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Droits des femmes

Facebook a livré à la police les messages privés d’une adolescente poursuivie pour avoir avorté

Dans le Nebraska, Celeste Burgess, 17 ans, et sa mère sont accusées d’avortement illégal. Les informations à l’origine des accusations ont été fournies à la police de l’Etat par le groupe Meta, maison mère de Facebook.

Phil Adrian

15 août 2022

Facebook Twitter

Alors que les Etats-Unis ont été marqués ces derniers mois par une attaque historique contre le droit à l’avortement, le magazine américain Forbes révélait la semaine dernière comment Facebook a aidé la police de l’Etat du Nebraska à poursuivre une jeune fille de 17 ans accusé d’avortement illégal.

Alors que l’Etat du Nebraska poursuivait Celeste Burgess, une jeune fille de 17 ans, pour un avortement réalisé à 23 semaines, au-delà du délai légal fixé par l’Etat, Forbes révèle que le groupe Meta aurait fourni à la police une conversation Facebook entre Celeste Burgess et sa mère Jessica Burgess, étayant les faits.

Bien que l’entreprise se défende dans un communiqué de n’avoir fourni que des messages portant sur une fausse couche, les discussions fournies par le géant des réseaux sociaux ont bel et bien été utilisées par la police pour poursuivre l’enquête.

Si l’avortement dans l’Etat du Nebraska n’a pas été interdit, cette affaire apparaît particulièrement glaçante à l’heure où l’abrogation de l’arrêt Roe vs. Wade a fait reculer les droits des femmes partout dans le pays, les exposant à la répression en cas d’IVG. Au 6 août dernier, 18 Etats avaient complètement interdit le droit à l’avortement, et quatre drastiquement restreint.

Dans l’Etat de l’Illinois où les avortements sont légaux les demandes ont en conséquence triplé. Aujourd’hui, la directrice de la Hope Clinic for Women déclare que 90% des femmes qui y avortent viennent d’autres Etats rapporte Le Monde.

Les révélations sur cette collaboration de Meta collabore à des fins de répression de l’IVG a déclenché une forte colère chez de nombreuses femmes qui ont lancé le #DeleteFacebook dénonçant les pratiques de l’entreprise qui mettent en danger de nombreuses femmes. D’autant que ces révélations font suite à la décision qui avait été prise par l’entreprise, dès la révocation de l’arrêt Roe vs. Wade, de bannir des utilisateurs ayant partagé des articles sur l’envoi de pilules abortives.

Ce scandale montre combien les liens entre l’Etat et les grandes entreprises sont capables de travailler main dans la main contre les droits reproductifs. Une terrible situation, qui rappelle à quel point la lutte pour le droit à l’avortement est aujourd’hui cruciale pour faire face aux attaques qui se multiplient.


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