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Un usage « limité » et « transparent » selon le Président

Face aux critiques du Conseil de l’Europe, Macron défend une nouvelle fois le LBD 40

Depuis le 17 novembre, ce sont plus de 9200 cartouches de LBD 40 qui ont été tirées, et les mutilés se comptent par centaines. Face aux critiques du Conseil de l’Europe qui a exigé de la France qu’elle suspende son utilisation, Macron a une nouvelle fois soutenu l’usage de cette arme, classée à la catégorie des « armes à feu et matériels de guerre ».

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Il y a quelques semaines, le Conseil d’Etat était amené à se prononcer sur l’utilisation du LBD 40 suite à deux recours formés contre des décisions rendues par des tribunaux administratif, et à un référé-liberté formé par plusieurs syndicats et soutenu par la Ligue des droits de l’homme et le Défenseur des droits. La Haute juridiction qui n’est dans les faits en aucun cas objective et politiquement neutre, et malgré les nombreux rapports dénonçant sa dangerosité et dénonçant les centaines de mutilés et éborgnés suite à l’utilisation de l’arme, avait donné son autorisation aux policiers de continuer à tirer sur les manifestants.

En début de semaine, c’est le Conseil de l’Europe qui s’est prononcé sur la question, exigeant de la France qu’elle prohibe l’utilisation de l’arme, aujourd’hui classée à la catégorie « armes à feu et matériels de guerre ». Le fait qu’une institution qui regroupe des représentants des 47 états membres de l’union européenne, et qui ne se positionne donc jamais du bon côté de la barricade, publie un rapport dans lequel elle condamne l’usage du LBD 40 est une illustration de plus de l’ampleur que prennent les violences policières en France. Elle a également dénoncé la répression judiciaire qui s’abat sur les manifestants, au travers d’interpellations et de comparutions massives les qualifiant d’entraves aux libertés d’expression et de réunion.

Mais face à ces critiques, Macron a de nouveau affirmé son inflexibilité et son soutien sans faille à l’usage du LBD 40 par les forces de répression, en profitant pour dénoncer les « casseurs ». Au cours d’une conférence de presse commune avec Angela Merkel ce mercredi, le Président a expliqué « Comme vous le savez, il y a une politique de très grande limitation et de transparence de ces matériels avec une doctrine claire établie et des caméras mises en place pour s’assurer d’une bonne utilisation du suivi ». Il semblerait donc que nous n’ayons pas la même vision des termes « limitations » et « transparence », au regard des 9200 balles tirées et des 159 blessés à la tête, zone sur laquelle qui est théoriquement interdite de tirer. Quant au suivi « assuré par les corps d’inspection nécessaires » selon les mots de Macron, il s’agit à nouveau d’une position complètement hypocrite : pas un seul policier n’a été condamné après avoir éborgné ou mutilé un Gilet jaune depuis le début du mouvement tandis que 1800 manifestants ont été condamnés.

Alors qui sont « les casseurs » comme le Président aime tant les appeler, ces personnes avec « les pires intentions » ? Les vrais casseurs ne sont ni les manifestants dont la vie ne sera plus jamais la même depuis qu’ils ont perdu un œil, une main ou un pied, ni ceux qui sont derrière les barreaux pour s’être soulevé contre la précarité et la vie misérable alors que Benalla n’a pas passé plus d’une semaine en prison, mais bien ce gouvernement qui réprime et mutile, comme l’ont encore une fois prouvé les déclarations d’Emmanuel Macron.


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