de 10.000 étudiants en France, et l’Association Nationale des Etudiants en STAPS (ANESTAPS) à l’origine de la mobilisation a été reçue par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Frédérique Vidal a annoncé la création de 100 postes « en urgence via les dialogues de gestion », un plan de financement pluriannuel pour les STAPS et la mise au coeur de la filière dans les politiques sportives à l’horizon des JO de Paris 2024. Ces engagements demeurent vagues ou franchement insuffisants. Les universités ont besoin de moyens massifs immédiatement pour commencer à construire les locaux manquant pour accueillir tous les jeunes en faisant la demande dans la filière de leur choix !


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